Traumatisant, mais pas que

Je me décide enfin à écrire une petite critique sur ce bijou vidéoludique qui m'a véritablement marqué.

Pour être franc, j'avais commencé à jouer à ce jeu en 2013, à sa sortie. Le courage m'ayant manqué, je n'ai pas vraiment beaucoup avancé dans le scénario, je l'ai donc laissé en stand-by... Jusqu'à maintenant. J'ai ressorti le jeu il y a deux semaines, et j'ai pris mon courage à deux mains pour le finir.

Outlast bouscule véritablement les codes classiques des jeux d'horreur. Là il faut avouer que dès les premières 30 minutes, si comme moi vous vivez vos jeux vidéos à fond, votre coeur a obligatoirement fait quelques bonds dans votre poitrine. Quand je parle de bonds, je ne parle pas de petits frissons comme la fois où vous découvrez votre premier zombie dans Resident Evil 1, non non , là je vous parle de vrais sursauts d'effroi. Le jeu est construit pour vous faire tout le temps peur. Evidemment, vous aurez quelques jumpscare, le genre s'y prête tout à fait, mais il faut louer le fait que les développeurs n'en abusent pas. Ce sont ces petits détails qui font qu'Outlast n'est pas un jeu d'horreur classique, mais un grand jeu qui fait office de référence dans le genre.

Non, Outlast sort le grand jeu et on sent que la trame est travaillée, on sent que tout a été bien pensé pour vous accorder une expérience horrifique digne de ce nom. Tout est là : le héros faiblard qui n'a comme arme que sa foutue caméra, qui est comme vous, à paniquer ou haleter au moindre bruit, qui a peur de se faire repérer constamment... C'est diablement efficace comme immersion ! Le sentiment d'être faible et de ne pas pouvoir se défendre rajoute une dimension encore plus effrayante. Le fait d'être dans un vieil asile psychiatrique n'aide pas non plus à se sentir à l'aise...

Bon, ce titre n'est pas complètement exempt de défauts bien entendu. Vous allez vite vous rendre compte des travers que comportent tous les jeux de ce genre. Une action -> un déclencheur -> une surprise en attente, et ça boucle ainsi tout le long. Bon je vous rassure, même cette théorie n'est pas à 100% bonne, puisque j'ai encore réussi à me faire effrayer par le jeu à un moment où je ne m'y attendais absolument pas.

L'autre petit défaut que j'entrevois vient du fait que, rétrospectivement, le jeu nous demande tout le long de faire la même chose. Exploration, clé, petit bruit, se cacher, courir, exploration, etc. C'est efficace, il n'y a rien dire, mais c'est redondant à la longue, même si les décors varient beaucoup.

Le jeu est très linéaire et il est suffisamment bien pensé pour que l'on oublie cette linéarité, ce qui est un gros fort de ce jeu. De toutes façons, quand vous vous retrouvez dans le noir total, avec des bruits horribles non loin de vous, je vous garantie que la linéarité est le dernier de vos soucis !

Je retiendrai quelques phases de course-poursuite où il faut tenter de trouver une cachette pour échapper à ses poursuivants, ou se mouvoir en absolue discrétion. Certaines sont bien réussies, puisque les rondes des assaillants arrivent à changer me semble-t-il, mais peuvent être très frustrantes car parfois, il n'y a aucune autre solution que de se faire repérer pour passer. Oui c'est très efficace sur la peur, mais c'est absolument horrible pour le joueur !

Bref je crois que ce jeu est une tentative extrêmement aboutie de ce que devraient être les nouveaux jeux d'horreur, si un studio indépendant est capable de sortir des jeux comme ça, des grands pontes devraient faire encore mieux et nous proposer des choses encore plus traumatisantes.