Ah, Ōkami. Mon jeu préféré, très clairement. Découvert par hasard en 2007 après avoir vu des vidéos en basse définition sur l'internet de l'époque, j'ai eu un coup de cœur d'office pour le style graphique et l'ambiance sonore notamment. Très rapidement, le boîtier s'est retrouvé sur mon étagère d'enfant et le disque dans ma PS2. Et depuis, c'est une vraie histoire d'amour. J'y ai passé un temps fou, et encore plus sur la version Wii sortie un an après. Je n'ai pas eu la chance d'avoir une PS3 donc je n'ai pas pu jouer à la version HD jusqu'à ce qu'elle sorte sur les autres supports fin 2017. Aussitôt, j'ai souhaité me la procurer sur Steam puis sur Nintendo Switch plus tard. Alors, cette version PC, ça donne quoi ?
On est ici sur un remaster assez léger, le jeu n'ayant pas été retravaillé, il fonctionne toujours à 30 FPS maximum, les graphismes sont plus fins sans être révolutionnaires, et les interfaces adaptées à nos écrans haute définition.
On a donc une technique de 2006 lissée et mise à l'échelle, mais ce qui compte le plus dans ce chef d'oeuvre, c'est la direction artistique qui est juste incroyable. Le jeu mérite un solide 20/20 tant la partie graphique est maîtrisée et originale. Le jeu ressemble littéralement à une peinture vivante, les environnements sont super variés, bref c'est un régal pour les yeux.
L'ambiance sonore n'est pas en reste, tout est travaillé, les bruitages sont de très bonnes qualités, ici pas de doublages mais une sorte de langage yaourt qui a son charme. Mais surtout, une bande originale exceptionnelle, parmi les meilleures de l'histoire du jeu vidéo, rien que ça. Les sonorités asiatiques sont très originales et les mélodies mémorables.
Passé ce sans faute technique, qu'en est-il du gameplay ? C'est très varié, c'est le moins que l'on puisse dire. On a trois types d'armes, épée, miroir et rosaire, chacun pouvant être équipé en tant qu'arme principale ou secondaire, ce qui fait plusieurs combinaisons possibles, d'autant plus qu'on a plusieurs armes différentes dans chaque famille d'arme. On ajoute à ça une dizaine de pouvoirs du pinceau, qui consistent à mettre le jeu en pause (certains ennemis peuvent contrer vos attaques de ce type !) pour, par exemple, tracer une ligne pour trancher des ennemis, ou dessiner une bombe avec un cercle et un trait. Sur la version Switch, on peut même tracer des traits avec l'écran tactile ou avec les mouvements des joycons !
Mais Ōkami, ce n'est pas juste du combat, c'est aussi un large monde semi-ouvert largement explorable, avec plein de choses à faire.
Déjà, les pouvoirs du pinceau peuvent servir dans l'environnement : libre à vous de changer le cycle jour/nuit en dessinant un soleil ou un croissant de lune dans le ciel. Vous pouvez aussi découvrir de nouveaux environnements avec la bombe, vous déplacer sur l'eau en dessinant des nénuphars ou encore manipuler les éléments de la nature comme le feu ou la foudre pour résoudre des énigmes. Et le plus important : restaurer la nature et les précieux mécanismes construits par les humains et détruits par les démons. Ainsi, vous allez pouvoir faire fleurir des arbres, ramener un peu de vie dans des coins herbeux pas très accueillants ou encore réparer des moulins, des ponts...
Ensuite, vous avez tout un tas de choses à faire : objets cachés, animaux à nourrir, quêtes secondaires, mini-jeux comme la pêche ou la course... l'ensemble du monde est très riche pour un jeu de ce genre et la durée de vie est plutôt longue en conséquence : j'ai environ 45 heures de jeu sur ma sauvegarde 100%.
Mais... ça raconte quoi, Ōkami ? Et bien, sans spoil, c'est une adaptation de diverses légendes japonaises tirées de la religion shinto. Donc c'est très intéressant et basé sur des croyances réelles, traitées avec une certaine légèreté mais malgré tout beaucoup de respect. Le jeu se veut accessible, un peu enfantin sur les bords, mais conserve une bonne part d'ombre et de maturité. Un très bon équilibre, donc.
En conclusion, Ōkami est une petite merveille qu'il faut au moins avoir essayé dans sa vie de joueur. Et s'il n'est pas exempt de défauts, comme une difficulté un peu trop faible ou une caméra parfois capricieuse, il propose l'une des expériences les plus riches et contemplatives de l'histoire du jeu vidéo. Rien que ça. Pour 19,99€, c'est dommage de passer à côté !