Déjan T et plein d'originali T
Paper Mario, c'est un peu l'antithèse du RPG japonais classique : un scénario/background totalement en retrait, et très peu intéressant, et un gameplay varié, original, rafraîchissant, le tout avec une esthétique très particulière qui fait tout le charme de la série.
Mario entame donc une nouvelle aventure, et doit donc sauver Peach, et donc vaincre Bowser, après avoir parcouru 8 mondes différents. La recette change peu entre les épisodes du plombier, et reste la même dans un RPG lui étant consacré. La première chose qui frappe le joueur, c'est évidemment l'esthétique "papier" de Mario, et de tous les personnages, objets ou ennemis du jeu. Quel intérêt ? Et bien le jeu a encore de la gueule en 2012, et doit d'ailleurs être un des rares jeux Nintendo 64 regardable, et ce grâce à ce style graphique. Le jeu exploite aussi de temps en temps l'aspect papier pour quelques mécaniques de gameplay ou effets visuels sympathiques, mais le potentiel est très loin d'être exploité (il le sera avec Paper Mario 2).
Mario va donc parcourir 8 chapitres, tous très différents, afin de sauver des esprits étoiles, tout en parlant à des PNJ, résolvant des énigmes ou rossant des ennemis comme dans un RPG conventionnel. Le système de combat est d'ailleurs la principale réussite du jeu, puisqu'il s'agit d'un système de combat au tour par tour, mais rendu très dynamique grâce à diverses manoeuvres à effectuer. Quand Mario subit une attaque, si le joueur appuie sur A au bon moment, la puissance de l'attaque sera atténuée, et pour infliger de nombreux dommages aux ennemis, il faudra également effectuer des actions variées comme appuyer sur une touche avec un timing (plus ou moins) précis ou marteler un bouton pour augmenter les chances de réussite d'une attaque. Tout ceci empêche le joueur d'être passif, et si certaines commandes sont quasiment immanquables, d'autres sont beaucoup plus complexes, ce qui assurera du piment au jeu. Mais le système de combat est aussi intéressant, car Mario dispose de multiples alliés, aux compétences très variées, et qui sont tous utiles. Comme dans un FF X, on alternera donc souvent entre les personnages pour profiter au mieux des qualités de chacun, et on ne fera donc pas le jeu avec toujours la même équipe. Le joueur peut aussi récolter des badges aux effets multiples pour améliorer les capacités de Mario, et ceux-ci sont suffisamment variés et utiles pour qu'on cherche à en récolter un maximum.
En dehors des combats, les équipiers de Mario disposent aussi de capacités pour résoudre des énigmes ou passer des phases de plate-forme. Sans jamais être difficiles, les énigmes sont pourtant très variées et pleines d'idées intéressantes, et le jeu alterne parfaitement entre les différentes phases de gameplay. Même les conversations avec les PNJ peuvent donner lieu à des séquences de gameplay funs, par exemple quand Mario est chargé d'élucider un crime en enquêtant dans une ville. Bref, Paper Mario est un jeu résolument axé sur le gameplay, et il est très bien rythmé, varié, surprenant et original à ce niveau là.
Là où le bât blesse, c'est peut-être dans le "background" et ce qui tourne autour. Les dialogues semblent manifestement réservés à de jeunes enfants (comme dans la plupart des Mario certes), les coéquipiers du moustachu n'ont aucune personnalité et s'intègrent au jeu de manière souvent impromptue (du genre "salut je viens de rencontrer, je te rejoins dans ton aventure) et on reste globalement confiné dans un univers très Mario Bros : le monde enneigé, le volcan, le château, la forêt, le manoir Boo, même si on a droit à d'heureuses surprises (un niveau qui rappelle Yoshi's Island, un monde de jouets). Et pour rester dans les défauts, le jeu est incroyablement facile, alors que je n'ai pas fait la moindre séance de level up et que j'ai même évité une certaine quantité d'ennemis, vraiment regrettable, car le système de combat n'est au final pas exploité à sa juste valeur. Enfin, pour un JRPG, les musiques ne sont pas terribles, certaines étant même agaçantes (une mélodie très courte en boucle), même s'il y a d'heureuses exceptions.
Des défauts qui peuvent déranger, en particulier les gamers les plus ... "aguerris", mais qui ne m'ont vraiment pas rebuté tant les qualités ludiques du jeu sont grandes et les trouvailles de gameplay surprenantes. Un jeu pour les gamers qui peuvent apprécier les idées variées et originales, et les jeux simples. Très bon, même si sa suite est encore meilleure !