Parmi les titres marquants de la PlayStation, une console qui a vu pas mal de studios se lâcher en expérimentant des jeux 3D aux résultats assez variables, on retiendra les deux titres Oddworld, l'Odyssée et l'Exode, qui faisait le pari du platformer 2D en y intégrant des éléments de jeu d'infiltration et de stratégie. Ils ont la technique (l'IA et la qualité des cinématiques le prouvent) mais Lorne Lanning justifie le choix de la 2D au motif que la console n'est pas assez puissante pour permettre d'obtenir le résultat voulu. Puis le studio change de constructeur avec la nouvelle génération et se fait oublier, ne réalisant que sur la pentalogie annoncée, deux titres officiels et deux autres comme des bonus.
Soudain, Oddworld New'n'Tasty. Le remake du premier opus en 2.5D disponible en dématérialisé que personne n'attendait. Une révision complète des graphismes, des contrôles, de la caméra, mais fondamentalement le même jeu, les mêmes niveaux, la même DA. Et un plaisir renouvelé, comme un plat qu'on appréciait enfant et qu'on redécouvre quand le chef concocte une nouvelle recette. Lanning a retenu les principales critiques pour corriger quelques trucs, comme une révision des checkpoints et les Quicksave apparus dans l'Exode, soulageant le côté punitif des tableaux (ce qui me fait craindre une éventuelle partie d'un titre de From Software). Mais le remake n'est pas parfait : les contrôles manquent parfois de précisions et les cachettes apparaissent plus facilement à l'écran.
Mais ce ne sont que des détails : j'ai retrouvé plaisir à courir, rouler, sauter, déminer, broyer, fusiller, discuter, péter avec Abe, héros sans charisme devenu héraut d'anciennes divinités oubliées de son peuple qui a renié son passé guerrier pour brosser de la tôle et servir de viande à hacher. Oddworld Inhabitants n'est pas mort.