Tout d'abord, si vous avez lu ma critique du premier Dark Souls, oubliez-là. Après un mois à le bouder, je m'y suis remis avec un guide bien fait et j'ai enfin réussi à apprécier le jeu. Sa difficulté exigeante, son univers tordu mais diablement cohérent, ses boss redoutables mais mémorables... J'aurai mis du temps à le réévaluer, même si ses défauts de gestion de l'inventaire demeurent et que quiconque ne comprend pas cette histoire de statistiques tôt dans sa partie est mal barré.
Passons maintenant à la suite plus ou moins officielle : Dark Souls II, mais version Scholar of the First Sin, donc revue et corrigée par les nouveaux directeurs, qui est censée mieux intégrer les DLC, apporter les réponses promises sur les origines de la Malédiction des Morts-vivants, et offrir un nouveau challenge aux joueurs aguerris. Charge à vous, Âme damnée, de réunir les quatre Grandes âmes qui ont permis au roi Vendrick de bâtir son royaume et de mettre fin à son règne afin de vous libérer de votre sort de Mort-vivant et d'échapper à la folie qui finira par toucher les pauvres hères de Majula.
Commençons par l'évidence : le jeu est graphiquement digne de son aîné, les détails fourmillent, montrant que Drangleic a eu une longue histoire, que de nombreux aventuriers se sont risqués à arpenter le royaume déchu et ont échoué.
Mais de ce que j'ai vu des différences entre la version vanilla et la version SotFS, les développeurs ont empiré un des principaux défauts : son manque de cohérence. Les niveaux s'enchainent sans fil conducteur, remplis autant que possible d'ennemis, pour se finir par un boss souvent peu mémorable et qui, quand il n'est pas un boss majeur, finira par revenir dans un niveau ultérieur comme mini-boss (le Poursuivant réapparait 6 fois ?) ou simple trash mob (coucou la Sentinelle ondoyante et les Monte-dragons). Franchement, c'est quoi l'idée d'enchainer une vallée de chasseurs, une mine empoisonnée, un moulin géant pour arriver dans un château qui s'enfonce dans un volcan ? Alors oui, il y a une histoire qui justifie l'enchaînement, mais on est loin de retrouver la force de la Forteresse de Sen qui précède Anor Londo. Et puis quel manque d'originalité dans les boss : une araignée géante ? une gelée de cadavres ? des rats ?
Par dessus cela, le jeu multiplie les personnages secondaires pour rien. Mis à part Lucatiel de Mirrah, dont la quête n'est pas sans rappeler notre bon Solaire, aucun n'a d'histoire forte à laquelle nous participons à l'écriture. Ils ont un passé, sont venus à Drangleic, et ils sont là au cas où, point. Même l'histoire principale est remplie de trous, au point qu'il a fallu rajouter le fameux Elève du Premier Pêché et ses propos cryptiques pour répondre à une partie des questions qu'on ne se posait pas.
Et enfin, le jeu est difficile. Pas simplement exigeant et retors comme l'était le premier opus, non, là, il est à certains moments débilement difficile. Entre les mini-boss qui sortent de nulle part et sans raisons, les invasions de personnages inconnus et inutiles, tout ça pour des récompenses pas franchement à la hauteur des efforts demandés.
Du coup, j'ai fini l'histoire principale, et je n'ai ni envie de faire un NG+ ni de persévérer en faisant les DLC, surtout Crown of the Sunken King qui a l'air tout aussi tordu pour pas grand chose.
Finir Dark Souls m'avait empli d'une douce mélancolie. Boucler Dark Souls II: SotFS m'a juste fatigué.