J'aime le JV, mais j'ai souvent le sentiment d'avoir perdu la "flamme sacrée" qui me rend amoureux du JV.
Et bien c'est simple : depuis Breath of the Wild en 2017, je ne m'étais pas pris une telle turboclaque dans le pif. Et ce jeu m'a rallumé la flamme sacré à la bombe H.
Dans l'espace, personne ne vous entendra vous amuser
Difficile de parler du jeu sans en annihiler l'effet de surprise, et par conséquent difficile de donner envie aux réfractaires d'y jouer.
Mais il faut le dire clairement : jouez-y, ou vous passerez (probablement) à côté d'une des plus grandes expériences d'aventure/exploration du JV de ces 20 dernières années.
Cette peur de spoil a clairement porté préjudice au jeu : tests laconiques, communication effacée (le trailer ne montre quasiment rien...). Et pourtant, il mérite bien mieux.
Vertige
Jamais un jeu ne m'avait autant émerveillé, et jamais un jeu ne m'avait autant TERRIFIE.
Ce sentiment d'oblitération de l'individu face à l'immensité de l'univers, de terreur profonde et pure de l'inconnu : le jeu les a parfaitement assimilés, et en joue à la perfection.
A de multiples reprises, j'ai dû mettre le jeu en pause pour souffler. Il m'est même arrivé de me sentir physiquement mal, mon système orthosympatique en alerte faisant tambouriner mon coeur à 200bpm et liquéfiant mes petites mains.
Le jeu vous largue avec tous les outils dès le début du jeu : à vous de choisir où aller, quand y aller, comment y aller. Le nombre de curiosités à aller picorer est très important, et tel BotW en son temps, on se rend compte qu'il est bien difficile de se tenir à son objectif de départ tant les distractions sont nombreuses.
Le soucis du détail
Chaque planète, chaque événement de cette boucle de 22 minutes, a été pensé et designé à la main : c'est l'anti-No Man's Sky.
Ce gameplay très Majorasmaskien libère le joueur de la peur de la mort, lui permettant de recommencer encore et encore ses tentatives d'exploration, parfois fructueuses, parfois bien vaines. Certaines actions ne sont possibles qu'à certains moments de la boucle, certains lieux disparaissent et apparaissent...
Ne reste de vos runs que des entrées ajoutées automatiquement sur un tableau de bord, permettant de se repérer dans l'histoire très fragmentée d'Outer Wilds au fur et à mesure de votre aventure.
Et les planètes ?
Globalement, chaque planète a son idée de gamedesign originale (et géniale bien évidemment). On retrouve d'ailleurs un petit côté Super Mario Galaxy, avec un gameplay jouant de la gravité variable des lieux.
Là encore, difficile d'en dire plus sans gâcher l'expérience de jeu, mais chaque planète à son petit moment "Wow", grâce au petit côté gameplay émergent qui s'en dégage assez naturellement.
Mais c'est parfait ?
Pas totalement.
La technique est un peu aux fraises sur PS4, avec des crashs rares mais présents (et une sombre histoire de corruption de sauvegarde, corrigée depuis par un patch...).
La maniabilité est pas évidente au début, et parfois un peu cruelle.
Le jeu répète parfois trop sa narration, de peur de perdre le joueur.
Mais c'est à peu près tout. Subir ces quelques inconvénients est bien peu de chose pour profiter d'une expérience pareille.
Je n'ai pas évoqué l'OST qui fait très bien son taf', ses moments émouvants qui peuvent mettre la larme à l’œil au plus aguerri des bonhommes, ses petites références ciné/JV, ses easter-egg, et ses surprenantes envolées philosophiques...
Arrêtons de perdre du temps : sortez votre CB (à 20-25€ plein pot sur PS4, et à que dalle avec le Gamepass de Microsoft : c'est donné).