Dans mes recommandations Steam, un jeu me fait de l'œil depuis quelque temps. Sur ses images promotionnelles et les critiques Steam, ça ressemble à un point'n'click en pixel art dans un futur dystopique. Certains le compare même à Disco Elysium, un autre très bon jeu narratif. Allez, je mords, je viens de toucher ma paie.
Norco commence avec une femme nommée Kay, revenant dans sa ville d'enfance (Norco, en Louisiane) suite au décès de sa mère Catherine. Son frère Blake a disparu, et votre objectif est de le retrouver, en découvrant au passage les derniers instants ayant mené à la mort de votre mère. Mais très vite, et comme tout bon futur dystopique qui se respecte, il y a quelque chose de pas net au royaume de Norco : intelligences artificielles qui partent en couilles, méga-raffinerie qui crache son pétrole et d'autres évènements surréalistes, intiments liés à la famille de Kay et Catherine.
On jouera ainsi ces deux protagonistes à tour de rôle, dans ce qui s'avère être bel et bien un point'n'click. Mais comparativement aux autres du genre, Norco est un point'n'click assez facile : pas de combinaisons farfelues d'items ou d'autres puzzles à base de "il faut combiner la peluche avec la voiturette pour débloquer la porte". Non, là on est plus sur un livre interactif, avec beaucoup de texte. À quelques moments, qui restent rares, on pourra assister à des scènes de combats. Peu développées, extrêmement simples (il faut cliquer en rythme ou mémoriser une suite d'icônes), on se demande si elles sont réellement utiles.
Dans Norco, la direction artistique est crade. Attention, ce n'est pas un reproche ici. Le pixel art est très bien réussi, mais l'ambiance de cette ville imaginaire de Louisiane met mal à l'aise. La façon dont sont dessinés les marais putrides, les personnages et la méga-raffinerie polluant tout ce qu'elle peut font en effet de Norco un jeu sale.
Cette ambiance malsaine est accompagnée d'une histoire assez onirique, voire ésotérique, mais surtout un peu bordélique. On parvient à suivre le fil rouge, mais le jeu continue de pomper des éléments d'intrigues, et on se demande comment il va réussir à tous les expliquer (ou du moins la plupart). Il y a peu de choix qui n'ont (j'ai l'impression) que très peu d'impact sur l'histoire. La fin que j'ai eu (dû à un choix final et non à mes choix précédents) arrive abruptement et tombe comme un couperet.
Et c'est là le problème de Norco. Une histoire qui part dans tous les sens, qui dénonce un peu mais pas trop, qui part dans un trip bizarre, religieux et surréaliste dont on ne sait pas trop quoi en tirer. Quand les crédits ont défilé, je suis resté confus. J'avais compris l'histoire, sans vraiment comprendre plein de sous-intrigues.
Norco m'a laissé perplexe, mais pas assez curieux pour me tenter d'y retourner. Pas sûr donc que ce soit une bonne ou une mauvaise chose.