Je n'avais que modérément apprécié le premier Ori mais le jeu avait ses qualités et j'étais donc tout disposé à accepter l'invitation d'une suite qu'il était possible d'espérer corrigée et améliorée.
Peine perdue, Ori & the Will of the Wisps propose la même chose et plutôt en moins bien à vouloir en faire trop.
Même prévenu, visuellement cela reste un pur enchantement. Ça me semble encore un cran au-dessus du premier et c'est absolument sublime. En la matière le jeu ne souffre guère de concurrence. Par contre la narration fait du gâchis de ce bel univers, qui confond lenteur et émotion - et pour être lente elle l'est, tous les protagonistes semblent frappés de neurasthénie ! - alors que l'émotion supposée est étouffée dans l'œuf par la mièvrerie et les ficelles éculées de l'histoire.
Pour le reste on retrouve la même recette largement inchangée. Le système de sauvegarde a été modifié mais la nouvelle version est à peine plus convaincante (en dehors du fait que ma version Windows store a perdu à deux reprises deux longues séquences de jeu). On ne sait jamais ce qui est sauvegardé et ce qui ne l'est pas et il faut parfois retourner vérifier si on a conservé le bénéfice d'un bonus collecté après être décédé.
Le vrai souci de cette suite est à chercher dans le contenu : plus vaste, avec de très nombreuses quêtes qui contraignent à la multiplication des allers et retour (avec toujours le problème du monde entièrement d'un bloc - de nombreuses sections à reparcourir qui proposent un level-design générique - et des ennemis qui réapparaissent), et un incompréhensible manque d'indication sur où et comment doivent être résolues certaines quêtes. On se retrouve ainsi à jouer des séquences en die & retry sans trop savoir si c'est là que réside la suite de l'aventure ou s'il nous manque une capacité qui expliquerait la difficulté à progresser.
Bref plus encore que son prédécesseur ce second Ori impose au joueur de longues errances qui ne présentent guère d'intérêt ludique, d'autant que les éléments à collecter sont simplement cachés dans le décor et n'apportent pas le plaisir de l'exploration ou la satisfaction de découvrir un secret.
Très décevant.