Persona 5 m'a introduit à la série que je n'avais encore jamais touchée, que je regardais toujours du coin de l'œil sans pour autant être complètement décidé. Et c'est quand P4 et P5 sont entrés dans le Top 111 de SC que j'ai redoublé d'intérêt. J'ai pu jouer au jeu en ce début d'année 2018. Ca fait donc 4 mois que je suis dessus. Avec 130 heures au compteur, je suis à la fin : il me reste le dernier boss. Mais j'ai lâché la manette.
Je vous propose un aperçu de la progression de mon appréciation du jeu :
-10h de jeu : Il y a beaucouuuuuup d'explications et ça prend du temps à se mettre en place mais qu'est-ce que ça a l'air coool !!
-30h de jeu : Aaaaah trop bien ce jeu ! Les personnages, l'univers, l'ambiance, c'est vraiment cool !
-60h de jeu : j'en suis à la moitié et ça reste bien mais c'est un peu redondant. Il suffit d'alterner et j'ai toujours envie d'en savoir plus
-80h de jeu : ça parle trop jpp des persos :((((
-100h de jeu : j'en ai marre, l'envie de jouer n'est même plus là (si on peut appeler "jouer" appuyer sur une croix pendant une heure et demie !!)
Voilà ce qui résume ma vision du jeu qui, comme vous pouvez le voir, s'est dégradée au fur et à mesure.
Pourtant cette histoire de "voleurs de cœurs" était intrigante et prometteuse : "une bande d'ados qui arrive à changer le cœur de toute personnes ayant un minimum de noirceur dans son âme". Le personnage principal, l'ambiance,les combats, les musiques, quand on les découvre, tout donne vraiment une sensation de "ce jeu est hyper cool et stylé". La première impression est bonne mais au fur et à mesure ça retombe comme un soufflet.
J'ai adoré la représentation de la ville de Tokyo, ses rues, ses magasins, son métro. Aussi bien l'atmosphère frénétique de la ville que le calme de certains quartiers sont représentés. La musique est une plus-value qui enrichit l'univers tokyoïte sans trop tomber dans le cliché. Et l'on regrette que les endroits à explorer soient petits et se limitent à 2/3 rues...
J'apprécie beaucoup le graphisme ainsi que l'utilisation du cell shading. Mais je suis partagé concernant les menus qui "en jettent" et peut-être un peu trop, au point de fatiguer outre mesure : après 3h dessus, j'avais un mal de tête. C'est un des rares jeux qui m'a autant éprouvé, ce que j'explique par ce problème d'image vu le peu de concentration requise.
Mais ce dynamisme a le mérite de rendre les combats très chouettes grâce à la musique et la mise en scène, même si le jeu ne révolutionne rien en termes de tour par tour.
Les problèmes résident dans plusieurs choses : les personnages, la répétition des actions qui sont en outre assez pauvres (faire défiler des dialogues), mais aussi dans le scénario, l'écriture et les paroles des personnages (dans un souci de ne pas faire une critique trop longue, je ne me suis pas trop étendu sur le contenu de ces derniers, préférant me centrer sur la forme du jeu).
Pour ce qui est des personnages, peu restent bien mais beaucoup le sont moins. Le chara design est de bonne facture (illustration de type manga). Cependant les costumes sont de qualité variable voire décevante et ringarde. Pareil pour les postures : mention spéciale pour celle d'Ann qui n'excite que les personnages du jeu (les concepteurs aussi peut-être ?), et totalement inutile pour moi spectateur, avec une tendance à l'hypersexualisation qui du coup tourne au ridicule. Soit dit en passant ( et pour finir de l'achever), elle est le personnage le plus énervant du jeu à cause de son caractère stéréotypé et dépassé, critique qui peut être commune à la plupart des personnages sauf le héros et Morgana qui s'en sortent plutôt bien parmi cette bande de "bras clichés". Je pensais que leurs caractères s'atténueraient, au contraire, ils vont en empirant. Et ce problème est exacerbé par la longueur des moments de "jeu" d'explication, de dialogue qui pourraient être résumés en 5 min mais qui à la place les font parler pour ne rien dire ou, pire, dire des bêtises. Je préfère prévenir : vous pouvez passer une heure et demie à ne faire qu'appuyer sur le bouton croix à lire des dialogues de vacuité si ce n'est de discours pénibles (on l'aura compris : les adultes sont tous des gros-méchants-pervers-corrompus-et-cupides dont sont victimes tous les adolescents...un peu de nuance n'aurait pas été de trop). Ca en devient indigeste, tout traîne en longueur et l'intérêt en pâtit. Et ça n'apporte aucune réflexion sur les problèmes abordés qui sont en soi intéressants.
Le système de "double vie étudiante/voleur " a des défauts. Je m'attendais à être libre de gérer le jeu comme je le voulais, ce que je faisais en jonglant entre Palais/Lycée pour ne pas faire toujours la même chose. Mais le jeu incite beaucoup à faire les palais d'une traite pour passer un maximum de temps à booster ses stats et les affinités avec les autres personnages, afin de ne rien rater. Cette mécanique devient très lassante et chronophage, à l'image de ce que les réseaux sociaux et leurs supports technologiques provoquent dans notre quotidien. A croire que le jeu nous fait subir ce qu'il semble critiquer...
Un autre problème rencontré : le choix de la difficulté que j'ai porté sur le mode "normal" et dont je ne trouve pas la valeur ajustée, soit trop facile. Je m'explique : à part quelques rares monstres et le sort fatal Muda, je n'ai pas eu de difficultés. Ce qui fait que l'enjeu revient à du "petit bonheur la chance" et le game over n'est pas dû à une mauvaise ou bonne façon de jouer mais à un aspect aléatoire. Pendant le 4ème Palais, j'ai mis en difficile. Et c’était plus agréable, mis à part le Boss où j’ai été dans l’incapacité de le battre après plusieurs essais. Dans ce cas-là, pourquoi ne pas l'avoir laissé en difficile ? Parce que j'étais déjà à 80h de jeu et parce que j'étais arrivé au point où je ne souhaitais surtout pas passer plus de temps sur Persona 5. J'ai donc mis le côté plaisir des combats de côté avec un seul et dernier objectif : finir le jeu. Et ce, à cause de la trop grande proportion des aspects désagréables qui prennent le dessus. En m'attendant à un très bon RPG, pour un jeu qui avait beaucoup pour plaire et qui a plu à beaucoup, je trouve triste d'en arriver là.
"Pourquoi avoir poussé le vice ? " me direz-vous : j'aurais pu m'arrêter bien avant et pourtant j'ai joué jusqu'au dernier Boss. Ca fait partie de mon caractère, je termine toujours les jeux même quand j'ai des réserves. Mais celui-là fait partie des exceptions qui confirment la règle : après avoir joué toute un après-midi et terminé avec le sentiment d'avoir perdu celui-là et de ne m'être pas du tout amusé voire énervé, j'en ai conclu qu'il fallait lâcher l'affaire. Enfin, savoir que Persona 5 est l'amélioration des précédents opus m'a coupé l'envie de jouer à ces derniers. Je reste cependant intrigué par les Shin Megami Tensei.
Ainsi, il y a certes du bien mais beaucoup de mauvais dans Persona 5. Je précise que ce sont des avis personnels, des façons de jouer qui ne sont peut-être pas les bonnes. En tout cas, j'ai aussi conscience que ce type de jeu "visual novel/dating" n'est pas le mien en général et a trop empiété sur l'aspect RPG au point de me faire arrêter le jeu, chose très exceptionnelle pour être remarquée. Et quand il n'y a pas d'enjeu, pas étonnant qu'il n'y ait plus de joueur.