Pillars of Eternity II: Deadfire par Jérôme Richenauer

Avant toute choses, pour la durée de vie, j'ai souvent entendu qu'il était plus court que le premier. Pour ma part, j'ai eu globalement la même durée de vie sur ma première partie que sur le premier : 80 heures.
Comme ça, voilà, c'est fait.
Le jeu se déroule un peu après le premier, qui avait participé à la renaissance du genre W-RPG à l'ancienne. Ceux ayant donc fait le premier (les autres devraient la faire avant de se lancer ici) savent ce qui est sous le château de notre personnage. Pas besoin de trop en cacher, c'était annoncé largement avant la sortie du jeu. Donc l'esprit d'Eothas, dieu local, a décidé d'habiter la statue géante qui trainait sous votre château (durement acquis dans le 1) et de s'enfuir avec, détruisant ledit château et vous piquant un morceau d'âme. Cet état de fait pouvant avoir des conséquences très fâcheuses pour vous, ni une ni deux vous voilà à la tête d'un bateau à la poursuite d'un dieu à travers l'archipel du feu éteint, pleine de pirates et de différentes factions (pas forcément en bons termes) que votre statut de gardien (ce qui vous octroie le pouvoir de communiquer avec les âmes) va grandement intéresser. Reste à voir comment on va gérer tout ça, ce que Eothas cherche à faire et, en fonction, s'il faut l'arrêter et comment. Comme d'habitude, vous voilà imbriqué dans un beau bordel. Je ne vais pas trop rentrer dans les détails du gameplay, la formule ne changeant pas des masses. Donc toujours de la vue isométrique, avec pause active, et un nombre de point limité vous permettant d'utiliser vos techniques (ce qui diffère du système de magie, bien plus classique).
L'univers est toujours aussi riche, mais mieux dilué, et les mecs d'Obsidian se sont amusés avec ces nouveaux lieux, ambiance rhum et pillage, chants marins et navigation. Le scénario est peut être moins compliqué, et la nouvelle architecture permettant bien plus de liberté permet de faire de longues pauses dans l'histoire à l'envie, le jeu étant remplit de quêtes annexes toutes bien écrites et pouvant avoir des répercutions sur l'histoire principale à cause d'un système de réputation où tout simplement à cause de vos actions et choix. Seules les quêtes de primes sont moins intéressantes, mais minoritaires.
La grosse nouveauté vient de la gestion du bateau, et pour moi le principal défaut du jeu. Il va falloir le gérer totalement (qualité de la voile, de la coque, choix du bateau, recruter l'équipage, le nourrir, le placer etc ) et autant au débat c'est marrant, autant au bout d'un moment ça devient un peu la corvée. Surtout que l’océan n'est pas du genre tranquille et vous ne réchapperez pas à des batailles navales. Celles ci sont représentées par des combats au format texte, où il va falloir décider à chaque tour quoi faire: virer d'un côté où de l'autre, hisser les voiles, tirer au canon, aller à l'abordage... Ici aussi c'est très fun au début mais la longueur éventuelle des combats m'a vite fait utiliser une seule technique: toutes voiles dehors, aller au contact et aller à l'abordage, où le combat redevient plus classique... Et moins couteux (pas de réparations, pas besoin de racheter des boulets, de guérir l'équipage...).
Mais ces menus défauts n'entachent que très peu la qualité du jeu, visuellement (celui ci à bénéficier de nombreuses améliorations, comme des effets de lumière, d'animation des décors... C'est un jeu de 2018, quoi), narrativement, en terme de gameplay (à terre) où encore des personnages, déjà connus comme nouveaux (en tout cas pour ceux que j'ai utilisé).
Un must have pour ceux aimant le genre. Encore merci, Obsidian.