Me sachant fasciné par les jeux qui fonctionnent sur le meta, mon ami Stan m'avait conseillé Oneshot, sans trop me dire ce que c'était, juste "il est pas cher sur Steam, achète le." Le jeu traînait dans mon backlog depuis des années, et c'est une vidéo d'Iconoclaste sur ce type de jeu qui me l'a rappelé à mon bon souvenir. Je me suis lancé dessus.
Lors de mes sessions de jeu j'ai beaucoup pensé à Undertale, aussi quel ne fut pas ma surprise d'apprendre que le jeu original avait été créé sur RPG-maker en 2014 (et resorti en 2016 dans la présente version) et donc avant Undertale. D'ailleurs tout me le rappelait : un jeu simple en apparence (le jeu rappelle le genre du point and click avec ses objets qu'il faut utiliser les uns sur les autres), avec une esthétique minimaliste, une très jolie B.O. mais qui cache un sous-texte meta et la possibilité de faire un deuxième run (ajouté dans la version de 2016) qui offre une relecture du premier run.
Moi qui adore le meta, je m'aperçois que ce jeu est un cran supplémentaire dans l'expérience que ce qu'un Doki Doki Litterature Club pouvait offrir.
Avec cette fois-ci des indices donnés dans des fichiers apparaissant dans "mes documents", le personnage s'adresse à nous comme si nous étions Dieu et qu'on pouvait parler dans sa tête, le jeu va changer notre papier peint de bureau pour nous aider. Le plus malin ça reste quand le jeu nous offre carrément un exécutable qui se superpose au premier jeu afin de nous faire sortir d'un labyrinthe.
A noter que pour moi l'expérience ultime est de le faire sur PC, car on ne s'y attend pas et c'est réellement immersif. A vrai dire, l'idée de base du jeu était que le joueur puisse faire le jeu en une seule run et que s'il coupait l'écran or des phases de sommeil, le personnage principal mourrait. Ce qui a été abandonné dans la version définitive : je suppose que le fait de perdre sa partie (définitivement) suite à une coupure de courant ou parce qu'un évènement imprévu vous oblige à lâcher le jeu devait être très punitif. (Cela a été remplacé par un succès.)
D'ailleurs côté un peu mystérieux du meta disparaît une fois qu'on atteint la "seconde quête" cachée : le jeu qui est sur notre PC est en fait un code créé par une machine qui elle même s'est détraquée. C'est un peu comme si le jeu reconstruisait le 4eme mur qu'il avait lui-même pété. On y gagne en lore ce qu'on y perd en sentiment d'immersion.
De plus le jeu initial nous proposait un choix faussement cornélien : soit sacrifier Niko et rebooter un monde de PNJ, soit permettre à Niko de rentrer chez lui et d'abandonner le monde. Sauf que pour le joueur, Niko est lui aussi un PNJ, c'est juste notre avatar. Du coup, on a du mal à éprouver de la culpabilité.
Parce qu'au premier abord, OneShot c'est surtout un jeu assez mignon : on doit y aider un petit enfant qui ressemble à un chat, qui a été téléporté dans un monde sur le point d'être détruit. Il transporte une ampoule qui se trouve être le soleil et doit le replacer dans une tour au centre du monde. De façon très étrange, le jeu va emprunter au Petit Prince par plusieurs fois (il y a un renard, un allumeur de réverbère, une moralité sur le fait d'apprivoiser l'autre (notamment des robots) et des pilules qui remplacent l'eau et le héros porte une écharpe qui flotte) ce qui donne une intertextualité assez intéressante.
Pour le coup, j'ai tellement apprécié que je me suis pris deux heures un soir et j'ai refait le jeu en speedrun, d'une traite (le fameux oneshot) histoire de finir les succès à 100% . Comme ça j'aurai fait toutes les fins.
Jeu fini en 9 heures à 100%