15 jours de travail pour 15 ans de prison.
"Papier, Please" une vieille rengaine que j'ai répété pendant 15 longs jours. Une phrase qui m'a amené entre ces quatre mur sombres et froids.
" Arstotska", une utopie pour certains, un eldorado pour d'autre. Moi, je suis née dans ce pays, je l'ai vu évoluer. Je ne suis pas dupe, je sais bien que les pays voisins prennent notre état comme une dictature. J'ai voulu croire à la beauté de notre pays le premier jours où j'ai commencé à travailler mais je me suis bien trompé. J'étais douanier, on m'appelait inspecteur, une appellation pour flatter mon ego.
Le premiers jours était une balade de santé, il fallait juste que je fasse passer dans le territoire que mes compatriotes. Les autres immigrants ne passaient pas l'autre porte de mon cabinet. Le gouvernement avait peur que des terroristes Kolechian qui voulaient renverser le Partie majoritaire. Bon, tant que je travaillais pour subvenir au besoin de toute ma petite famille. A la fin de la journée, je suis rentré au foyer avec 65 $, assez pour manger et mettre le chauffage. "Arstotska" est situé dans un région géographique très froide du globe.
Le Deuxième jours, on m'ordonna de laisser rentrer tout le monde, pourvus que les papiers soient en règles. Il y avait quand même quelques petits malins qui me présentaient des faux papiers, un tampon rouge et ils repartaient d'où ils venaient. Il y a même eu un papy qui est venu les mains dans les poches. Bref, Ce jours ce passa très bien. Puis un homme escalada le mur de la frontière et balança un cocktail Molotov. Tout s’arrêta brusquement. La queue devant ma porte devenait une vague humaine de terreur et de quête de survie.
Après cela, je suis rentré chez moi. J'étais terrifié par ce que j'avais vu, je n'avais pas envie de retourner travailler. Je ne voulais plus voire une scène comme ça.
Le troisième jours, 5 soldats se sont postés autour de la frontière. J'ai réalisé que mon boulot était important, j’empêchais les gens mal attentionnés de venir chambouler notre belle nation. Les immigrants devaient fournir un justificatif pour pouvoir avoir le tampon vert, tellement espéré. Je revis le papy qui me présenta un passeport du "Cobrastan", un passeport fait grossièrement avec ses mains. Ce personnage était attachant, mais c'était le rouge direct.
A la fin de la journée, j'avais accumulée 40$, juste assez pour nourrir ma famille et acheter des médicament pour mon fils qui était tombé malade, ce soir là, on a du se passer du chauffage.
Le quatrième jour ressembla à celui de la veille. Mon fils va mieux, mais je n'avais pas assez pour remettre le chauffage.
Le cinquième jours. Un avis de recherche était présent sur mon bureau. Un criminel était en cavale. Cet homme qui était un criminel, c'est présenté dans mon cabinet, j'ai appuyé sur le bouton pour le faire attraper. J'avais bien agi. Maintenant c'est mon voisin de cellule.
Le sixième jours. Les immigrants devaient maintenant présenter un justificatif de travail. Je devais TOUT vérifier. Cela prenait du temps, et le temps c'est de l'argent. Mon petit plaisantin de papy était passé ce jour là, avec un vrai passeport cette fois-ci mais il n'avait pas de justificatif d'immigration et de travail. C'est à ce moment que je me suis rendu compte que le système devenait de plus en plus compliqué. Cet homme voulait juste revoir sa femme mais tout les jours, il fallait un nouveau papier. Je continuais à faire mon travail. La dernière personne, un Kolechian, que je fis passer de l'autre coté, était un kamikaze qui c'est fait sauter. J'ai eu l'impression que j'allais souvent voir des morts dans se métier.
Ce jours là, toute ma famille était malade, j'avais assez pour le chauffage et les médicaments, mais on a du se priver de repas.
Le septième jours. J'ai dû faire passer aux scanners tous les Kolechians. C'était très gênant. Je ne vérifiais qu'une seul Nationalité, je devais faire mine que c'était pour tout le monde. Certaine personne n'avait rien demandé mais c'était le protocole. Un homme encapuchonné me passa sans explication une carte avec dessus un symbole représentant un vulgaire soleil, sur ce bout de papier un nom était inscrit. Je l'ai mis de coté.
Le soir, au foyer, mon oncle passa l'arme à gauche... mais on a pu pouvoir manger et avoir le chauffage.
Les huitième jours. Au journal, un article parlait de l'arrivée d'officiels qui venaient discuter de ce protocole de scanner obligatoire pour les Kolechians. Ce fut une journée très calme.
Le neuvième jours. Le gouvernement pensait qu'il y avait un espion Kolechian parmi les employés à la frontière. Je fus interrogé. Je n'avais rien à cacher. Cet paranoïa me rongea les tripes. Ce jour là, un homme se présenta en me donnant verbalement son nom et son prénom, ça me disait quelque chose, je pris le papier au coin de mon bureau, le papier qu'un homme m'avait donné, un papier avec un soleil, je le retourna pour découvrir d'où venait le souvenir de ce nom. L'homme me passa une carte de code et il est parti.
Depuis que mon oncle est mort, je n'étais plus en manque d'argent, c'était une bouche de moins à nourrir.
Le dixième jours. Un représentant de l'autorité du gouvernement est venu, je n'ai pas fait attention à ce qu'il m'a dit. Il est parti et la journée a pu commencer. Je vis le papy se présenter devant mon comptoir. Il y avait tout les papiers nécessaires. Je n'ai pas voulu faire de zèle, je n'ai pas vérifié ses documents, je l'ai laissé passer.
Il y avait une nouvelle règle. Je pouvais faire arrêter les personnes avec des faux papiers. J'en ai arrêté deux.
Un homme encapuchonné me donna une carte à trou, c'était pour la carte des codes. J'ai réussi a trouver deux nom. Il me passa aussi un lettre expliquant que le gouvernement était pourri par l'escroquerie. J'étais motivé à les aider. Le fonctionnement du pays me dégoûtait de jour en jour.
Le onzième jours. Il fallait encore plus vérifier et encore plus de papier. Un Garde est venu me passer une liasse de monnaie pour me récompenser de mes arrestations. J'ai pris l'argent mais je me senti sale. Ce jour là, personne ne fut arrête.
Le douzième jours. Un inspecteur est venu me questionner sur le groupe en question, que j’essayais d'aider. Je lui ai dit que je l'informerais si j'ai des nouvelles de ce groupe, bien sûr, je mentais, c'était le juste retour des choses. La journée débuta. L'homme à la capuche était revenu me dire que j'avais pas fait passer leur premier agent... j'étais tellement pris dans mon travail que je n'avais pas fait attention au nom qui défilait devant moi. Il m'informa que dans deux jours un de leurs agents viendrait. Ce jour là je serais prêt. J'étais tellement à les aider, qu'un autre kamikaze se fit sauter. Encore.
Le treizième jours. Les étrangers devaient fournir un document supplémentaire, leur carte d’identité. Encore plus de temps à perdre à vérifier tout les papiers.
Ce jours là, j'ai pas gagné beaucoup d'argent, on a dû se passer du chauffage.
Le quatorzième jour. C'était le jour J, l'agent devait venir, je devais me tenir prêt. J'avais aussi une liste de criminel à intercepter, je fis mon boulot. J'en interpella 2. Il fallait bien que je n'attire pas les soupçons. L'agent arriva, j'étais excité, j'allais faire une chose interdite, j'allais aider une organisation qui voulait renverser le gouvernement. Je lui donna un tampon vert. Il parti. Mais il ne se passa rien.
Le 15 éme jours. Je m'installa derrière mon comptoir et je me fis arrêter par un autre inspecteur car j'avais aidé l'organisation.
Aider l'organisation n'a pas changé grand chose au pays, mais pour moi oui car maintenant je suis derrière les barreaux, je n'ai pas de nouvelle de ma famille. Il y aurais pu avoir 20 fins différentes, mais c'est celle-ci que j'ai vécu.
Gloire à "Arstotska".