Ori and the Blind Forest entre dans la catégorie de ces jeux qui attirent dès le premier coup d’œil, avec un enrobage visuel et sonore particulièrement soigné.
Ohhhhh mais que c'est bôôôôô ! Ohhh la musique est beeeeeelle ! sera a priori votre première réaction en lançant le jeu. Je ne suis pas le premier à le dire, tout le monde est d'accord là-dessus, Ori est un jeu somptueux. Il est à placer sur le podium des plus beaux jeux 2D de tous les temps, avec Trine. En plus de cela, il se paie le luxe d'avoir une musique magnifique pour un résultat absolument enchanteur. De ce côté-là, on peut affirmer après seulement quelques minutes de jeu qu'on ne nous a pas roulés dans la farine, Ori a l'air de tenir ses promesses. Mais en plus de cela, on réalise au fur et à mesure de l'aventure que la taille de la carte est énorme et qu'on traverse constamment des lieux différents. Ces décors, aussi nombreux soient-ils, sont toujours très détaillés et particulièrement vivants. C'est franchement du grand art ! Je reprocherais tout de même une chose, en revanche : j'ai trouvé que les grottes et autres environnements sombres et cloisonnés étaient trop présents, alors que j'aurais préféré passer plus de temps à l'air libre, dans des lieux chatoyants.
Bref, Ori and the Blind Forest arrive à nous attirer par ses couleurs et les promesses de son univers, et à nous scotcher par sa beauté et ses musiques. Mais au-delà de cela, il y a le gameplay qu'on pourrait imaginer, à tort, aussi accessible que son esthétique.
Le gameplay repose sur les bases du jeu de plate-forme, rien de surprenant jusque-là. Sauf que ce n'est ici que la partie visible de l'iceberg. Ori and the Blind Forest cache en réalité un gameplay riche et complexe. On est ici dans un jeu que je qualifierais de difficile, dans lequel le joueur a intérêt à bien se concentrer et devra échouer un paquet de fois avant de réussir à franchir certains obstacles. On approche limite du die & retry à certains moments. Et pour justement éviter de tomber dans une difficulté grandissante, il vous sera nécessaire d'explorer un maximum pour récupérer tous les bonus que vous trouverez (ce qui est loin d'être désagréable étant donné la qualité du gameplay et des graphismes). L'exploration est donc recommandée, surtout qu'elle est largement récompensée.
Le gameplay apporte à la plate-forme des éléments de RPG afin de débloquer des compétences pour Ori parmi 3 orientations. Ces compétences sont nombreuses et, si elles offrent une belle évolution dans le gameplay et ouvrent la voie à des lieux auparavant inaccessibles, elles permettent aussi de laisser au joueur le choix dans la manière de franchir les obstacles.
On retrouve dans ces compétences des éléments classiques du genre, évidemment, mais aussi des idées tout à fait originales et particulièrement efficaces. Aucune compétence ne semble superflue, elles ont toutes leur utilité et sont toujours très bien utilisées et rendues avec classe à l'écran. Au final, le gameplay est vraiment efficace et très agréable à prendre en main, tout en offrant une belle originalité dans certaines compétences.
Il m'est assez difficile de juger l'univers d'Ori and the Blind Forest. Les développeurs ont créé un univers sympathique et original, centré sur le thème de la nature. Mais je ne peux pas m'empêcher de ressentir une pointe de déception, parce que j'aurais voulu m'immerger plus dans ce monde. Or, à cause d'une histoire pas forcément très claire (pourtant simple, mais trop peu ou mal expliquée), le jeu se contemple et se suit agréablement sans aspirer le joueur dans son monde non plus. C'est déjà pas mal et c'est loin d'être mauvais, mais j'en aurais voulu un peu plus. Il ne faut pas non plus oublier que c'est un jeu de plate-forme, pas un RPG ou un jeu d'aventure.
Ori and the Blind Forest est un magnifique jeu de plate-forme, parfaitement abouti dans quasiment tous les domaines, qui se paie le luxe d'avoir un gameplay riche, efficace et exigeant. Il m'a été difficile de décrocher pendant les 14h de jeu pendant lesquelles j'ai parcouru la forêt de Nibel et ses environs.