Si Pandora's Tower semble proposer du déjà vécu entre une progression Zelda-like et des éléments évoquant sans détour la série des Castlevania (la chaîne), il n'en reste pas moins novateur et parfaitement maîtrisé dans son approche.
Parmi les deux héros que sont Aeron et Elena, l'un est soldat tandis que l'autre est une prêtresse d'Eos. Cette dernière est frappée par une malédiction qui la transforme lentement mais inexorablement en monstre. Grâce à l'aide d'une marchande qui leur expliquera comment vaincre cette malédiction, Aeron devra vaincre le maître des lieux dans 13 tours différentes, situées dans un vide gigantesque appelé la brèche.
Les graphismes sont assez bons dans l'ensemble malgré certaines textures quelques peu étirées par la faiblesse de la console devant les immenses tours et panoramas qu'offre le jeu. De manière générale, on pourra tout de même regretter un certain recyclage du bestiaire et des différents environnements même s'il faut admirer le travail accompli sur les différents Boss, qui nous offrent des combats palpitants.
Les mécaniques de jeu s'avèrent parfaitement huilées, utilisant l'outil principal du jeu - c'est-à-dire la chaîne- à bon escient. Plusieurs fonctions sont donc conférées à cette chaîne qui voit les différents éléments tels qu'énigmes, pièges et mécanismes reposer sur son utilisation. En plus de cette chaîne indispensable, le gameplay de Pandora's Tower trouve son originalité dans le chronomètre. En effet, l'avancée de la malédiction d'Elena étant inéluctable, il est impératif de parcourir chaque donjon en gardant dans un coin de sa tête qu'il nous faudra revenir plusieurs fois la voir à l'Observatoire - la planque des héros, grossièrement glosé- avec de la chair de monstre, ce qui retarde la progression de la malédiction et remplit la jauge du chronomètre. Bref, gérer son temps est indispensable dans ce jeu, vous l'aurez compris.
Mais qu'arrive-t-il lorsque l'on traîne en route et que la jauge se retrouve quasiment vide lors de notre arrivée ? Et bien, des traces au sol d'Elena, qui a visiblement dû ramper jusqu'à l'endroit où nous la trouverons et partiellement voire presque transformée en monstre. J'ai rarement été choqué dans un jeu et je dois avouer que les séquences mettant en scène Elena, mangeant la chair d'un monstre avant de redevenir à son état initial, m'ont clairement mis mal à l'aise.
Le jeu repose également sur la relation entre les deux protagonistes principaux, une jauge d'affection étant visible lorsque le joueur se trouve à l'Observatoire. Celle-ci influe directement sur la fin du jeu, sur diverses cinématiques ainsi que sur l'environnement mais son niveau augmente trèèèèèèèèès très lentement. Offrir des cadeaux, rentrer à l'Observatoire avant que la belle ne commence sa transformation sont tous autant de contraintes que de conditions sine qua non à l'amélioration de la relation entre les deux personnages.
Le jeu charme donc par ses nombreux atouts cités un peu plus haut et également par son ambiance soignée et qui retranscrit parfaitement les émotions des personnages, la culpabilité s'installant dans l'esprit du joueur à chaque fois qu'il se surprendra à traînasser dans les diverses tours, à la recherche de chair fraîche ou de la prochaine chaîne à détruire. Le tout est accompagné par une excellente bande sonore, donnant à cette aventure une dimension épique.
Le scénario se dévoile lentement après chaque boss vaincu au moyen de courtes réminiscences mais ne se limite guère à la "simple" malédiction d'Elena et des moyens employés pour la guérir. Divers documents viennent compléter le puzzle et donnent plus de poids au "pourquoi" de l'existence de toutes ces choses qui constituent l'environnement spatial et temporel du jeu.
Pandora's Tower fait donc partie de ces jeux, méconnus mais pétris de qualité et novateurs dans ce qu'il propose d'ancien. La relation entre Aeron et Elena s'avère au final très touchante et ce, malgré les divers malheurs qui leur arrivent. Entre un héros taciturne et une héroïne volubile et parfois agaçante au premier abord, on se surprend à s'attacher à ces deux personnalités très différentes et obtenir l'une des mauvaises fins - il y en a 5 - peut s'avérer être une source de frustration plus grande que prévue.
En attendant de retourner au jeu et d'entamer le mode new game + , je vous le recommande chaudement...Enfin, pour les quelques joueurs courageux qui n'y ont pas encore joué et qui furent assez patients pour garder leur wii jusqu'à ce jour.