"La curiosité est un vilain défaut !"
Qui a pu, un jour, dire ça ? Il est vrai que certaines choses auraient mieux fait de rester caché aux yeux du monde, mais le principe même de l’humanité se base sur la découverte, et tout ça n’est alimenté par un sentiment qui nous est propre à tous : la curiosité.
Dans les jeux je n’aime pas suivre la quête principale. Si j’en ai la possibilité, je me balade à la recherche d’objectifs secondaires, ou bien de secrets cachés par les développeurs. Le jeu que je vais vous présenter est bien connu dans la sphère indé, et il caractérise complétement la notion d’instinct. Parce que parfois c’est ennuyant d’avoir un objectif, autant tout faire péter sans que personne ne vous ait rien demandé.
Please don’t touch anything ! (j’adore ce titre), est un jeu indépendant de puzzle-énigme/point & click qui est sorti début 2015. Le principe ici est fort simple, vous devez garder un panneau de contrôle en attendant que votre ami revienne, et il vous est bien précisé qu’il ne faut toucher à rien…
Le jeu est un cas particulier dans le monde du jeu vidéo. Si on vous dit que vous pouvez faire ce que voulez avec votre environnement, mais que vous ne pouvez pas bouger d’un pouce, ça risque d’être contraignant. Mais c’est là que la magie s’opère, en effet, pas besoin de bouger quand notre environnement évolue constamment. C’est le principe d’énormément de point & click, mais celui-ci est peut être plus développé car il n’est composé que d’un seul tableau.
Quand le jeu commence on a simplement ce petit bouton rouge, assez menaçant, mais qui ne fait qu’attiser votre curiosité, et tôt ou tard vous appuierez sur celui-ci, tout simplement parce qu’on vous a dit de ne pas le faire. Ici on détourne les codes habituels d’un jeu vidéo, on ne joue pas sur votre capacité à obéir, mais plutôt à désobéir. Et c’est la seule indication que vous aurez du jeu : ne touchez à rien !
Une fois après avoir appuyé sur ce bouton, puis sur un autre, puis sur un autre… On se rend compte que ce que l'on actionne (en réalisant le bon schéma) a des répercussions sur une ville qu’on nous affiche sur un grand écran. Et qu’elle soit réelle ou non, elle prendra très cher tout au long de la partie. Ça peut aller de sa destruction totale, à la transformation en régime totalitaire de la cité…
C’est un jeu jouissif que je vous propose. Car même s’il n’y a pas d’action à proprement parler, le fait de chercher par soi-même les différentes conséquences que peuvent produire vos actes, est en soi un challenge.
Il y a en tout 25 fins qui sont assez anecdotiques, mais c’est la manière dont vous y parviendrez qui rendra le jeu attrayant. Les premières sont assez simple d’accès, et plus vous en trouverez, plus vous serez alerte pour découvrir les suivantes. Le but sera évidemment d’observer votre environnement pour découvrir les bons codes, et débloquer des fins. Et certains patterns sont vraiment, mais alors vraiment perchés.
Mais malgré les (pseudo) éloges que je fais de ce jeu, il est évident qu’énormément de monde ne soit pas tenté par sa proposition, et ne trouverons en lui qu’un simple jeu flash, payant qui plus est. Et si vous n’aimez pas le genre, je ne pourrais malheureusement pas vous convaincre de l’acheter. En revanche si vous aimez bien les petits jeux, plutôt court (3 à 5 heures sans soluces), qui vous font cogiter et cliquer un peu partout, eh bien il ne tient plus qu’à vous de mettre la main au portemonnaie (Steam).
Le jeu ne paye pas de mine, et si c’est majoritairement dans son concept qu’il fédère, les éléments graphique et sonores ne sont pas en reste. Les graphismes sont simplissimes, voire parfois minimaliste, ce qui va favoriser l’apparition d’une myriade d’éléments sur le tableau de bord, sans pour autant nous perdre. Les couleurs jouent aussi beaucoup sur ça. Le fond est très terne, avec majoritairement du gris et du vert, il n’y a que ce bouton rouge pétant qui hurle au joueur de lui appuyer dessus. Et plus on débloque des éléments, plus le tableau de bord va être coloré par tous les boutons, les manettes, ou que sais-je, encore.
Et, oui, il y a une musique dans ce jeu, pas incroyable, mais présente, je vous en ai d'ailleurs donner un avant-goût ci-dessus. Elle peut parfois donner un cachet post-apocalyptique au jeu, et d’autre fois quelque chose de beaucoup plus onirique, tout dépendra de la fin. Tout ça sans pousser l’idée très loin, mais par certains moments, la musique colle bien à l’univers qu’essaye d’instaurer le jeu.
J’ai en revanche beaucoup plus de réserve pour les bruitages, très saccadés, comme à l’époque de l’Atari 2600, qui sont pour la plupart un supplice pour les oreilles (j’exagère peut-être un peu).
Je ne peux malheureusement pas en dire beaucoup plus, car cela gâcherait votre découverte, et je ne suis pas fan de spoiler moi-même. En tout cas si vous aimez le point & click mêlé à un jeu de puzzle-énigme, tout ça avec un univers propre, et une bonne dose de référence, et bien je vous le conseille fortement. Si ça vous plaît, ça ne m’étonnerait pas que vous le finissiez d’une traite, mais en revanche évitez les soluces qui pullulent sur internet. Ça ne va pas vous aider à vous sentir plus intelligent, et surtout il n’y a plus vraiment d’intérêt à jouer, vu que tout le principe repose sur la recherche. C’est un peu comme piquer des billets au Monopoly, ou jouer un mode facile sur Cuphead (là je trolle peut être un peu).