Outcast est un vrai plaisir pour aventurier en herbe. Et quand je parle d’aventure, c’est l’aventure à l’ancienne, celle où on découvre un univers entier, où on sauve un peuple en accomplissant la prophétie (il y a toujours une prophétie qui nous attend, nous, les héros…) et où on séduit la belle aventurière. Celle où les rebondissements s’enchainent à tour de bras, mais où on triomphe toujours de l’adversité avec humour et décontraction.
Alors certes la condescendance de notre héro, qui alpague le manant à coup de « Hey shorty » et « Come here, would ya ? » peut mettre mal à l’aise, et l’arsenal meurtrier qu’on utilise contre les soldats, la faune et quelques indigènes à sarbacane (sans âmes nous dit-on textuellement !!) est très (trop ?) efficace et étonnamment diversifiée et détaillée pour un jeu porté avant tout sur l’exploration et le sauvetage d’un peuple absolument pacifique (chaque arme a un nom à rallonge façon matricule, ça donne un goût suspect de fétichisme militaire du plus mauvais effet…d’autant plus qu’on doit sans cesse acquérir les bonnes munitions pour le bon modèle, obligé de s’y intéresser en somme… y’a même un lance-flamme…). On saluera quand même l’aspect infiltration possible, bien que relativement laborieux à exploiter.
Une fois exprimé ces regrets, qui n’engagent que moi, le jeu est un bonheur. Si la technologie 3D utilisé est bien baveuse (le sol ressemble à du plastique fondu), elle permet d’afficher de vastes zones ouvertes (le rendu de l’eau est encore bluffant aujourd’hui), où l’on aura plaisir à se perdre, puis peu à peu prendre nos marques, nos repères, parler à chaque autochtone, comprendre les problèmes du coin et aidez comme on peu, ou pas... libre à nous. D’ailleurs, les première heures du jeu sont douloureuses tant il y a d’informations à emmagasiner, et il faut pas mal d’aller-retour dans le lexique de votre journal pour différencier les personnages importants des lieux, des animaux, des artefacts et des fonctions de chacun. Et en même temps, c’est là la grande force du jeu. On ne nous aide que très peu. A nous de creuser, de comprendre, de fouiller, de recroiser les infos. Alors on s’implique, on fait l’effort de venir au jeu, avec en retour un sentiment très fort d’immersion, de dépaysement… Ajoutez à cela une bande-son magnifique et une belle durée de vie (un paquet de quêtes annexes), et vous avez une idée encore en-deça du plaisir qu’on a à parcourir Outcast.