13 heures de jeu à mon actif
La Fantasy Animalière ! Qui a-t-il de meilleur en ce monde, et dans la vaste sphère de la Fantasy ? Rien, bien évidemment ! Fanatisme à part, le studio de développement Spearhead Games m'avait, par la passé, déjà fortement impressionné avec le jeu Stories : The Path of Destinies que j'avais adoré (Fantasy Animalière oblige). De ce fait, dès l'instant où j'ai découvert un jeu de la même trempe que ce dernier, je me suis empressé de me jeter dessus et qu'elle ne fut pas ma surprise en découvrant que Omensight, sorti deux ans après, se déroule dans le même univers que celui de Renardo ! Après... Je me dois tout de même de dire que je m'attendais clairement à plus qu'une simple mention dans les écrans de chargement et d'un clin d’œil au dit héros parmi quelques statues miniatures ; même s'il semblerait que l'on puisse faire de nombreux liens entre différents artéfacts et pouvoirs, mais le tout demeure tout de même assez brumeux... Qu'importe cela dit - mais pas trop ! Qu'est-ce que Omensight a à apporter à la Fantasy Animalière ?
Nous incarnons la Messagère, une entité guerrière qui arrive dans un monde au bord de la fin des temps et qui tentera d'empêcher cette destruction causée par certaines des grandes figures et puissances militaires, mais également religieuses.
Pas plus de spoil, comme à mon habitude.
Et en terme d'histoire (ainsi que de gameplay d'ailleurs), on se rapproche énormément de Stories : The Path of Destinies dans le sens où l'on débarque dans ce monde, assistons à son écroulement et devons remonter le temps afin d'éviter ce cataclysme. Et cette boucle temporelle semble bien mieux travaillée que pour le jeu précédent, qui imposait un retour en arrière un peu brutalement. C'est toujours un plaisir de gambader à travers le temps, enquêtant et essayant de comprendre quels sont les personnages à l'origine de tel ou tel événement, finissant par imbriquer toutes les pièces du puzzle afin d'endiguer l'inévitable. Et à l'instar de l'opus précédent, le manichéisme est de surface, et bien mieux que dans l'opus précédent ! Si dans Stories : The Path of Destinies, malgré une volonté de nuancer les actions des personnages, on demeurait plutôt ancré sur un statut, un alignement (si je souhaite reprendre les termes employés par les rôlistes) particulier pour les personnages. Ici, quand bien même on n'atteint pas le niveau d'un Game of Thrones ou d'un Les Annales de la Compagnie noire, on reste tout de même surpris par les actions des personnages : si ils sont déjà positionnés dans les différentes catégories "bon", "méchant", "neutre" dès le début par les autres personnages, on se rend compte au fur et à mesure de notre aventure que ces pré-configurations sont très loin d'être simples ; il y a de la nuance et c'est toujours appréciable, notamment dans un jeu de cette trempe. Et ce qui apporte de la profondeur à l'histoire, c'est que l'on peut trouver à travers tous les niveaux que l'on visite des fragments de journaux d'enfance des protagonistes que l'on suit, aide... Bien entendu, cela reste du bonus mais il demeure intéressant et plaisant de découvrir, en tant que joueur, les origines de nos personnages. De ce fait, de par les apports par rapport à Stories : The Path of Destinies, l'histoire semble plus fluide, moins brute - notamment concernant ces fameuses questions de retour dans le passé.
Pour les personnages, à contrario de Renardo, la Messagère - héroïne que l'on incarne - reste plutôt mystérieuse : on ne sait rien d'elle quand on commence le jeu, et l'on en sait très peu sur elle quand on finit le jeu, si ce n'est son statut mystique de protectrice de monde. Et en soi, c'est parfait, cela permet de se focaliser plus intensément sur les autres protagonistes qui sont, pour le coup, bien travaillés. Nous suivons cinq figures : Ludomir, un ours faisant parti de la Rébellion ; Indrik, l'empereur ; Draga, générale des armées d'Indrik ; Ratika, cheffe de la Résistance ; et Vera, prêtresse sans Dieu. Et chacun de ses personnages est à croquer, tant par sa vision du monde, de ses connaissances concernant la Messagère (entité qui est connue de tous), de sa philosophie... mais c'est bien lorsque l'on se fait rencontrer divers personnages que l'on arrive à un pur bonheur relationnel ! C'est donc un approfondissement des personnalités que l'on peut observer dans ce jeu, de quoi insuffler un air de changement après un Stories : The Path of Destinies qui restait peut-être trop centré sur le caractère et la personnalité de Renardo.
Une mention spéciale (ça faisait longtemps) pour le personnage de Ratika : sa personnalité folâtre et son introduction sont tout bonnement délicieuses.
Concernant le gameplay, on va dire que l'on peut être quelque peu déçu, notamment du point de vue des combats. Non pas qu'il soit complètement à jeter, bien évidemment que non ! Mais là où Omensight tente véritablement d'améliorer sa manière de raconter une histoire ou de mettre en scène ses différents personnages, en terme de gameplay, nous sommes plus en face d'un recyclage un peu brouillon : entre la manière de jouer Renardo et la Messagère, il n'y a quasiment aucune différence ! Ce sont les mêmes coups d'épée, les mêmes figures acrobatiques (dans l'ensemble), les mêmes pouvoirs que l'on réalise tout au long de nos périples. Et même au niveau des ennemis, on rencontre des similitudes... En soi, ce n'est pas forcément dérangeant : on reste sur des affrontements fluides, dynamiques avec une possibilité de réaliser des enchainements jouissifs mais quand l'on remarque les volontés d'améliorations du studio dans les autres points mentionnés précédemment, on ne peut que ressentir une forme de déception à la vue de cette partie. Néanmoins, et cela peut compenser, tout le travail fait autour du retour de le temps a été fluidifié, limite mieux expliquer et intégré dans le cheminement du scénario avec une reprise des indices découvert à chaque retour dans le temps plus complète, un impact plus important de nos savoirs accumulés... En bref, un mieux en comparaison aux aller-retours effectués dans Stories : The Path of Destinies. Et si ce dernier proposé un nombre de fin dantesque, ici, nous n'en possédons que deux mais force est de constater que la "mauvaise" - celle que l'on finit par avoir en premier - demeure des plus surprenantes et a assez d'impact pour nous donner du baume au cœur pour se mettre en quête de la seconde fin. De ce fait, la faible quantité ici ne déroge pas à la qualité, et c'est une transition parfaitement réussie.
Concernant les décors, on demeure sur la même patte graphique avec des paysages immenses, presque démesurés par rapport à nos héros. Des décors richement ornés et détaillés bien que certains tableaux sont tout de même assez vides.
Pour les musiques, on demeure également sur une bande son plus qu'appréciable avec des notes émouvantes. Une ambiance sonore qui parvient à desservir à la perfection chaque lieu rencontré.
Omensight est, dans l'ensemble, un Stories : The Path of Destinies 2.0 ! Les développeurs se sont creusés la tête pour trouver des éléments nouveaux à apporter et ont finalement proposé un jeu dans la même veine que le précédent, mais de manière bien mieux travaillé et surtout bien plus fluide. C'est un jeu que je recommande chaudement si les périples de Renardo avaient déjà immensément plu ; et il va sans dire que le fait de ne pas avoir joué à Stories : The Path of Destinies n'apporte en rien une expérience de jeu déplaisante : les deux jeux, quand bien même issu du même univers, sont indépendants. Il n'en demeure pas moins que Omensight est un divertissement réussi qui saura renouer avec les appréciations ressenties lors de nos périples avec Renardo et nous faire ressentir de nouveaux sentiments d'aventures et d'enquêtes aux côtés de la Messagère.
Et n'oubliez pas que la Fantasy nous appartient !