Et si on mettait Ikaruga, Metroid, Castlevania et Limbo dans un shaker ??
Dans le monde d'Outland, un homme prend ce qu'il croit être un médicament pour arrêter ses visions. Comme cela ne fonctionne pas, il va voir un shaman qui lui explique que ses visions sont liées à la légende des Sœurs du Chaos, une légende vieille de 30 000 ans. L'une contrôle la lumière du soleil et l'autre les ténèbres de la lune. Il l'informe également qu'il est la réincarnation du héros des temps anciens et qu'il va devoir aller affronter les Sœurs du Chaos qui se sont échappées de leur prison.
C'est un jeu de plate-formes à l'esthétique très épurée et stylisée qui me plaît beaucoup. Le jeu est en gros, noir, rouge et bleu et avec un peu de jaune. Le personnage est presqu'en ombres chinoises. Le design fait un peu penser à Limbo au début.
Le personnage est rapide et ultra-maniable. Il répond au doigt et à l'oeil et c'est vraiment important dans ce genre de jeu. Et la musique est envoutante à souhait.
Le gameplay est basé sur l'alternance entre la Light Energy (bleu) et la Dark Energy (rouge). On ne peut détruire les ennemis d'une couleur que lorsque le héros est de l'autre couleur. Par contre, il faut être de la même couleur que les projectiles pour les absorber sans subir de dommage. À partir de là, les amateurs d'Ikaruga auront compris tout l'intérêt du titre : il va falloir jongler entre les différentes couleurs afin de toujours être dans les meilleures conditions pour détruire les ennemis, absorber les tirs et passer les pièges sans encombre.
Mais ce n'est pas tout de repomper une idée de gameplay ailleurs, il faut encore l'appliquer et l'exploiter de façon optimale. Et de ce point de vue, je trouve que l'équipe de Housemarque (Super Stardust HD, mais aussi Dead Nation ou Elfmania sur Amiga, un vieux jeu de baston assez sympa) s'est vraiment bien débrouillée. La difficulté est dosée de bonne façon (vraiment facile au début, le dernier boss vous donnera du fil à retordre), le côté Metroidvania est toujours aussi efficace : au fur et à mesure de l'avancée du jeu, de nouveaux pouvoirs seront débloqués. Ils permettront d'être plus efficace mais aussi d'atteindre de nouveaux endroits auparavant inaccessibles. Cela donne bien sûr une rejouabilité agréable au jeu en augmentant la durée de vie sans ennuyer le joueur puisqu'on découvre de nouveaux endroits là où on était déjà venu.
La durée de vie justement. Si on souhaite juste finir le jeu et voir le générique de fin, 8 heures suffisent. Mais ce serait dommage d'en rester là puisqu'il est possible de récupérer 42 "Marks of the Gods" avec une surprise intéressante à la fin et des artworks à débloquer. On peut aussi s'amuser à détruire tous les gros vases remplis d'argent. Cela permet d'acheter des upgrades de vie et de ki. Très pratique contre les boss qui sont loin d'être faciles. Malgré une esthétique très cohérente et aux contraintes assez dures pour le designer, les endroits à visiter sont assez variés. Il y a le hub central, la jungle, le ciel, le monde souterrain, la ville et "l'éternité". Tous ces mondes sont composés de plusieurs niveaux qu'il faudra entièrement explorer si on veut les 100% du jeu (voir paragraphe sur les trophées).
En conclusion, on a là une petite perle du jeu de plate-formes. La jouabilité est nickel, le level design est souvent inventif et certaines situations réclameront du skill et du doigté. Certes, ce sont surtout les boss qui sont difficiles mais les niveaux sauront challenger le joueur suffisamment pour qu'il s'amuse grâce à sa difficulté bien dosée. L'esthétique fait clairement sortir Outland du lot grâce à ses aplats de rouge, de bleu et de noir et les développeurs ont su s'inspirer des plus grands (Ikaruga, Metroid, Castlevania voire Limbo) pour mettre le tout dans un shaker et en faire ressortir un bon petit jeu de plate-formes/action qui devrait ravir tous les amateurs du genre.
Petit paragraphe sur les trophées :
J'ai mis 12h pour obtenir les 100%. Je me suis aperçu que j'ai obtenu tous les trophées de bronze puis ceux d'argent et en dernier celui d'or.
Ceux de bronze ne posent pas de difficulté : finir un niveau en coop online, réaliser quelques tricks comme abattre 2 ennemis en même temps ou abattre 20 ennemis d'affilée alors qu'on n'a qu'un seul coeur d'énergie. Il suffit de trouver le bon endroit.
Pour les trophées d'argent, certains sont faciles comme tuer un boss sans se faire toucher (en prenant le 1er) ou finir un chapitre d'arcade. Il y en a un qui est long : récolter 1 million de doublons. En effet, en arrivant à la fin du jeu, je n'avais que 650 000 doublons. Le temps de m'occuper d'autres trophées, j'en avais 750 000 mais les derniers, j'ai dû les choper en farmant dans une zone spécifique du Ciel (proving grounds) et j'en ai eu en tout pour 2 heures de farming... Pas super intéressant mais heureusement, je regardais du 24h chrono en même temps pour faire passer le temps ! (oui, comme pour un des trophées de L.A. Noire :o). Il faudra aussi un peu de temps pour chercher tous les Marks of the Gods.
Enfin, le trophée d'or consiste "juste" à finir le jeu. Mais à cause des Sisters, cela demandera un peu de temps et de dextérité dans ce combat aux 6 phases. Pourtant, j'avais tout au max et un bonus d'attaque. Un combat haletant mais vraiment sympa grâce à l'inventivité des développeurs.