L'aloi du sentier
Le J-RPG, c'est un peu comme la moutarde ou le hip-hop : certains le préfèreront toujours à l'ancienne. Maintenant que la rusticité des Dragon Quest n'effraie plus l'Occident, Square Enix a jugé bon...
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le 2 août 2018
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A la sortie du premier trailer, j'avais presque les larmes aux yeux.
Le jeu avait l'air trop beau. Square Enix avait l'air de vouloir faire des jeux comme-quand-c'était-bien-Square-Enix. J'avais l'impression de voir du FFVI.
Même la démo m'avait convaincu.
La liberté de progression semblait rafraîchissante, les combats étaient cool, les musiques top et les sprites des boss, somptueux.
Pourquoi c'est nul du coup?
Parce que Square Enix.
Les musiques, la direction artistique et la réalisation graphique ; tout ça c'est parfait.
Premier soucis, le système de combat (dérivé plus ou moins de celui de Bravely Default). Même s'il est l'une des forces d'Octopath Traveler, il devient vite rébarbatif lors des phases de Farm (qui sont quasi-systématiques d'un chapitre à l'autre).
Deuxième soucis du jeu : nous proposer de progresser à notre guise.
C'est finalement une liberté rapidement artificielle qui dessert le titre puisqu'on se retrouve esclave des "limitations de niveaux" : pour accéder à tel chapitre, il faut avoir tel niveau.
Troisième soucis, l'écriture.
Les personnages aussi bien écrits soient-ils, ne se développent que par eux-même ou par le biais des NPC liés à leur scénario.
Les 8 différents protagonistes, malgré leur appartenance à une même équipe, n'échangent pas.
Un genre d'anti-FFIX en quelques sortes.
Je ne compte pas les dialogues annexes quelconques qui surgissent parfois, puisqu'ils n'ont aucun sens : le plus sage des chevaliers qui conseille un voleur de bas étage sur la planification d'un braquage, c'était très gênant. Sachant que ce même chevalier accompagnera le voleur dans ses larcins sans rien dire. Dissonance ludo-narrative, quand tu nous tiens.
Gérer l'écriture de huit scénarios totalement différents et indépendants les uns des autres semblait être un pari risqué, mais prometteur. Hélas, c'est là qu'Octapath Traveler se casse la figure. Le rythme s'en trouve complètement foutraque, voir inexistant. Pour peu qu'un scénario nous tienne en haleine, il nous faudra finir les chapitres des autres histoires pour connaître la suite ; à moins de se jeter à corps perdu sur les murs de difficulté dressés arbitrairement.
Il est là le problème finalement.
- Pourquoi nous donner la liberté de choisir quel scénario faire et dans quel ordre si c'est pour nous l'en empêcher au cas où l'on voudrait casser la routine qui s'installe très rapidement ?
- Pourquoi ne pas avoir choisi une difficulté adaptative qui nous aurait laisser une liberté plus intéressante ? Nous aurions pu ainsi, par exemple, finir le scénario d'un personnage qui nous plaît en premier, laisser de côté les persos-poubelles, et le jeu aurait été un peu moins cassé.
Si l'hybridité de la Switch semble porter à débat, Octopath Traveler paraît taillé pour le portable : la structure du jeu très répétitive et systématique ainsi que le rythme mal fichu laisse penser que les développeurs ont conçu leur bébé pour des sessions courtes.
Je ressort donc de cette expérience très déçu et ne sachant pas si une suite pourrait me proposer ce que j'attendait d'OT.
Bilan : pas grand chose d'original à sauver si ce n'est son parti pris graphique.
Si vous êtes en manque de J-RPG oldschool, et que vous ne l'avez jamais fait, jouer à Final Fantasy VI, les lapins.
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Créée
le 23 mars 2019
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