Je n'avais que modérément apprécié le premier Ori mais le jeu avait ses qualités et j'étais donc tout disposé à accepter l'invitation d'une suite qu'il était possible d'espérer corrigée et améliorée.
Peine perdue, Ori & the Will of the Wisps propose la même chose et plutôt en moins bien à vouloir en faire trop.
Même prévenu, visuellement cela reste un pur enchantement. Ça me semble encore un cran au-dessus du premier et c'est absolument sublime. En la matière le jeu ne souffre guère de concurrence. Par contre la narration fait du gâchis de ce bel univers, qui confond lenteur et émotion - et pour être lente elle l'est, tous les protagonistes semblent frappés de neurasthénie ! - alors que l'émotion supposée est étouffée dans l'œuf par la mièvrerie et les ficelles éculées de l'histoire.
Pour le reste on retrouve la même recette largement inchangée. Le système de sauvegarde a été modifié mais la nouvelle version est à peine plus convaincante (en dehors du fait que ma version Windows store a perdu à deux reprises deux longues séquences de jeu). On ne sait jamais ce qui est sauvegardé et ce qui ne l'est pas et il faut parfois retourner vérifier si on a conservé le bénéfice d'un bonus collecté après être décédé.
Le vrai souci de cette suite est à chercher dans le contenu : plus vaste, avec de très nombreuses quêtes qui contraignent à la multiplication des allers et retour (avec toujours le problème du monde entièrement d'un bloc - de nombreuses sections à reparcourir qui proposent un level-design générique - et des ennemis qui réapparaissent), et un incompréhensible manque d'indication sur où et comment doivent être résolues certaines quêtes. On se retrouve ainsi à jouer des séquences en die & retry sans trop savoir si c'est là que réside la suite de l'aventure ou s'il nous manque une capacité qui expliquerait la difficulté à progresser.
Bref plus encore que son prédécesseur ce second Ori impose au joueur de longues errances qui ne présentent guère d'intérêt ludique, d'autant que les éléments à collecter sont simplement cachés dans le décor et n'apportent pas le plaisir de l'exploration ou la satisfaction de découvrir un secret.
Très décevant.

bunnypookah
5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs Metroidvania

Créée

le 3 mars 2021

Critique lue 379 fois

bunnypookah

Écrit par

Critique lue 379 fois

D'autres avis sur Ori and the Will of the Wisps

Ori and the Will of the Wisps
-veloutou
9

Toujours aussi enivrant

5 ans d'attente pour une quinzaine d'heures d'enchantement, ce nouvel Ori fait presque tout mieux que son prédécesseur et Moon Studios propose à nouveau un metroidvania majeur et brillant, à la...

le 17 mars 2020

13 j'aime

2

Ori and the Will of the Wisps
Shirenai
1

Hollow Knight and the Will of the Wisps

Actuellement : 2h de jeu (pour me situer si j'édite cette critique un jour) Je suis extrêmement déçue. J'attendais une suite au premier Ori, pas un reskin de Hollow Knight. Le système de combat et de...

le 13 mars 2020

13 j'aime

Ori and the Will of the Wisps
Skellax
8

Un nouveau Owl-o Knight ?

Après avoir fini le 1er jeu Ori sur ma switch et l'ayant apprécié sans plus , je me suis laissé tenter par ce second opus en regardant quelques vidéos de gameplay. J'avoue que j'ai été bluffé par...

le 25 mars 2020

8 j'aime

6

Du même critique

Fallout 4
bunnypookah
4

Un jeu de rôle Fallout en 2015 c'est donc un FPS croisé avec Minecraft.

Bethesda a atteint un tel niveau de médiocrité avec ce Fallout 4 que même le ressort habituel de l'exploration d'un vaste monde pour y découvrir les quelques pépites qui s'y cachent - lieux...

le 16 nov. 2015

16 j'aime

3

A Plague Tale: Requiem
bunnypookah
4

La soupe réchauffée fait ressortir les saveurs désagréables.

Je ne vais pas beaucoup m'étendre sur sur ce deuxième opus et pour l'essentiel je renvoie à ma critique d'Innocence :...

le 24 oct. 2022

15 j'aime

Dordogne
bunnypookah
4

Nostalgie d'un passé rêvé

Sous la direction artistique le néant... ou presque. Dordogne est symptomatique d'un mal qui ronge le jeu vidéo français depuis (presque) toujours et indé depuis pas mal d'années : le truc narratif...

le 16 juin 2023

12 j'aime

5