Paper Trail est un jeu de casse-tête. Le principe du jeu consiste, à travers différents environnements (forêt, grottes...) et vers un objectif final, à traverser des salles qui dans le narratif du jeu prennent la forme de pages de papier. Cependant, sur la plupart des pages, on ne pourra pas avancer (porte fermée ou chemin manquant, par exemple) et il faudra plier la page, pour aller sur l'autre côté et révéler une nouvelle façon de progresser sur la page. Souvent, cela se fera en plusieurs fois, et il faut donc découper son raisonnement en plusieurs étapes pour résoudre des mini-problèmes les uns après les autres.
Le concept est original est intéressant, d'autant plus qu'au fil de notre avancée dans le jeu, de nouvelles possibilités ou restrictions apparaissent, ce qui contribue à faire monter doucement la difficulté. On pourra trouver que le concept peut finir par devenir répétitif ; cependant, le jeu est finalement plutôt court (compter environ six heures), et c'est selon moi la durée idéale : plus court et je serais resté sur ma faim, plus long et j'aurais commencé à m'ennuyer.
L'atmosphère du jeu et sa direction artistique sont réussis. Les tableaux sont soignés, dans un style aquarelle que j'adore, et sont très variés (le fait que nous changeons d'environnement à chaque niveau aide beaucoup). La musique est discrète mais enjouée, et sait se montrer plus présente aux moments adéquants (notamment en s'approchant de la fin). L'histoire et les dialogues sont simples, mais suffisants : ils participent à nous sortir un peu de la routine du casse-tête, et apportent même un peu d'humour (les "blablabla" des personnages lorsqu'ils parlent me font rire bêtement, mais c'est peut-être moi...)
D'une manière générale, le jeu dégage une aura très « feel good » et relaxante (cela m'a un peu rappelé les films de Tomm Moore), et parfois ça fait vraiment du bien.
Le seul vrai point négatif que j'ai pu constater concerne la perspective de certains tableaux. En effet, à quelques endroits, la perspective peut clairement induire en erreur, voire montrer quelque chose d'impossible (par exemple: une échelle qui mène à un chemin, qui quelques cases plus loin peut nous ramener en bas de l'échelle, sans prendre de pente ni d'escalier), ce qui m'a empêché de trouver la solution à des énigmes deux ou trois fois (et ça restre frustrant). Il faudra donc quelquefois se fier à ce qu'on voit et moins à ce qu'on pense...
Paper Trail reste donc un petit jeu sympa, sans grand-chose de révolutionnaire ou transcendant, mais qui rendra quelques soirées agréables et colorées.
Mon conseil ? Jouez-y un soir d'automne ou d'hiver (et pas sous une canicule comme moi), ce sera le mieux pour bien être dans l'ambiance !