Il n'est pas forcément évident de se replonger dans ce PlanetSide 2 après une longue absence. Un nouveau HUB central pour toutes les factions, l'intégration de nouvelles compétences à optimiser avec les implants et une myriade de paramètres à régler pour avoir une partie bien rodée que ce soit les options graphiques ou les caractéristiques de nos soldats infortunés. C'est une masse d'informations un brin assommante et dissuasive qui me faisait dire que mes jours sur PlanetSide 2 étaient peut être comptés, finalement...
Et puis, je me suis rappelé qu'il y a une manière bien plus simple d'appréhender le jeu.
Tu lances la carte disponible depuis les nombreux terminaux disponibles dans la station spatiale, tu sélectionnes combat rapide dans le menu principal pour être catapulté littéralement sur le champ de bataille le plus proche ou le plus actif, une fois sur place tu jauges vite la situation (ou le bordel environnant) : on connaît la rengaine, des objectifs à capturer avec tes alliés sur le terrain, si quelqu'un a l'amabilité de t'envoyer une invitation d'escouade, tu ne dis pas non car un peu d'XP supplémentaire ça ne se refuse pas, on campe près des positions stratégiques; tiens, c'est vrai qu'on crève vite dans ce jeu, on remercie le Médic qui est en train de risquer sa vie pour nous ranimer car on est pas un gros malpoli (et qu'il vient de nous éviter un sacré trajet depuis le point de respawn le plus proche) et à partir de là, la bataille va peut être s'enliser pendant une heure ou bien se débloquer promptement : libre ensuite au joueur de partir seul avec sa bite et son couteau mais généralement, il est plus avisé de suivre le mouvement général en réquisitionnant un véhicule pour poursuivre l'avancée vers les bases ennemies en croisant les doigts que quelqu'un s'occupe de la stratégie globale de conquête dans tout ce merdier intergalactique.
Alors oui, il y a clairement la profondeur d'un MMO dans ce jeu avec ses six classes complémentaires et toutes intéressantes à jouer et à faire évoluer avec des arbres de talents aux attraits significatifs, sans même parler des véhicules si vous avez la patience d'apprendre à piloter un de ces engins aériens (je ne l'ai pas eu) ou de vous dévouer au maniement des sacro-saints Disperseurs (je vous bénis) et peut être un jour, aurais je la patience d'appréhender PlanetSide 2 de la sorte...Mais pour moi, au bout de ces 200 heures de tuerie massive, mon expérience personnelle s'est surtout résumée à une délectable spontanéité sur le champ de bataille; le jeu qu'on lance à la pause de midi ou en soirée après une journée un peu gonflante pour savoir ce qu'il a en réserve aujourd'hui : je ne sais jamais si je vais tomber sur une escarmouche de moindre importance ou un assaut généralisé qui mettra la connexion et les cartes graphiques en difficulté (un conseil : prenez le temps de privilégier la fluidité à la qualité des textures, vous êtes clairement là pour le premier et non le second) mais le jeu parvient pourtant à offrir toujours cette touche inattendue par l'ampleur titanesque de ces affrontements et les conneries (ou le génie imprévu!) de certains joueurs sur le champ de bataille; c'est la guerre massive, intimidante mais clairement pas oppressante ou traumatisante : vous êtes parmi des grands gamins qui font "piou piou piou" tandis que les soldats archétypaux imitent la voix de Gouvernator et que la musique texane caricaturale vous accompagne dans vos exploits héroïques ou vos déconvenues cinglantes.
Mine de rien, sans remuer plus que de raison le vaste monde du jeu vidéo, PlanetSide 2 fait parti de ces rares jeux à service réussis où le paiement est encouragé mais pas imposé, où l'expérience se prolonge tranquillement au fil des années sans bouleverser ciel et terre mais en atteignant paisiblement une longévité que bien des productions récentes seraient en peine d'égaler. Alors oui, toutes les innovations ne sont pas forcément bienvenues entre cette carte maritime assez mitigée et les mécaniques de construction qui font visiblement parti des textes sacrés du Game Design des années 2020 mais il est assez plaisant de renouer avec une expérience familière plusieurs années après l'avoir laissé derrière soit et de constater qu'elle s'avère toujours agréable, malgré ses écueils persistants. Et contrairement à un Team Fortress 2 longuement abandonné par ses créateurs et un Overwatch proprement sabordé par ses concepteurs, PlanetSide 2 est lui toujours en bonne forme; pas une forme olympique hein, le bougre ne paye pas forcément de mine au premier abord mais il vieillit pas trop mal, l'animal; it's never been a better time to play it comme dirait l'autre, ouais peut être pas quand même mais de toute façon, c'est gratuit (au début...) donc il n'y a pas de raison d'hésiter à rejoindre cette guerre galactique qui ne se prend heureusement pas trop au sérieux.
Et pour plus d'informations à ce sujet (car vous avez bien compris que je n'ai pas le cœur à détailler les innombrables aspects de ce titre), je vous renverrais à la fort sympathique mais hélas quelque peu oubliée aujourd'hui émission Looking For Games, sans doute un brin obsolète aujourd'hui mais qui détaillait quand même efficacement les bases de ce titre extrêmement généreux en définitive.
En tout cas, moi je l'aime bien ce PlanetSide 2 et je n'ai nul doute que j'y reviendrais un jour, à nouveau. :)
Bon par contre, s'ils pouvaient virer cette carte maritime entretemps, je pense qu'on s'en remettrait. :p