Mea Culpa. J'ai dit une bêtise. Lors de ma critique sur Hollow Knight, j'ai écris : "C'est rigolo, j'ai l'impression qu'on peut difficilement faire de metroidvania joyeux" et d'expliquer que ceux-ci se passaient toujours dans des lieux abandonnés, véhiculant une grande nostalgie. Je n'avais pas joué à Ori and the Blind Forest, qui, effectivement, proposait un jeu type "metroidvania" se passant dans une zone forestière qui a perdu de son éclat et que le joueur est amené à faire revivre et qui malgré certains passages un peu sombre propose une aventure qui se fini globalement bien.
Bon, je vais pas y aller par quatre chemin : le jeu est superbe. L'introduction est incroyable et raconte une histoire émouvante sans le moindre mot (l'utilisation de protagonistes quasi muet est une des grandes réussite du jeu) et nous donne directement envie d'aider Ori à se relever et à redonner vie à la forêt. De plus le jeu n'a quasiment pas ramé sur mon PC alors que celui-ci n'est plus tout jeune. Sans parler de la musique qui est juste impeccable, et une partie de ma perséverence sur ce jeu vient du fait que j'avais pas envie d'arrêter la bande son d'un coup. (Comment pouvez-vous couper cette musique ?)
Ce qui est intéressant, c'est que parallèlement à ce jeu, je me fait Metroid 2(Game Boy) sur l'émulateur de la Switch et la modernité du jeu m'a sauté aux yeux : cartes détaillées, espaces bien plus découpés en certains segments et des pouvoirs bien plus engageants. Mais un aspect est conservé : la façon dont il faut parfois faire des sauts milimétrés au poil de cul pour réussir à accéder à tel ou tel passage.
Car, si j'ai eu au départ l'impression que c'était un metroidvania qui serait simple et qui permettrait à des joueurs occasionnels de se familiariser avec le genre, j'ai vite déchanté (j'aurais pas du me fier aux chiffres avancés sur How Long To Beat qui comme d'habitude sont éclatés) notamment à la fin du donjon, où certains passages étaient un peu laborieux (faire en sorte qu'une lumière rebondisse pile au bon endroit... c'était chiant) avec un bon gros pic de difficulté dans la séquence finale où l'on doit fuir l'inondation imminente du niveau. (Et qui demande d'utiliser parfaitement un pouvoir que l'on vient d'avoir.) Mais on le fait sur CETTE MUSIQUE alors... ça passe.
En réalité, Ori and the Blind Forest tient parfois plus du jeu de "Dead and Retry" à la Super Meat Boy que du metroidvania. Le joueur a sur lui un certain nombre d'orbes qui peuvent servir pour faire des coups puissants mais qui sert aussi à poser des feux servant de Checkpoint. Et autant dire qu'on va en poser beaucoup car certains obstacles ou sections de niveaux doivent souvent être passés au poil de cul afin d'être franchis.
Il a une philosophie qui est opposée à Hollow Knight : si le jeu est généreux au niveau des pouvoirs que l'on débloque (en accumulant les points en tuant les ennemis) et nous propose de sauvegarder un peu n'importe quand, il est super sévère sur certains passages qui passent au poil de cul et je comprends que ça ai pu rebuter. De plus, le pouvoir permettant de se jeter en l'air lorsque l'on frôle un objet est cool, mais demande du temps à être maitrisé. Et je crois que la Definitive Edition corrige pas mal des problèmes de saut, de lisibilité, ainsi que de complétion qui avaient rebutés une partie des joueurs.
Comme souvent, le joueur qui flâne un peu et tente de trouver des secrets cachés est souvent récompensés plus tard : entre les vies supplémentaires, les orbes de checkpoint, je fut surpris de m'apercevoir que deux pouvoirs étaient optionnels, notamment le dash que j'ai trouvé dès le début du jeu en me perdant alors qu'il est incroyablement pratique (notamment lorsqu'on a pas la maitrise des doubles sauts.) Et du coup, ça réfute complètement l'argument d'un twittos qui critiquait la linéarité du jeu : alors, oui, le jeu nous prend un peu la main en nous disant "la prochaine étape est là." Mais là encore il est possible que ces niveaux supplémentaire fassent partie de la définitive Edition.
Évidemment toutes ces tonnes de secrets sont une mine d'or pour les types comme moi qui adorent rejouer un jeu après sa fin et débloquer des succès Steam en ayant poncé le jeu et exploré l'intégralité de la carte. J'ai littéralement roulé sur cette partie, y consacrant environ 3 heures et m'éclatant à repasser dans des passages ardus avec la TOUTE PUISSANCE d'un Ori au maximum de ses pouvoirs. (Et au final, si on enlève tous les succès qui demandent de recommencer le jeu dans un mode différents le reste des succès sont moins durs qu'ils n'y paraissent.) De plus une partie cachées (exclusive à l'édition définitive) en révèle un peu plus sur le personnage de Naru, ce qui est une bonne récompense.
Bref, j'aurai aimé conseiller ce jeu à des joueurs débutants pour mettre un pied dans le genre du metroidvania, ne serait-ce que pour son scénario et sa beauté graphique et musicale, mais il demande parfois de la perséverence sur certains de ses segments. Il parait que la suite est encore meilleure. Ok, on verra bien : pour l'instant je l'ai mise dans ma wishlist de Steam.
Temps de jeu : 19 heures (in game) 27 heures (Steam)
Succès débloqués : 91 %