Dès la séquence d'ouverture il est difficile de ne pas songer à Kentucky Route Zero et à la manière dont il propose d'investir les personnages. Et pourtant la comparaison n'est pas si évidente car là où le premier propose une expérience narrative et d'essence littéraire Norco est de facture plus classique et plus ludique, avec une mécanique assumée de jeu d'aventure.
J'ai beaucoup aimé l'ambiance, l'histoire et les personnages d'une manière générale - même si certains éléments sont moins convaincants - et l'impression (fausse) de rejouabilité : que la manière d'investir Kay et, dans une moindre mesure, Catherine avaient un impact sur le déroulement de l'aventure et la manière d'aborder certains passages. Même si j'ai été déçu de découvrir que ce n'était pas vraiment le cas avec un second run l'illusion est déjà en soi satisfaisante.
Norco fait une utilisation plutôt réussie des expériences narratives dont il s'inspire mais s'avère un poil limité en tant que jeu d'aventure : les petites propositions de gameplay, bienvenues dans l'absolu, sont trop superficielles pour être vraiment satisfaisantes et surtout l'aventure manque clairement de substance.
C'est dommage car il y avait clairement la matière pour étoffer la partie ludique et au passage développer les enjeux narratifs. En l'état c'est un bon jeu -et je le recommande bien volontiers- mais qui s'avère un peu court à tous niveaux, comme perdu à mi-chemin entre le prototype élaboré et le produit fini.