Oxenfree
6.9
Oxenfree

Jeu de Night School Studio (2016PlayStation 4)

Quelques anomalies qui font un jeu agréable

Propos préliminaire : cette critique peut se lire sans risque de spoiler. La seule section contenant des révélations sur l’histoire est cachée par une balise spoiler. Si vous n’avez pas joué à Oxenfree, ne lisez pas ce paragraphe caché !


Oxenfree, c’est compliqué.


Pour plusieurs raisons.


Déjà, rien que le titre. Oxenfree. What’s that ??? Je dis pas que je suis bilingue, loin de là, mais ça fait quand même quelques années que je me tape des jeux en anglais et j’ai jamais croisé ce mot. En cherchant sur le net, j’ai trouvé des expressions auquel il est associé (en 2 mots d’ailleurs) pour faire, par exemple, « 1 2 3 Soleil » ou d’autres joyeuseté du genre. Ok ……….


Mais revenons à nos ondes radios. Dans Oxenfree, vous êtes Alex, une jeune femme en passe de faire son pèlerinage annuel avec sa tribu d’ados sur Edward’s Island, une ancienne base militaire aujourd’hui dédiée à une niche du tourisme local. Mais dès le départ, on sent que quelquechose cloche : le passé récent de nos cinq jeunes semble avoir été un peu chamboulé par des événements plus ou moins tragiques. Assez rapidement, ce qui cloche va rapidement se déplacer sur un plan plus ésotérique.


J’ai trouvé l’ambiance du jeu globalement réussie, sans être d’une originalité folle, le titre parvenant à nous ressortir le fameux mélange « Teen Movie + Paranormal » qui a fait le succès de nombreuses œuvres. En tout cas, le facteur paranormal sert plutôt bien le propos, sans être trop lourd, même si certains mécanismes narratifs reviennent un peu trop en boucle. J’avoue, pour y avoir joué principalement en fin de soirée, dans le noir et au casque, il y a eu un ou deux moments où je n’en menait pas large. D’autant plus que cette ambiance est portée par des musiques certes limitées et parfois répétitives, mais pas mal fichues.


On regrettera par contre que certaines réactions des personnages ne s'intègrent pas au mieux dans l’ambiance générale du titre, ce constat étant à mon sens en partie induit par la possibilité de choisir entre plusieurs dialogues, qui amènent le plus souvent des positionnements différents (mais des fois, répondre que tout va bien lorsqu’on vient de vivre un apparition, ça fait un peu bizarre).


Pour le reste, Oxenfree est un titre très narratif, doté d’une composante aventure réduite à sa plus simple expression, dans la mesure où vos actions se limiterons à déplacer votre personnage dans les différents environnements. Il est amusant, voire absurde au premier abord, de constater que ces déplacements incluent quelques notion de plate-forme (très embryonnaires) qui ne servent strictement à rien. A rien sinon à justifier le temps nécessaire au développement des différents dialogues qui constituent le cœur du jeu.


Et du dialogue, vous allez en bouffer. Autant dire que nos 5 compères en ont des choses à se dire. Et à un rythme effréné. Bien qu’habitué à jouer et regarder des films en VOST avec en plus une capacité à comprendre l’anglais, j’ai eu du mal par moment à suivre la cadence. Un peu fatigante, cette caractéristique devient un peu gênante quand elle nous contraint à choisir certains dialogues dans l’urgence (je parle d’urgence mal foutue, pas d’un timer pour choisir son dialogue comme dans The Walking Dead).


Mon problème principal avec Oxenfree tient à un autre aspect du jeu : j’ai définitivement un problème avec les jeux narratifs à fins multiples. Parce que, dans ce genre de jeu, quand il y a plusieurs fins, il y en a forcément une bonne et des mauvaises (ce peut être d’ailleurs une qualification objective ou subjective : il peut ne pas y avoir de fin objectivement bonne mais certaines fins ne nous conviendront pas d’un point de vue sensible). A la fin d’Oxenfree, j’avoue avoir été un peu frustré, non pas par la fin en elle même, mais parce que je ne me suis absolument pas senti responsable – et donc pas complètement impliqué – des choix qui ont abouti à cette fin. Cette absence de lisibilité des choix est accentuée par la vitesse des dialogues que j’évoquais plus haut et qui nuit un peu à la compréhension de l’histoire.


Concrètement, j’ai compris véritablement à la toute fin l’imbrication entre le choix de Michael de partir faire ses études et sa mort, ainsi que le fait qu’on revenait, d’une façon ou d’une autre, dans le passé durant l’épilogue. Du coup je n’ai pas réussi à le sauver alors qu’avec un peu d’éléments narratifs complémentaires, quelques clés de lecture complémentaires auraient pu faciliter ce choix.


Sans être parfait, voire un peu frustrant, Oxenfree reste un jeu narratif agréable, doté d’une véritable ambiance, et pour lequel je garde, malgré tout, une affection certaine. Assez court (4-5 heures), il m’a néanmoins passé un bon moment. En tout cas pour les 5 € que j’y ai investi, j’ai été satisfait ; pour 20 €, j’aurais peut être eu quelques remords … en plus.

Créée

le 5 déc. 2017

Critique lue 688 fois

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Red13

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