Echoes of the Eye poursuit la mission d'Outer Wilds, celle d'immerger le joueur dans un petit système solaire fait main et de l'encourager à l'explorer sous toutes ses coutures, rassemblant indices et bribes du passé dans des lieux uniques et époustouflants. Bien qu'ici, il soit davantage question d'explorer un astre étranger et énigmatique qu'un nouveau système solaire au complet, les surprises sont de la partie et les nouvelles mécaniques introduites sont aussi originales que bien présentées au joueur.
Cependant, un titre qui joue autant sur le minimalisme et sur l'interprétation va forcément, tôt ou tard, provoquer de la frustration et doit s'efforcer d'être irréprochable et le plus limpide possible. Et pour le coup, il y a bien une zone qui semble avoir échappé à ces règles et qui m'a rendu dingue.
Imaginez cinq interrupteurs. Vous activez les deux premiers en trouvant le bon code. Vous partez à la recherche des trois autres. Et pour chacun d'entre eux, vous tombez sur des solutions déjà détruites. Que faites-vous ? Vous continuez à chercher. Parce que vous n'imaginez pas que la solution puisse être obtenue autrement, et encore moins dans une seule et même pièce, où les objets qui accomplissaient une tâche bien précise, sont utilisés pour en accomplir une autre.
Un changement de perspective et d'intentions qui surprend moins dans un The Witness que dans un titre qui a pris l'habitude de présenter, enseigner, combiner et répéter.
Heureusement, le sous-texte d'Echoes of the Eye, les visuels et la bande son qui l'accompagnent arrivent sans peine à nous faire oublier ces quelques moments de panne et de baisse de rythme. Les instants d'insouciance produits par les instruments des astronautes s'effacent devant les thèmes écrasants et étouffants accompagnant les décors les plus démesurés et gigantesques, ou se voient rendre un hommage à l'occasion d'une descente de rivière ou d'une découverte solennelle.
Par son architecture, l'Etranger peut rejoindre sans problème le classement des constructions les plus folles des univers de science-fiction. Et une fois de plus, la narration très discrète du titre laisse la part belle à l'imagination et à l'interprétation, et vient compléter le message doucement mélancholique de l'arc principal.