Cette critique sera tout sauf objective : ce jeu a marqué mon enfance, nous avions peu de jeux et exclusivement sur PC, et Pandemonium est un des plus marquants.
Un joueur d'aujourd'hui sera certainement refroidi par les graphismes du début de la 3D. On ne distingue même pas les visages des persos, alors qu'il y avait, même à l'époque, des jeux qui géraient beaucoup mieux leur 3D. Les couleurs sont souvent criardes, surtout dans les niveaux bonus, ce qui créé - c'est pour tout à chacun - soit une atmosphère particulière, soit de la laideur graphique.
Je trouve tout de même que le parti pris de prendre la fausse-3D, c'est-à-dire de la 3D sous un gameplay 2D, était intéressant à l'époque, car il évitait de foirer un jeu. Le scénario est également quasi-inexistant, pas d'introduction de persos ni d'explications sur le monde dans lequel on évolue.
Ceci étant acté, on peut profiter d'un jeu dynamique au gameplay intuitif. Pas de gestion d'item : on privilégie ici la simplicité, l'efficacité. La possibilité de double-sauts et de 3 pouvoirs différents sont les seuls ajouts de gameplay. C'est peu, mais c'est suffisant, et ça rend le jeu facile à prendre en main. Le réussir, ce qui n'est pas très difficile, demandera alors de s'améliorer un peu, car on dispose des mêmes moyens à la fin du jeu qu'au début (à part quelques vies supplémentaires, cachées dans certains niveaux).
Le dynamisme et les variations dans les différents niveaux sont ce qui nous tiennent. J'ai fini le jeu de nombreuses fois, et je prends plaisir à redécouvrir à chaque fois ces niveaux, qui sont tous assez différents. Il y a de l'idée en ce qui concerne les ennemis : différentes tailles, vitesses, résistances, mouvements, le jeu se répète très peu. Et d'une manière générale, les niveaux se répètent très peu graphiquement. Il y a également des possibilités de transformation (dragon, rhinocéros, tortue...) qui sont là pour varier légèrement le gameplay, mais qui n'apportent pas grand-chose au jeu, si ce n'est un peu de fantaisie.
Et encore une fois, pour insister sur l'efficacité de Pandemonium, la gestion de la courbe de difficulté est impeccable. Les premiers niveaux sont évidents, dont d'ailleurs un niveau permettant de facilement faire le plein de vies si besoin, et les derniers se corsent sans jamais devenir impossibles. A force de recherche dans les niveaux précédents, on peut parvenir à trouver quelques cœurs supplémentaires, facilitant la fin du jeu. Si on aime les défis, on n'est pas obligé de se simplifier la tâche.
Dans son univers assez délirant, Pandemonium sait transporter, mais ça reste un petit jeu, qui se termine assez rapidement (18 niveaux + 3 Boss). Moi il me marque parce que c'est mon enfance, pour un joueur d'aujourd'hui ça pourra au mieux être une expérience sympathique, si tant est qu'on parvient à se contenter de ces graphismes rétros.