Bon, il y a quelque chose qui ne va pas avec ce jeu. Une impression qui dérange. Un feeling, manette en main qui sonne faux. Alors oui, les possibilités de gameplay d’Ori s’enrichissent comme jamais et c’est fort appréciable. Oui, quelques phases de plateforme sont jouissives. Oui, on retrouve les fameuses séquences d’échappatoire du premier volet, même si ca suinte le réchauffé tant elles nous sont jetées à la figure sans grande raison. Oui les musiques sont poétiques et enchanteresses. Oui le monde est resplendissant et Ori flotte comme jamais. Oui la musique des Bassins de Luma évoque le Domaine Zora et on adore! Mais c’est tout.
Impossible de se détacher de ce sentiment que les Dévs ont eu la main forcée pour produire ce sequel. On sent la volonté d’ajouter tous les éléments qui font le succès des plate-formers 2D actuels, au détriment de la cohérence. Une ribambelle de quêtes annexes grossièrement intégrées au jeu, CHECK. Le PNJ qui propose d’améliorer un village, sorte de Hub central, CHECK. Un vendeur de cartes dans chaque zone, CHECK. Le système de charmes d’Hollow Knight double CHECK! Parlons en de cet ajout d’ailleurs. Il vise clairement à simplifier l’aventure pour les plus jeunes en proposant des réductions de dégâts, une possibilité d’adhérer aux murs, bref, tout autant de bonus illusoires du fait de l’absence de difficulté quasi-totale du titre. ("Quasi" car le boss de fin est absurdement difficile. Après dix heures à traverser le monde au pas de course, le coeur léger, exempt de pression, on se retrouve face à ce corbeau géant, d’une virulence invraisemblable et d’une violence extrême. Un boss aux patterns riches, vicieux, brutal, rapide. Un boss qui m’a fait hurler tant le jeu ne m’avait pas préparé à ça. C’est totalement absurde)
Autre surprise, exit la possibilité si singulière, si innovante, si précieuse de choisir soi-même ses checkpoints. Désormais, le jeu enregistre votre position à certains endroits, jamais très espacés, et vous y respawn à votre mort. De fait, périr n’est jamais punitif. Autant dire qu’on peut y aller au forceps. Une zone recouverte de ronces? Qu’à cela ne tienne, avec assez de cellules de vie, ca passe crème. Je trouve cela bien dommage.
Ne parlons pas de l’optimisation du jeu qui ne va tout simplement pas. La version Switch est pétrie de bug. J’ai du relancer le jeu notamment quand Ori est parti en OOB, je me retrouvais à nager dans les murs. Il y a cette fois aussi où une flamme qui était censée tomber verticalement se bloquait sur un mur invisible, nécessitant un redémarrage du jeu pour réparer sa chute. Les temps de chargement sont infiniment long. Outre le lancement du jeu qui prend des plombes, sachez qu’afficher la mini-map (illisible pour le coup) prend 1 à 2 secondes. Très pratique.
Bref, je m’arrête là, déçu de cette suite qui n’aurait pas du voir le jour. Ca sent l’arnaque à plein nez.