Ma première expérience avec Pathfinder: Kingmaker a été franchement décevante. Installé sur une machine sans SSD, ma première plongée n'a été qu'une longue et frustrante succession de bugs, d'écrans de chargement interminables et d'insultes aux développeurs pour avoir sorti le jeu beaucoup trop tôt. J'ai abandonné au 5e chapitre, quand les chargements duraient plus de cinq minutes.
Quelques mois plus tard, après avoir vu passer quelques gigas de correctifs, j'ai réinstallé le jeu (cette fois sur un PC équipé de SSD). Et tout a changé.
Ma dernière session de jeu a été excellente. Gameplay bien fichu, histoire intéressante, compagnons bien développés, foisonnement de quêtes et d'intrigues, classes multiples et combats complexes. Le système de passage de niveau est jouissif, on sent une vraie montée en puissance très bien équilibrée par un jeu de plus en plus technique et violent (sauf le dernier chapitre, voir plus loin). Les choix sont multiples et ont le plus souvent des conséquences, et les moments de narration/tests de compétence (entièrement calqués sur ceux de Pillars of Eternity) sont tout de même prenants (mention spéciale à la chanson des Gobelins et au combat épique de Nok-Nok).
Il reste quelques points faibles, même après le monceau de correctifs: un dernier chapitre odieusement difficile (la courbe de difficulté est très mal gérée), peu de choix dans la composition de l'équipe (à moins de jouer soi-même tank, Valerie est incontournable, tandis que le choix des soigneurs est limité à 2 : le nain grognon ou l'adolescent angélique - à moins de créer sa propre équipe, évidemment) ; un déséquilibre net entre certaines classes effroyablement puissantes (alchimiste grenadier ou maître des couteaux) et d'autres dont on se demande ce qu'elles foutent dans le jeu (les guerriers sont par exemple franchement à la ramasse) ; et certaines classes originales mais effroyablement mal expliquées au point qu'il est presque impossible de comprendre comment elles fonctionnent sans dénicher de guide sur internet (kinéticiste ou magus).
De même, on pourra regretter le côté assez stressant du jeu (basé sur un timer d'une malédiction qui refait surface régulièrement, qui tend à parfois empêcher l'exploration des zones) et le peu d'intérêt de la gestion de royaume (même si c'est toujours cool de voir sa capitale gardée par des golems ou des morts-vivants).
Mais aucun de ces défauts ne suffit à altérer le grand plaisir pris à jouer à Pathfinder: Kingmaker.
Pour la première fois depuis la belle époque de BG2, Arcanum et Torment, je me suis vraiment éclaté dans un RPG "à l'ancienne", avec des graphismes plus que corrects et une ambiance vraiment agréable.