Paper Mario: The Origami King
6.8
Paper Mario: The Origami King

Jeu de Intelligent Systems et Nintendo (2020Nintendo Switch)

Temps de jeu : 40 heures
Mon deuxième Paper Mario
Test rédigé pour Nintendo-Difference [#56]

Deux petits mois seulement après son annonce surprise, Paper Mario : The Origami King est enfin disponible sur Nintendo Switch, marquant l'arrivée de la franchise sur la console hybride de Nintendo. C'est donc moins de quatre ans après Color Splash, un épisode Wii U passé outrageusement inaperçu (la faute des faibles ventes de la machine), que le plombier version papier revient dans une nouvelle histoire haute en couleur et truffée d'humour, toujours signée Intelligent Systems. Sixième opus d'une saga qui aura plus que divisé ses fans à chacune de ses itérations, The Origami King suggérait un potentiel retour aux sources via ses nombreuses vidéos de gameplay, notamment avec le retour des alliés et des badges, ou encore la disparition des Trucs intimement liés à Sticker Star et Color Splash ; de quoi laisser rêveurs les amoureux de La Porte Millénaire et de l'épisode originel. Surprise : ce n'est toujours pas le cas, et c'est même tout le contraire.

Nouvelle Ollygarchie

Invités par la Princesse Peach elle-même, Mario et Luigi se rendent à Toadville dans l'idée de participer à l'Origamifest qui, comme son nom l'indique, se trouve être un festival dédié aux origamis. Pourtant, en arrivant sur les lieux, seule une cité déserte s'offre à nos deux héros. Pis encore, la princesse, pliée contre son gré par une entité malfaisante, envoie notre plombier moustachu aux geôles du château. C'est dans ces mêmes cachots que Mario fera la rencontre d'Olivia, la partenaire principale de cette aventure inédite. Sœur d'Olly, un vil origami derrière tous ces méfaits, elle se met en tête d'arrêter les sombres desseins de son frangin à l'aide du plus notable héros du Royaume Champignon. Et pour cause, Olly entend « origamiser » tous les habitants et terres environnantes pour en être l'unique souverain. Un plan qui aurait pu trouver écho chez un certain Bowser, lequel n'aura cependant pas eu le choix d'accepter ou non cette improbable alliance ; malmené lui aussi, ainsi que ses sbires, il fera tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher le roi origami de régner sans partage sur les terres qu'il convoite, quitte à devoir lutter main dans la main avec Mario, son ennemi de toujours.

Enrubanné de cinq banderoles géantes, le château de la Princesse Peach se voit déposé sur le sommet d'un volcan. Pour rendre sa liberté à l'édifice, ainsi qu'à sa propriétaire pliée, Mario et Olivia devront se rendre au point d'attache de chacune des banderoles, dispersées aux quatre coins du Royaume Champignon. Relativement classique dans sa forme, l'histoire de Paper Mario : The Origami King l'est aussi dans son fond. Outre devoir traverser cinq mondes pour détruire autant de rubans, lesquels sont bien évidemment protégés par un boss, peu d'éléments scénaristiques viennent perturber un récit cousu de fil blanc. Très linéaire, l'intrigue ne parvient malheureusement pas à se montrer suffisamment intéressante pour se démarquer de ses prédécesseurs. Ni Luigi, ni Bowser n'ont assez gagné en épaisseur pour vraiment surprendre le joueur, malgré une importance un poil plus forte qu'à l'accoutumée. Fort heureusement, Paper Mario : The Origami King a bien d'autres atouts dans sa manche en ce qui concerne son écriture, à la fois comique, subtile et parfois même touchante.

Papiers, s'ils vous plient

En effet, mené de main de maître par le fabuleux Taro Kudo (déjà scénariste sur Sticker Star et Color Splash, mais aussi et surtout sur Moon : Remix RPG Adventure, prévu lui aussi pour une sortie sur Nintendo Switch), The Origami King s'installe d’ores et déjà comme un des épisodes possédant le meilleur script de la saga. Bourré d'humour, que ce soit via des centaines de calembours, de scènes jouant sur le comique de situation, de gestes et de caractère, ce nouveau Paper Mario continue et accentue ses blagues puisant dans la pop-culture au travers de nombreuses références (allant des films de genre à des clins d’œil très spécifiques, comme le jouet « Pic'Pirate » de TOMY ou l'émission « Qui veut gagner des millions ? »). Il n'hésite pas non plus à briser le quatrième mur en rappelant au joueur que oui, tous les Toads se ressemblent avec leur sourire béat (une critique récurrente des fans depuis Sticker Star), ou que les quêtes annexes peuvent attendre. C'est aussi probablement l'épisode le plus référentiel vis-à-vis des productions Nintendo, notamment en ce qui concerne The Legend of Zelda et Mario dans son ensemble (Paper Mario bien sûr, mais aussi Super Mario ou Mario Kart).

Véritable avalanche de blagues prêtant plus ou moins à sourire, le joueur s'étonnera davantage de ces quelques dialogues étonnamment touchants ou tapant dans la critique sociétale (sans être pour autant un titre subversif). On pense notamment au secteur touristique et de ses attrape-nigauds dont il se sert pour promouvoir l'Histoire, à grand coups de souvenirs, de visites payantes et de donations, quitte à enfumer un peu les crédules ou priver d'un savoir et de découvertes ceux qui n'auraient pas les moyens de se le permettre. N'oublions pas non plus le questionnement de la séparation d'une œuvre et de son auteur (à l'image de Roman Polanski, pour ne citer que lui), franchement surprenant venant d'un univers aussi grand public. On notera également une scène liée à un compagnon en particulier, laquelle marquera ceux et celles qui parcourront le titre, tant l'émotion y est instillée avec justesse. Entre une mise en scène qui évite la surenchère pour faire larmoyer, une musique qui sait se taire au lieu de sortir les violons, et tout le développement en amont d'un personnage en apparence oubliable, voire irritable, Taro Kudo et son équipe ont réalisé un sacré boulot pour doter le jeu d'une telle subtilité, jusqu'alors rarement aperçue dans la série.

Big flow et Olly

Un travail d'autant plus remarquable lorsque l'on sait que Kensuke Tanabe, producteur de Paper Mario : The Origami King, avait par ailleurs raconté – lors d'une interview avec GamesRadar – que lui et ses équipes ne pouvaient plus modifier en profondeur des personnages déjà existants dans l'univers Mario (comme les Toads, par exemple) ; impossible de modifier ne serait-ce que leur âge ou leur genre, et ce depuis l'opus Nintendo 3DS. Un souhait émanant de Nintendo, lequel souhaite conserver un univers étendu unique et fidèle, dont seuls eux seraient capables de chambouler les codes. Taro Kudo et son équipe de scénaristes ont donc dû user de stratagèmes pour contourner un problème bien réel et récurrent de la série depuis lors, à savoir des dizaines de personnages non-joueurs similaires : créer de nouveaux personnages ou habiller des figures existantes se présentait alors comme la solution idéale. Dans les faits, si le résultat fonctionne plutôt bien, The Origami King est évidemment à des années lumières de la variété proposée par le cast de La Porte Millénaire ou de l'épisode originel. C'est pourquoi le travail abattu par les employés dédiés au scénario et aux scripts est d'autant plus impressionnant, et qu'il nous fallait le souligner.

Si on ne cesse de tomber dans la comparaison avec les deux premiers opus de la série, c'est parce qu'ils se ressemblent tout autant qu'ils cultivent leur différence, à l'instar de leur bande-son. En effet, à la tête de celle d'Origami King, on retrouve Yoshito Sekigawa, déjà présent sur des compositions de La Porte Millénaire. D'une pluralité là aussi inégalée dans la série, la bande-son parvient à étonner plus d'une fois le joueur, qu'il s'agisse de son premier Paper Mario ou non. Il n'y a qu'à écouter le thème de la première vraie région pour s'en convaincre : traditionnellement basé sur le Ground Theme de Super Mario Bros., Yoshito Sekigawa fait ici le choix d'offrir un morceau inédit. S'il ne rejette pas complètement l'héritage musical de la franchise Mario (on dénombre pas mal de reprises, comme le thème du Bois Vermeil de Mario Kart Wii ou l'Athletic Theme de Super Mario Bros. 3), il parvient tout de même à lui donner plus de variété et d'envergure. Avec des pistes chantonnées et puisant dans des genres tout aussi variés que la J-Pop, le disco, le punk, l'eurobeat ou encore le mambo, difficile de ne pas se montrer enjoué et surpris à l'écoute des différentes pistes, comme l'une d'entre elles pastichant – volontairement ? – « Girls Just Want To Have Fun » de Cindy Lauper. Si la majorité des compositions tend généralement vers des sonorités jazzy (lesquelles semblent très appréciées et sollicitées des dernières productions de Nintendo, notamment sur Mario Kart 8), toutes tirent leur épingle du jeu, à l'instar des thèmes de combat, très prenants et dont il sera difficile de se débarrasser une fois en tête.

Et on fait tourner les bébêtes, comme des petites girouettes

Mieux vaut avoir de la bonne musique, puisque les combats, très différents dans leur approche de ceux des autres opus, peuvent s'éterniser si le joueur peine à saisir leur mécanique, en apparence simpliste. Bien plus orientés sur la réflexion que sur le sens du timing, The Origami King fait le choix osé de construire ses affrontements sous forme de puzzle. Disposés sur un ou plusieurs des quatre anneaux encerclant la plate-forme centrale où se tient Mario, Goomba, Koopa et autres monstruosités devront être regroupés après avoir été dispersés par le jeu. Pour cela, le joueur devra manipuler chaque anneau en les pivotant vers la gauche ou la droite. De cette manière, il est alors possible d'aligner jusqu'à quatre ennemis ; les dégâts provoqués par Mario sont alors sensiblement augmentés, pouvant éliminer ses ennemis d'un seul saut ou d'un coup de marteau bien placé. Au fur et à mesure de sa progression dans l'aventure, le joueur découvrira quelques subtilités, comme les objets consommables (Champignons, Fleurs de feu ou de glace, Blocs POW...), la possibilité d'attirer ou de repousser une partie des anneaux au lieu de les déplacer via des rotations, des ennemis insensibles – ou plus sensibles – à certaines attaques, etc.

Très faciles lors des premières heures de jeu, les puzzles gagnent en complexité au fil de l'histoire en ajoutant plus d'ennemis, des dispositions plus complexes et surtout un chronomètre qui ne cesse de faire peser la menace de manquer le bonus de dégâts, pourtant vital. Car, si le joueur ne parvient pas à regrouper les ennemis dans le temps imparti, il lui faudra faire avec les moyens du bord. S'il dispose d'armes puissantes, tant mieux ; dans le cas contraire, il peinera à se défaire des monstres en un tour et subira de lourds dégâts. Pour ceux ou celles qui n'arriveraient pas à saisir la logique derrière certains puzzles, ou qui seraient fatigués de se creuser les méninges, qu'ils se rassurent : en échange de pièces (de 1 à 999, leur nombre augmentant avec le temps de pression de la touche attitrée), il leur sera possible de faire appel au public, composé de Toads qu'il aura au préalable secourus. Plus ces derniers seront nombreux dans les gradins, et plus ils seront grassement payés, plus leur impact sur le combat s'en fera ressentir ; des soins comme s'il en pleuvait, des petits dégâts ici et là, mais surtout la résolution automatique du puzzle. Imaginatif, le système de combat peine toutefois à se renouveler sur l'ensemble du voyage, la faute des patterns de puzzles qui manquent cruellement de variété et un arsenal très limité (des bottes [et des fleurs] pour taper en ligne droite, ainsi que des marteaux [et des queues] pour frapper devant soi).

Des monstres qui ne font pas un pli

En résulte des combats rapidement redondants et pouvant mener à leur abandon pur et simple (comme souvent avec la série, et ce depuis l'opus originel). Car, en dehors de nombreuses pièces, The Origami King n'a rien d'autres à offrir aux victorieux tacticiens. Les fans de la première heure pleureront encore et toujours les jauge et points d'expérience, mais il s'agit en réalité d'un point positif. Si les deux premiers opus obligeaient plus ou moins à combattre en dépit d'une redondance palpable, la faute des points d'expérience, ici rien n'oblige le joueur à se farcir cette corvée. Tout du moins, tant qu'il ne s'intéresse pas au 100 % du jeu, lequel lui demandera d'épargner de nombreuses pièces pour mieux les dépenser dans de coûteux investissements. Le vrai regret de ce nouveau système de combat, outre une répétitivité certaine, réside dans l'importance grandement amoindrie des timings liés aux attaques. Que vous portiez un coup Excellent ou tout juste Bien avec votre marteau ne changera finalement pas tant que ça l'issue du combat ; trois ou quatre points de dégâts, tout au plus. Les affrontements se révèlent ainsi assez faciles, pour ne pas dire gratuits, une fois le puzzle résolu. C'est d'autant plus vrai lorsqu'on active les différents équipements que l'on peut glaner au cours de notre aventure (modificateurs de vie et de défense). Le timing de la défense lui, reste fort heureusement toujours aussi capital.

Bien plus intéressants, les boss et mini-boss mettront sens de l'observation et logique à contribution. Petite surprise, toutefois : le centre du plateau n'est plus occupé par Mario, mais par les boss eux-mêmes. S'il faut toujours jouer avec les anneaux, on créera cette fois-ci un chemin pour mener le valeureux moustachu à sa cible, à l'aide de flèches disposées un peu partout et de dalles d'actions, comme celles permettant d'opérer une attaque. Sur le plateau, il est également possible d'y trouver des pièces, des lettres contenant divers indices sur le boss rencontré, des coffres renfermant moult dalles utilitaires (attaque supplémentaire et dégâts doublés), ou encore de la santé. Plus importantes encore, ces dalles à l'effigie des pouvoirs des Esplis élémentaires : clés de la victoire contre les boss et mini-boss, ces pouvoirs sont à récupérer après avoir éliminé des créatures divines origamisées par Olly. Plus que leurs dégâts, c'est leur utilité qui les rendra indispensables ; le pouvoir de l'Espli de l'Eau peut, par exemple, éteindre les flammes ardentes qui jonchent et piègent les différentes cases. Ces pouvoirs remplacent les Trucs de Sticker Star et Color Splash (eux-mêmes occupant le rôle de boss), lesquels résidaient comme le vrai point noir de leurs jeux respectifs.

Orgiegami de Korotoads

Il n'en demeure pas moins que The Origami King se défait de plus en plus de ses racines RPG (en dépit de la présence d'équipements, d'armes se détériorant ou d'une mise en avant de sa monnaie), pour s'orienter encore davantage vers le jeu d'action, en attestent les nombreux affrontements en temps réel qui se présentent aux joueurs. À tel point que, couplé aux quelques donjons apparaissant ici et là, on se surprendrait presque à jouer à un The Legend of Zelda allégé. C'est d'autant plus criant lors d'un chapitre en particulier, lequel ne cessera d'évoquer Wind Waker au joueur. On n’ira toutefois pas comparer l'incomparable, ce Paper Mario : The Origami King étant autrement moins alambiqué dans son level-design qu'une aventure majeure de Link, mais le mélange d'action, d'énigmes et d'exploration rappelle à bien des égards l'autre grande série légendaire de Nintendo. Et c'est sans parler de références plus directes, à l'image des épreuves de la force, de la sagesse et du courage, pour ne citer qu'elles. Une orientation de plus en plus assumée depuis Sticker Star qui ne plaira pas à tous (surtout depuis qu'AlphaDream, le studio derrière les Mario & Luigi, a fait faillite, laissant en jachère leur série 100 % RPG), mais qui se montre plaisante et maîtrisée, laquelle offre même des phases de course-poursuite, de rail-shooter ou encore de party-game. À noter également le retour des compagnons, toutefois limités à un « simple » rôle utilitaire dans l'histoire ; impossible de les contrôler, eux et leur unique coup offensif en combat, puisque c'est l'ordinateur qui s'en occupe.

Si le gameplay de ce nouvel opus se révèle agréable, force est de constater que le concept de la série semble plus important que le game design lui-même. Le monde est en papier, et vous le joueur, allez bien le comprendre, puisque toutes les idées de level-design tournent autour de cette thématique. Il vous faudra notamment délivrer des tonnes de Toads écrabouillés, enterrés et même origamisés sous diverses formes (on appréciera par ailleurs le souci du détail dans leurs animations lorsqu'ils se déplient de manière très crédible), mais aussi en usant du pouvoir des Bras Multi-pliés pour arracher ou tirer des bouts de papier ou de carton. Plus important encore, il vous faudra collecter des confettis dans la nature ou sur les monstres pour reboucher les nombreux trous qui seront semés dans l'environnement ; lesdits trous empêcheront même Mario d'avancer tant qu'il n'aura pas réparé ces grossiers manques. Encore plus qu'à l'accoutumée, The Origami King se présente comme un jeu d'exploration, de découvertes et de surprises. Le 100 % demandera de trouver tous les blocs secrets cachés, de secourir tous les Toads ou encore, justement, de reboucher tous les trous. Il faudra également récolter tous les mini-trophées, battre chaque type d'ennemi, etc. De quoi occuper près de trente-cinq heures, contre les vingt-cinq demandées pour finir le jeu en ligne droite.

Sur la route du papier

Dès son annonce, Paper Mario : The Origami King semblait posséder un monde plus cohérent, plus organique. Comprenez par là qu'Intelligent Systems a choisi d'abandonner le découpage par niveaux au profit de régions connectées les unes aux autres. Un choix salutaire de prime abord, mais qui finit irrémédiablement par faire regretter la proposition des précédents opus. Si les allers-retours liés au scénario sont acceptables (bien plus que d'anciens épisodes), ceux opérés par la simple envie de revenir sur ses pas, pour compléter ses objectifs annexes ou non, se révéleront rapidement plus indigestes et dissuaderont tôt ou tard les moins patients. Se rendre d'une région à l'autre, malgré la présence de tuyaux dédiés au voyage rapide, se montre plus chronophage que dans Sticker Star ou Color Splash, lesquels possédaient une carte du monde et donc un accès plus rapide aux zones désirées. Rien de bien grave dans le fond, la différence restant assez marginale ; seule la ville principale parait trop grande pour ce qu'elle a à offrir, à l'instar de deux régions semi-ouvertes dans lesquelles on peut se déplacer via un véhicule. C'est d'autant plus dommage que le jeu possède, comme Color Splash, une direction artistique de toute beauté.

Qu'il s'agisse des sempiternelles plaines verdoyantes ou désertiques, mais aussi d'environnements moins classiques, comme le Mont Évermeil (absolument saisissant de beauté), toutes les régions de cet Origami King resplendissent de couleurs chatoyantes. Même en portable, le jeu rayonne d'élégance malgré un crénelage visible. En fait, avec le recul, on est en droit de se questionner sur les deux premières heures du jeu, très classiques et peu avenantes (en plus d'être bien trop bavardes, la faute des didacticiels prenant trop le joueur par la main et une Olivia ravie de pouvoir taper la discute, pour tout et surtout n'importe quoi). Côté technique, rien à redire : les quelques bugs gênants présents à la sortie semblent aujourd'hui corrigés. Le gyroscope lui, désactivable, est agréable à prendre en main pour quiconque apprécie ces contrôles, en plus d'être bien mis à contribution. Enfin, une mention toute particulière aux vibrations HD, dont trois membres sont cités dans les crédits (une première dans un jeu Nintendo ?) ; il y en a des tas, sont souvent employées et retranscrivent correctement les sensations attendues. Avec Animal Crossing : New Horizons, sorti un peu plus tôt dans l'année, il fait aujourd'hui partie des titres qui en tirent le plus – et le mieux – parti.

Verdict : Oui !

Paper Mario : The Origami King est un superbe jeu d'aventure, à la fois drôle, beau et parfois même touchant. Enchaînant les surprises sans jamais faiblir, le titre d'Intelligent Systems dénote une vraie maîtrise, tant dans son rythme que dans la variété des situations qu'il distille aux joueurs. Ode à l'exploration et à la découverte, ce nouvel opus tranche davantage avec le RPG qu'il ne laissait le présager, au plus grand dam des aficionados de la première heure. Les autres l'accueilleront avec joie, en dépit de combats redondants et d'une difficulté absente, la faute des cœurs et des bancs de soins présents en trop grand nombre ; avec ces quelques défauts corrigés, on obtenait là un must-have de la console. Il faut dire qu'entre une bande-son au top du top, une direction artistique toujours aussi léchée et une écriture absolument sublime, The Origami King peut prétendre sans honte à la place de « numero uno » de la série. Et ce n'est pas l'orientation action du titre qui l'en empêcherait, puisqu’elle aussi est très réussie et donne parfois l'impression d'un Zelda-lite. Aux rares hésitants : prenez le pli de ladite nouvelle direction entreprise, ou restez nostalgique d'une époque définitivement révolue, pour le meilleur comme pour le pire.

Créée

le 3 juil. 2022

Critique lue 375 fois

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Kalimari

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