Résumé de cette critique: "Pikmin 2, c'est le bien"
Ah. Pikmin 2. Cette jaquette qui me rappelle tant de souvenirs. Le jeu ayant déjà été assez couvert d'éloges, je ne vais pas m'arrêter sur sa description, si vous êtes parvenus jusque là vous devriez déjà savoir en quoi consiste le jeu. Parce que bon, je vais pas rabâcher que ce jeu est le meilleur jeu de stratégie de la GC, non pour sa complexité relativement faible au final mais plus pour son univers poétique et son gameplay à la fois varié et intuitif. Que ceux qui n'ont pas galéré à prendre tous les trésors du fort submergé sans se faire aplatir (littéralement) par le Spectreau lèvent la main, que je puisse repérer les menteurs.
Bref j'avais dit que je ne m'étalerai pas là dessus, je ne m'étale pas. Mais justement en parlant du Spectreau, je vais plutôt aborder un sujet dont on ne parle pas assez à mon goût. Si vous avez déjà joué à ce jeu (ou même vu des séquences de jeu), vous avez déjà entendu ce gémissement qui fend le coeur, entre le cocker battu et le gizmo torturé. Je parle bien sûr de ce bruit ridiculement touchant que font les pikmins lorsqu'ils meurent. Alors autant le joueur lambda qui joue uniquement pour l'histoire et/ou les combats épiques bouclés en 10 secondes s'en fout, autant le gamer à l'âme noble a obligatoirement reset sa partie un nombre incalculable de fois; pourquoi, me direz-vous (si, dites-le, ça m'aiderait pour faire avancer la critique). C'est que pikmin fut l'un des jeux qui introduisit le concept de difficulté auto-imposée. Autant le jeu est très facile si on se contente d'aller choper des trésors comme un bourrin et de le finir au bout du 237ème jour, avec 1000 pikmins morts (vécu, c'était ma première partie ça); autant essayer de le finir en moins de 30 jours (limite du premier pikmin) avec 0 dégâts est un challenge, certes relevable, mais tout de même assez... challengesque. Voilà, donc tout un paragraphe pour dire: "Pikmin, c'est un jeu où le vrai gamer s'impose des contraintes en plus de celles qui sont déjà là à la base". Et au passage, les sprays, c'est pour les faibles.
Mais en parlant de challenges, j'ai failli oublier un des meilleurs aspects du jeu à mon goût; l'introduction du mode 2 joueurs! Alors avant de parler du mode challenge, le mode 2 joueurs à proprement parler. Le concept est assez simple: vous avez une bande de pikmins. L'adversaire aussi. Vous pouvez en avoir plus. Et votre but est de ramener un certain nombre de billes chez vous. Mais évidemment, si il n'y avait pas des monstres à chaque coin de caverne, des pikmins qui s'envoient au cimetière les uns les autres, et la possibilité de s'offrir des superpouvoirs ou d'envoyer des catastrophes à l'ennemi façon Mario Kart, ça ne serait pas fun. Alors certes ce mode est négligeable devant les 2 autres, mais il est tout de même sympathique (c'est mieux qu'un pile ou face pour déterminer quelque chose, surtout quand vous gagnez tout le temps).
Ensuite le mode challenge, qui se déverrouille en obtenant - un trésor, je vais pas spoil -; ce mode consiste à évoluer à travers les niveaux en obtenant à chaque fois la clé du niveau suivant. En temps limité. Et évidemment, tout comme pour le mode normal, les gamers s'arrangent pour collecter au passage tous les trésors ET ne pas perdre de pikmins. D'ailleurs réussir un challenge sans perte de pikmins permet d'obtenir une fleur violette (tandis que la fleur blanche indique une "simple" réussite). Pour le coup c'est pas moi qui délire, c'est bien Nintendo qui fait appel à notre compassion envers ces petites bêtes végétaloanimales que sont les pikmins. Par contre dans ce mode (contrairement au mode histoire), les sprays ne sont pas du tout pour les faibles; que ce soit pour détruire un mur cachant un abri avant qu'un gros monstre n'arrive ou pour figer des bêtes enflammées le temps de passer entre elles avec des pikmins non-ignifugées, si vous avez un spray, c'est qu'il vous servira. Même s'il est parfois possible de finir tout le niveau sans en utiliser la totalité, mais bon on va pas pinailler.
D'ailleurs oui, en parlant de sprays utiles au bon moment (oh mon dieu, deux transitions d'affilée, ça se suit, c'est logique!). L'une des mécaniques qu'on oublie trop peu dans pikmin 2 est sa dimension puzzlesque. Parce que autant le côté gestion/stratégie, qui a le mérite d'allier la jouissance de tuer des monstres 5 fois plus gros que le héros à celle de se sentir souverain d'une tribu de 100 guerriers qui croient aveuglément en vous, est fort sympathique en lui-même; autant le fait d'être parfois confronté à des obstacles faisant appel aux neurones du joueur constitue également un très bon élément de jeu. Je n'évoquerai pas les boss (et pourtant, entre l'éventrail qu'il faut rendre schizophrène, le baba longues-jambes qu'il faut clouer au sol et la reine bulblax qu'il faut amener à massacrer sa propre progéniture, y'aurait de quoi faire niveau énigmes); mais prenez par exemple les nombreux moments où il faut diriger les pikmins à distance pour qu'ils parcourent un certain chemin jusqu'à un trésor. Ils étaient déjà présents dans pikmin, ces moments pseudo-énigmatiques. Ils apparaissent également dans pikmin 2; et très justement, le mode challenge est là pour nous en offrir une pléthore.
Sans transition aucune (boh...), parlons maintenant un peu moins du jeu en lui-même. Niveau histoire, on aurait pu passer ([monde allié] a de gros problèmes. [héros] doit aller dans [monde ennemi] pour défaire [grand(s) méchant(s)] et/ou ramasser [trésors]. Du Nintendo tout craché). Mais bon, les petits messages qu'Olimar et Louie reçoivent quotidiennement après une journée de dur labeur, faisant mention du gain d'un prix par le fils du premier ou de l'envoi d'une boîte d'insectes au second par son grand-père*, permettent vraiment une meilleure immersion. Savoir qu'il y a un quotidien, là-bas, sur Hocotate, et que nos héros bravent l'impossible à côté pour plus ou moins maintenir ce quotidien tel qu'il est, donne vraiment une certaine consistance au scénario, absent en dehors de ces messages (et je ne parle même pas du coup de théâtre final, qui fit regretter à tous ceux qui comprennent de quoi je parle d'avoir sauvé Louie. Mais j'en spoil déjà trop).
Sinon niveau graphismes, que dire, si ce n'est que le jardin de Miyamoto est très beau et bien entretenu. Oui, surprise: la plupart des décors (même si j'ai un doute pour les grottes) proviendraient d'un appareil photo, et auraient été "gamisés" par la suite. Ca, plus le fait que tous les autres éléments du jeu (monstres, trésors, végétation) sont hauts en couleur sans être flashys, conduit à un rendu qui dessert vraiment l'aspect lyrique du jeu (parce que niveau space opera on a rarement fait plus enchanteur). Même la faible musique d'arrière-plan, qui n'est pourtant pas le point fort du jeu, colle parfaitement à l'ambiance.
Et puis bon, la piklopédie, la listes des trésors, les notes de cuisine, les cinématiques peu nombreuses mais sympathiques, même les noms parfois désopilants des trésors et les boniments du vaisseau, toutes ces choses qui viennent compléter l'expérience du jeu contribuent à faire de pikmin 2 cette expérience unique, à mi-chemin entre le jeu de gestion/stratégie classique et le conte de fées un brin décalé. Mon seul et unique regret (absolument pas justifié s'il en est): la durée de vie. A moins de partir dès le début bille en tête et de vouloir faire un sans-faute à la première partie, le jeu se finit assez vite (je ne donnerai pas de chiffres). Même si en soi, le jeu dure assez longtemps au final, surtout quand on essaye de le finir à 100%; le problème, c'est qu'une fois le dernier empereur bulblax abattu, la dernière fleur violette du mode challenge récoltée, le dernier trésor récupéré, etc... ben on en veut encore. Heureusement que pikmin 3 sort ce noël.
Voilà, c'était ma première critique. Un bon gros pavé. Je ne me suis pas relu, mais je ne pense pas avoir dit grand-chose d'intéressant. Une autre couverture d'éloges au final. Bon ben tant pis. C'était Darklim, à vous les studios!
*D'ailleurs au moment où j'écris ces lignes (la boîte d'insectes envoyée par le papi, pour les poissons rouges du fond), je me pose une question: quel service postier peut diable envoyer une boîte de conserves au fin fond de l'espace?! Surtout en si peu de temps! Je sais pas vous, mais savoir qu'un colis est livré à plusieurs dizaines de parsecs de distance en une poignée de jours, alors que nous, humains, devons attendre au moins deux semaines avant de recevoir une lettre du voisin, personnellement, ça me rend quelque peu jaloux.
