Overarnaque
On ne va pas se mentir 50 ans, ce jeu est juste un prétexte pour faire cracher du fric aux joueurs qui ont acheté la première licence.Le premier overwatch avait comme système de payement simple, un...
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le 7 oct. 2022
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J'ai joué pendant 7 ans à Overwatch. J'ai connu son apogée, sa descente aux enfers et sa renaissance imparfaite. Mais remontons un peu dans le temps...
2017 : je commence le jeu. Il n’a même pas un an mais déjà ce qui attirait chez lui est en train de se retourner contre lui. Ou comment les devs se sont tirer une balle dans le pied (ce ne sera pas la seule d'ailleurs) ? Alors que le principe du jeu était de laisser le choix aux joueurs d'user de leur imagination pour composer leur équipe et gagner la partie, l'optimisation commence à éclipser le fun. Puis les joueurs eux-mêmes. Comment était-il possible d'espérer que les joueurs ne se prennent pas de passion pour UN héros en particulier quand une vingtaine sont proposés ? Il était évident que les joueurs allaient s'amouracher de la victoire plutot que d'un personnage, pas vrai ? Quelle naiveté... Dans un jeu où la mécanique de jeu reposait en grande partie sur le counter. Et alors qu'une scène de joueurs plus doués que les autres, montant dans le top régional, émergent, avec eux apparaissent les premiers métas. Et les métas, finalement, seront l'ennemi d'Overwatch. Or, il était pourtant prévisible que l'imagination et le fun ne pouvaient pas continuer de régner dans un jeu compétitif aux ambitions sportives dominantes ?
Et puis, en juillet, alors qu’Overwatch fêtait ses un an en mai, un nouveau jeu apparait. Pas de quoi s'alarmer, ce n'est pas un concurrent direct. Les joueurs pourront continuer de jouer à Overwatch tout en profitant également du nouveau jouet signé par Epic Games comme ça a toujours été le cas. Pas de quoi paniquer, encore une fois. Mais pourtant, ce n'est pas de la concurrence sur le gameplay que va apporter Fortnite, mais sur l'économie. Et ça, Blizzard ne l'avait probablement pas vu venir.
Comment fonctionnait l'économie d'Overwatch 1 ?
Ca va vous paraitre archaique, mais pourtant c'était encore relativement la norme en 2016. Les joueurs achetaient le jeu et... c'est tout. Bon, j'exagère un petit peu. Le jeu proposait des cosmétiques relativement basiques (skins, entrées en scène, célébrations) qu'on obtenait en... jouant. Oui, tout à fait. Après avoir rempli une barre d'expérience qui montait en fonction de ce que vous réalisez en jeu, vous obteniez une lootboxe dans laquelle se trouvait des cosmétiques aléatoires. Ces lootboxes pouvaient également être achetées mais jouer suffisait amplement. Surréaliste pas vrai ?
Le jeu proposait également une monnaie qui permettait d'acheter l'objet cosmétique souhaité pour éviter d'avoir à espérer le voir tomber aléatoirement et ces pièces n'étaient pas achetables ! Seulement les lootboxes (qui permettaient d'en gagner, certes, mais une monnaie pas payante ?? Vous aviez déjà vu ça vous ?)
En 6 ans passés sur Overwatch premier du nom, je n'ai dépensé de l'argent qu'une seule fois. Pour le skin Pink de Mercy dont la moitié du prix partait pour la lutte contre le cancer du sein. Pourtant, je suis une sacrée iencli !
Une économie relativement saine, protégée férocement par Jeff Kaplan (qui proclamera encore quelques semaines avant le drame que l'économie d'Overwatch ne changerait pas).
Mais alors en quoi Fortnite est venu bousculer Overwatch ?
Je ne sais pas si on peut dire que Fortnite a bousculé Overwatch mais il aura bousculé les joueurs. Alors qu'Overwatch entame sa deuxième année, les joueurs découvrent avec horreur que les événements sont... les mêmes que l'année passée ! Quelques nouveaux skins, mais à peine... Et on comprend rapidement que les événements resteront à jamais les mêmes chaque année ne rendant ni les vacances d'été, ni halloween, ni noel, ni le nouvel an chinois, ni archives, ni l'anniversaire intéressants. Alors que Fornite se démarque rapidement pour ses mises à jour qui s'enchainent, ses nouveautés continuent, ses partenariats, ses danses mythiques... Overwatch évolue lentement. Très lentement en comparaison d'Epic Games qui satisfait enfin cette génération Amazon, où tout va très vite, qui conquiert peu à peu le monde du jeu vidéo où on veut consommer vite, bien et toujours. Une double vitesse qui peinera à maintenir Overwatch dans les top jeux alors que les autres entreprises comprennent la nécessité de s'en inspirer et les battlepass et événements envahissent rapidement notre quotidien vidéoludique. Sauf sur Overwatch. Peut-être cela aurait-il pu plaire, cette volonté solide et têtue de rester ancrer dans ses acquis, de dire non à la société de consommation excessive, de continuer de proposer une économie saine... Mais les joueurs veulent plus, toujours plus, ils sont la raison de ce revirement économique sur les jeux vidéo multijoueurs et Overwatch les ennuie. Les patch notes mettent du temps, les développeurs tâtonnent ne sachant pas comment équilibrer un jeu qui devait laisser place à l'imagination et que les joueurs sont en train de pousser à son paroxysme démontrant les faiblesses de certains héros face à l'excessive domination d'autres en même temps qu'ils continuent d'assurer une roadmap certes timide mais qui a le mérite d'exister. Puis, comment équilibrer ? Dans quel sens ? Un personnage trop fort à bas niveau doit-il être laissé comme tel parce qu'à plus haut niveau il est osef tiers ? Comment le rendre plus efficient à haut niveau sans le rendre totalement broken à plus bas niveau ? Comment le nerfer pour qu'il soit moins fort à bas niveau sans le rendre injouable à plus haut niveau ? Cet équilibre précaire est dur à trouver d'autant que Blizzard n'écoute pas sa communauté (rien de neuf sous le soleil). Les développeurs semblent ne pas comprendre leur jeu, ni son fonctionnement. Certains se confieront "je n'ai jamais joué à Overwatch" quand d'autres avoueront "je n'ai jamais dépassé le gold".
Bizarrement, ça ne surprendra personne.
Et petit à petit, Overwatch s'enfonce dans les abymes.
2018 : l'année qui pour moi marquera la chute et l'échec d'Overwatch 1. Peut-être chronologiquement cela était une erreur d'estimer la fulgurante désertion des joueurs en 2017 parce qu'il a fallu à Fortnite un petit temps quand même pour démontrer l'efficacité de son modèle économique et inspirer les jeux futurs (Apex, Valorant, son concurrent direct mais non inquiétant Paladin, même New World pourtant un MMO dont le modèle économique s'inspirait de celui d'Overwatch craquera et proposera un battlepass mais pas en 2018, naturellement puisque le jeu n’existe pas encore), ce qui laisse un petit peu de répit à notre FPS de "boomers".
On peut donc difficilement considérer Fortnite comme responsable de ce qui va suivre.
D’ailleurs, soyons honnêtes, Fortnite n’est responsable de rien si ce n’est d’avoir compris la génération qui jouerait à son jeu et qui contaminerait toutes les générations de gamers.
Mais alors qu'est-ce qu'il s'est passé ? En résumé : le B word. En juillet 2018, fier comme un coq, Overwatch annonce la sortie de son nouveau héros support : fille de l'ingénieur Torbjorn, écuyère du chevalier Reinhardt, Brigitte (prononcez le G) adore les chats ! De quoi conquérir le coeur de tout le monde. D'autant qu'avant sa sortie, elle avait été montrée timidement dans un court métrage mettant en avant le tank emblématique d'Overwatch qui avait, à ce moment là, émus énormément de joueurs et conduit à beaucoup de questions et spéculations : "c'est qui la fille avec Reinhardt ?? Un nouveau héros ?". Overwatch adorait faire ça. C'était la belle époque du lore dissimulé partout (des indices dans les courts métrages, sur le site internet, dans les BD...).
Maintenant, pourquoi Brigitte a-t-elle tant poser problème ? Comme mentionné, depuis un an les métas émergent. Sans trop de conséquence dramatique, si ce n'est de donner aux joueurs lambda l'envie de faire pareil, ce qui peut être légèrement agaçant en jeu. Mais avec Brigitte la méta qui s'annonce est, elle, dramatique.
Overwatch a toujours eu plus de héros DPS que support et tank, comme pour rappeler qu'il est avant tout un FPS et non pas un MOBA, dont l'entreprise mère est celle qui a accouché des séries Call Of Duty. On ne doit pas décevoir. Les joueurs veulent faire des dégâts, veulent tuer, veulent faire des duels, veulent se défouler. Ce sera le rôle le plus attirant, celui qui sera démocratisé. Laissons donc les tanks à ceux qui ne savent pas viser et les supports aux filles. Les vrais BONHOMMES ils jouent DPS. C'est eux qui ont les temps forts, les actions de la partie, qui retournent un fight et qu'on met en avant sur la scène professionnelle.
Pourtant, Brigitte va faire naitre une méta qui va oblitérer les DPS puisqu'il n'y en aura... simplement pas. 3 tanks, 3 heals. La compo est tellement optimisée que son counter c'est elle-même. Vous voyez le drame ? La scène pro est envahie. Mais encore, si ce n'était qu'une histoire d'égo de DPS... Bon, ça serait quand même pas passer mais admettons. Non, le véritable problème c'est que cette méta n'est ni fun à jouer, ni fun à regarder. L'OWL perd en attractivité, elle qui peine déjà à se faire une place sur une scène pro déjà surchargée. Mais surtout, la méta touche les élos jusqu'à présents préservés : GM, master, le haut diamant. On en parle même en platine mais le niveau reste trop bas pour que la composition soit correctement jouée et les joueurs abandonnent d'eux-mêmes l'idée. La 3-3 s'impose, se dépose, s'abreuve du désespoir des joueurs et des viewers. Les développeurs, dépassés, essayent de nerf Brigitte, de nerf les tanks, de buff les DPS mais la méta reste accrochée, indétrônable. Aucun des efforts des développeurs ne permet d'en sortir. Le slogan "supprime Brigitte" inonde les réseaux, la voix anglaise de Brigitte se fait même harceler par des joueurs qui dans leur connerie confondent personnage fictif et réel. Le malaise est présent, le dégout encore plus.
En parallèle d'autres jeux émergent. Celui dont la communauté Overwatch parlera le plus sera Apex. Parce qu'il s'inspire de ce qu'Overwatch a créé. Proposant un énième Battle royal, il a la particularité de mettre en avant des personnages... tank, dps ou heal ! Les joueurs Overwatch, encore attachés au jeu, se rassurent "finalement le jeu inspire !". Retirez vos oeillières, est-il correct pour autant ? Est-il bien exploité ? L'apparition de la 3-3 et l'impuissance des devs à l'endiguer ne sont-ils pas des signes ? Celle qu'on appelait la GOAT a tout rasé sur son passage. Elle a terminé le travail entamé il y a un an par le jeu lui-même. La pauvreté du contenu et maintenant la GOAT. S'en est trop. Les joueurs qui avaient encore le coeur solides lâchent l'affaire. Une exode se produit dont Blizzard ne publiera jamais les chiffres mais nous, la communauté, on le sait, on le sent.
Cette année-là va plonger Overwatch dans le noir. Le contenu déjà pauvre va continuer de baisser voire quasi plus exister. La roadmap de sortie de héros n'est plus respectée, les maps se font rares (beaucoup de map de deathmatch ce qui amplifie la colère de la poignée de joueurs réguliers), les patch notes ne corrigent que quelques bugs et continuent d'essayer de faire lâcher prise la GOAT. Ce sera pour moi l'ancrage d'Overwatch 2.
2019 : Overwatch change de stratégie. La terrible méta GOAT ne veut pas partir ? Alors, on va la forcer à ne plus exister. Et c'est ainsi qu'est annoncée la 2-2-2 : 2 tanks, 2 DPS, 2 heals. Alors que le jeu se démarquait justement par sa flexibilité, voilà qu'on cloisonne les joueurs dans une composition préétablie. Avant de lancer une partie, il va falloir choisir un rôle (ou plusieurs) qu'on souhaite jouer. Une fois la game proc, vous êtes cantonné au rôle choisi et ne pourrez pas en changer tout au long de la partie. C'est d'ailleurs toujours actuellement le cas sur Overwatch 2, un tank ayant juste disparu.
Est-ce une bonne chose ? Ca dépend des points de vue. Personnellement, ne jouant que support, cela m'a permis de m'assurer de pouvoir jouer uniquement ce rôle. A l'époque, étant gold, la 2-2-2 était déjà de toute façon plus ou moins la norme et ça râlait fort (moi la première) quand on changeait cette habitude. La GOAT ne nous avait pas atteint. Et les devs ne sont pas allés chercher bien loin la solution (peut être que c'est le fameux développeur gold qui a inspiré l'idée ?). Ca ne m'a donc rien changé et je me suis sentie rassurée dans la conservation égoiste de mon petit confort.
Pour les joueurs plus polyvalents, qui par leur polyvalence s'autorisaient souvent une place à plus haut élo, ça a créé quelques frustrations. Pouvoir switcher sur un tank pour être meilleur que le tank actuel permettait de reprendre le controle de la game. Avec la 2-2-2, si le tank est mauvais ou ne veut pas switch... faut prendre son mal en patience (valable pour tous les rôles).
Disons que la 2-2-2 avait des avantages (comme s'assurer du niveau des joueurs puisqu'on ne risquait pas d'avoir un super DPS qui soit obligé de jouer tank avec un niveau proche du néant alors qu'il se situe 3 élos plus haut) mais aussi des inconvénients. Mais surtout, dans l'esprit des joueurs, elle marque l'échec d'Overwatch. L'échec de ce qu'aurait dû être le jeu. L'échec de la promesse de ce qu'était Overwatch à sa sortie. Les joueurs ont dépassé la capacité des développeurs et alors que le jeu se voulait libre dans sa composition, les counter étant la mécanique centrale, l'optimisation, le perfectionnisme, le dépassement de soi a poussé le jeu dans une autre direction que les devs ont... emprunté. Manquant de respect à ce qu'ils avaient construits.
Parmi les inconvénients de la 2-2-2, on retrouve un aspect qui finira de tuer et démoraliser les quelques joueurs résistants. Je vous ai dit que le nombre de joueurs baissaient et que la population de joueurs d'Overwatch était plus attirée par les DPS que le reste ? Vous visualisez ? Un temps d'attente estimé à 25mn en DPS en platine ! Pourtant parmi les élos les plus peuplés ! Jusqu'à 2h d'attente parfois en top500... Quand je jouais avec un ami DPS, en 3h de temps on avait fait 3 ou 4 games avec un peu de chance. Un enfer.
Les streamers, comme ML7, toujours fidèles au jeu ne savaient même plus comment meubler leur stream. 3h de stream pour une poignée de games. On regardait un lifestyle plus qu'un jeu. Il n'y avait pas que sur la scène pro et sur le jeu que la désertion se faisaient sentir...
L'autre enfer ? Les joueurs DPS qui tankaient pour espérer obtenir le saint graal : un ticket permettant d'intégrer la file d'attente prioritaire en DPS. Sauf que tout le monde en avait. Donc à terme, tout le monde était en file d'attente prioritaire. Mais revenons sur cet objet du diable.
Les développeurs, conscients que l'offre et la demande en DPS allaient être déséquilibrés, se sont dit que ce serait malin d'encourager les DPS à se répartir dans d'autres rôles. Cependant, ayant appris de leurs erreurs, ils savaient que ces joueurs ne le feraient qu'à condition d'obtenir une compensation. La compensation, la voici : un ticket permettant d'intégrer une file prioritaire et donc, sur le papier, attendre moins longtemps qu'en file classique. Donc, si vous flexiez (en plus de prendre DPS vous preniez un deuxième voire troisième rôle) vous obteniez un ticket en cas de défaite, deux en cas de victoire. Bon, la victoire récompensait plus mais la défaite récompensait quand même. C'était pour moi la limite du système. Une fois sur deux, l'un de vos tanks était un DPS déguisé, un ticket farmer qui prenait le pick qui l'arrangeait et lui permettait d'avoir un peu de fun mais qui mettait l'entièreté de l'équipe en difficulté. Je suis sanguine. Ca m'est arrivée de m'emporter contre un tank dont je ne comprenais pas le pick, le gameplay, la vision de jeu. Sa réponse était toujours la même : je m'en fiche, ce n'est pas mon élo, mon rang en tank m'est égal. Il était LA le problème. Alors certes, la team en face avait probablement la même problématique mais qu'il était énervant de voir la fameuse synergie Rein-Zarya lavait notre Rein-Hog.
C'était là l'échec d'Overwatch. Ou Overwatch 1 comme il est appelé dorénavant. L'incapacité à suivre une tendance, le recyclage d'événements qui apparaissaient secondaires pour les devs mais si précieux pour les joueurs qui chaque année, alors qu'ils le savaient, vivaient une énième déception (mais on se découvrait une drôle de capacité à s'émouvoir pour des skins qui étaient le seul intérêt d'attendre ces événements), l'impuissance des devs à endiguer leur jeu qui leur a tout simplement échappé, le contenu qui s'est appauvri au fil des années alors que la tendance était à l'inondation de nouveautés partout ailleurs... Un diamant brut qui n'a jamais su être taillé correctement.
La même année, l'annonce tombe à la Blizzcon. Overwatch va se réinventer. On ne parle pas encore de "2". J'avais lu une interview (dont je n'ai jamais retrouvé le contenu, l'ai-je rêvé ?) où Jeff Kaplan, encore présent, disait "Le 2 c'est pour 2.0 il ne s'agit pas de modifier en profondeur le jeu". Mais on y reconnait la maladresse Blizzardienne, pas vrai ? Ils l'ont quand même appelé 2. Faussant avant même sa sortie son objectif et rendant sa venue au monde difficile alors qu'il n'était encore qu'un projet.
Des maladresses, Blizzard va en enchainer. Déjà, le travail du 2 va nécessiter de mettre en pause le 1. Vous avez été attentif, le 1 était déjà pauvre en contenu (en comparaison de la concurrence) mais là on nous disait noir sur blanc que déjà ce qui était rare n'existerait plus. Terminado. "Prenez votre mal en patience, ça en vaudra le coup vous verrez". Troisième maladresse : celle de vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué.
Alors que le jeu n'est qu'en état de projet, probablement issu d'une réunion catastrophe où gisent sur un tableau blanc toutes les idées évoquées par des têtes oppressées qui ne voient que le volant de la machine infernale qu'ils ont eux-mêmes créés, on nous annonce déjà son contenu :
- Une refonte graphique
- Du PVE
C'est globalement tout (de mémoire). L'idée étant qu'Overwatch actuel soit toujours le jeu principal qui subira un petit lifting auquel on greffera du contenu PVE que les joueurs pourront acheter s'ils le souhaitent. Aucune obligation, le contenu PVE ne conditionnera pas l'accès au contenu PVP. Et quel contenu ! Arbres de talents, missions, lore... Ah, les images promettaient du lourd ! Trop. C'était irréalisable. Mais avant qu'on nous le dise, les joueurs y croient forts, les joueurs espéraient fort.
Mais nous ne sommes qu'en 2019. Pour la communauté, c'est l'effet d'une bombe à retardement. D'abord l'hystérie, Overwatch se réinvente enfin ! Le lore va être développé ! Enfin du PVE ! C'est l'entreprise qui a mis au monde WOW, ça ne peut qu'être incroyable ! Puis le retour à la réalité : le jeu, déjà sous assistance respiratoire, va devoir continuer son bonhomme de chemin en attendant la grosse mise à jour dont la date n'a pas été communiquée. Et quand un jeu annoncé n'a pas de date, ça sent mauvais.
2020 : le jeu survit difficilement. On crée des smurfs, ça occupe. Plus de map, plus de perso (Echo ayant été la dernière). Quelques patch d'équilibrage mais les plus importants sont "gardés pour Overwatch 2". Mais aussi, le covid. Blizzard ne communiquera que peu dessus mais ça a mis un énorme frein au développement du jeu et peut être précipité son changement de direction.
2021 : Toujours sans nouvelle de janvier à mars. Mais coup de théâtre mi-avril : Jeff Kaplan quitte le studio. Alors qu'il constituait la figure d'Overwatch (adieu petite vidéo de noel), "papa jeff" comme l'appelait la communauté devenue orpheline, abandonne (ou a été jeté ?) le navire. Alors qu'il y a quelques mois encore il soutenait que l'économie d'Overwatch 2 ne bougerait pas, que la forme 6v6 aussi, une fois mis dehors, le ton change. Overwatch 2 suivra la tendance qui se fait actuellement, il en va de la survie du jeu qui passe en free-to-play, Battlepass et cosmétiques payant sont au programme ainsi que quelques autres contenus "qui devraient ravir les joueurs" pour encore plus de personnalisation ! Ils annoncent également une sortie en deux temps : d'abord le PVP, ensuite le PVE. D'ailleurs, notez bien ! On passera du 6v6 au 5v5. Mais la communauté n'écoute plus, n'y croit plus. Jeff est parti, le jeu change de direction. Alors qu'il ne devait s'agir que d'une grosse mise à jour avec ajout du PVE payant, finalement Overwatch va disparaitre au profit de son petit frère. Un nouveau jeu donc ? Non pas totalement. Mais alors pourquoi fermer les serveurs du 1 et ne pas intégrer le nouveau contenu à ce qui existe déjà ? Silence radio.
Est-on toujours sur Overwatch 2.0 ?
Encore aujourd'hui ce n'est pas très clair. Une énième maladresse du studio. Et ce qui sera à l'origine de la plus grosse critique du 2. "Mais en fait c'est la même chose que le 1, le tank en moins, le fric en plus !". Oui, mais il n'a jamais été question que ce soit un nouveau jeu pour ceux ayant suivi l'épopée. Pourtant, quand on ferme les serveurs de l'ancien et qu'on sort un nouveau titre avec "2" à côté n'est-ce pas un nouveau jeu ? Le débat reste ouvert. La question sans réponse. Le savent-ils eux-même ?
2022 : Nous y sommes. Le PVP est ouvert en bêta au printemps, le jeu sort en novembre. La veille, les serveurs du 1 ont été coupé. Terminé. Une aventure de 6 ans a été clôturée pour laisser place à un nouveau départ. Il était temps. Il y a des années d'incompétence, de rancoeur, d'énervement, de vide à se faire pardonner ! L'attente est énorme et angoissante en même temps. Que nous réservent-ils, eux qui n'ont jamais été à la hauteur de leur ambition ? Va-t-on être déçus ? Oui, surement, sur 6 ans on a été déçus 5 ans. Mais à quel point ? Au point où finalement sans surprise le 2 ressemble au 1 en plus dynamique, avec des parties qui s'enchainent plus rapidement, deux nouveaux héros et un prochain déjà annoncé, un nouveau mode de jeu qui éclipse la tant redoutée 2CP qui doit connaitre un nettoyage (la Blizzcon de ce week-end nous aura révélé lequel), un mode de compétition revisité qui laisse... perplexe, un battlepass, des skins en veux-tu en voilà (notre seul joie sur l'ancien opus), des charmes (accessoire mais marrant). Finalement, pas de quoi être déçu.
Mais en fait, si. Parce que la communauté ne comprend pas pourquoi pendant 3 ans elle a été privée de contenu alors que le jeu ressemble (trop) au 1. Surtout que nouveau coup de théâtre en début d'année 2023, Aaron Keller (le nouveau Jeff Kaplan que personne n'appelle Papa. C'est la belle-mère acariâtre) annonce que le PVE ne sera pas celui présenté en 2019... Alors que la communauté pensait que les 3 années de désert étaient liées à l'impressionnante ambition mise sur le PVE, elle apprend que finalement cette errance n'était justifiée par... Quoi au juste à part rien ?
Dans une vidéo publiée par Alphacast, on apprendra via le témoignage d'un ancien développeur la raison de ce changement de voie. Jusqu'au bout, Blizzard croyait à son projet PVE. Le projet était travaillé, il avait une équipe dédiée. Mais les ambitions étaient trop grandes, le covid l'ayant freiné, la Direction a décidé de focaliser les efforts sur le PVP pour sortir rapidement Overwatch 2, le 1 étant à bout de souffle (ils tiraient beaucoup trop sur la corde et l'exode ne cessait plus. A terme ils risquaient de sortir un jeu que plus personne n'attendait). Décision est prise donc de placer des développeurs qui travaillaient depuis 2 ans sur le PVE pour qu'ils aillent aider l'équipe PVP afin que le PVP puisse sortir courant 2023. A terme, seulement 2 développeurs continuaient de travailler sur le PVE. Avant qu'ils ne soient, eux aussi, transférés sur le PVP et que le PVE soit abandonné. Il n'y a pas que les joueurs qui sont déçus... Imaginez travailler 3 ans sur un travail titanesque en équipe réduite avant de voir cette même équipe perdre ses effectifs jusqu'à ne plus avoir personne et ses 3 ans de travail jeté à la poubelle ? Ca fait réfléchir.
Et puis, effet nostalgie, c'est humain, c'est comme ça, la communauté se met à regretter l'économie du 1. Puis le 6v6. Puis le 1 tout court.
Mais écoutez, après tout ce chemin, on ne peut définitivement pas regretter le 1. On doit donner sa chance au 2. L'éditeur reste Blizzard, les déceptions et les incompréhensions font parties intégrantes du lot du studio. Quand on a suivi l'acharnement thérapeutique du 1 sans jamais lâcher le jeu, on le comprend. Punir le 2 pour cette raison n'avancera à rien et le regretté Overwatch 1 ne doit pas, ne peut pas, l'être. Si on aime pas le 2, c'est qu'on aime pas Overwatch. C'est pas une fatalité en soit. On peut aussi être affectés par les déceptions et en avoir marre d'être ballottés comme un totebag par une parisienne pressée, compressés dans un métro bondé, jetés en boule une fois vide au coin d'une pièce.
Overwatch 2 est Overwatch. On peut regretter les décisions, les maladresses, les incompréhensions, les directions choisies, les choix faits, mais le jeu est le même avec ce qui lui manquait le plus cruellement : du contenu régulier.
9/10. Il n'apporte rien qu'un renouveau prometteur. Il ne mérite pas la haine qui lui est dû. C'est Blizzard à qui il faut s'en prendre. Lui tente simplement d'exister dans son époque économique avec son passé comme boulet. Si on aime les moba FPS, on aimera Overwatch qu'il ait un 2 ou non derrière comme un rappel de l'héritage et de la promesse qu'il doit supporter et assurer.
Créée
le 10 nov. 2023
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