Goldfinger

Communément considéré comme les premiers jeux de la 2ème génération, Or et Argent n'en sont pas moins les 4ème versions améliorées du jeu Pokémon, devenu légendaire dans le monde entier. En effet, après un « vert et rouge » qui seul le Japon a connu, Rouge et Bleu ont débarqué et révolutionné le monde. Puis, Jaune, version encore renouvelé du jeu avec quelques nouveaux concepts.
Cela dit, le sentiment d'avoir fait le tour commence à peser, notamment par l'absence, remarquable de réparations des failles du gameplay, pourtant très présentes (un jeu ultra répétitif une fois fini, rien de spécial si on remplit le pokédex).

Avec Pokemon Or, c'est une évolution massive du gameplay et du jeu, dans son ensemble, que Nintendo propose au joueur. A un tel point que décider par où je vais commencer me paraît bien dur.

Commençons donc par le commencement. Non pas les 100 nouveaux pokémons … Mais le graphisme, incroyablement séducteur du jeu ! On pousse à une beauté largement supérieur à celles de Jaune. Profitant pleinement des capacités de la Gameboy Color, Pokémon Or pousse la console dans ses retranchements. Les pixels ont disparus et le jeu n'a qu'une vaste et grande fluidité visuelle. Les couleurs, comme les formes, sont variées et on en pleurerait presque tant on appréciera de revoir les pokémons de la première génération dans un graphisme amélioré.
A ce niveau là le générique de début ringardise carrément celui de Pokemon Jaune. Je me rappelle encore ma réaction à son tout premier visionnage. Enfant, j'avais été plus émerveillé que si on m'avait annoncé que j'étais recruté pour devenir un power ranger.
Au titre visuel encore, on peut souligner la grande diversité des couleurs et des ambiances, chaque ville est particulière même si, parfois, c'est un peu raté. Dommage par exemple qu'Ebenelle, la dernière ville de Johto, soit si peu marquante.
J'en profite également pour faire une mention spéciale pour les animations d'attaques … Dieu que c'est beau ! Très bien faites et parfaitement conçues on regrettera cependant un côté un brin répétitif … Cela dit, si on remet dans le contexte c'est plus qu'acceptable.

Pour l'histoire entant que tel, 3 ans après la fin de Pokemon Rouge et Bleu, on incarne un héro qui va traverser le pays de Johto. Cette fois pas de quête réellement folle. Rien ne l'oblige à remplir son pokédex mais il le fait pour le plaisir. Les champions d'arènes et les dresseurs sont agréables et une ambiance bon enfant règne dans le jeu. Sauf pour la Team Rocket qui est étonnamment de retour. Et on ne parle pas du rival du héro, un mystérieux jeune homme aux cheveux rouge qui a volé au professeur Orme un pokémon.
Pourtant, l'absence de scénario a beau être présent, on ne le regrettera guère puisque outre les nombreuses quêtes qui amènent l'histoire à évoluer, c'est surtout un univers très vaste qui s'offre à nous. Le monde de Pokémon est ici pleinement développé, bien plus que dans la 1G ! Un plaisir là encore et un régal pour les joueurs.

Il faut dire que cette manière de rentrer dans le monde vient de la vaste palette d'ajout plus ou moins majeur au jeu. On a une radio par exemple, un téléphone. On peut décorer sa chambre aussi. Et puis, surtout, la grosse amélioration reste, à mon sens, la gestion de l'heure et des jours de la semaine.
Les baies poussent sur les arbres et peuvent soigner les pokémons, elles repoussent tous les jours. Des noigrumes existent aussi et, à partir d'eux, on peut avoir des pokéballs spéciales. A ce sujet, d'ailleurs, les pokémons peuvent maintenant porter des objets. Tant de détail qui ajoutent une grande variété au gameplay. Un même pokemon sera plus ou moins fort selon l'objet qu'il porte, la stratégie peut ainsi évoluer. Le vaste panel de pokéball permet également de développer les techniques pour attraper les pokémons.
Autre changement : les œufs. Les pokemons ont maintenant un sexe et peuvent se reproduire. D'ailleurs, dans la catégorie changement la notion de bonheur, qui existait déjà avec Pikachu dans Pokemon Jaune, est de retour et est largement développé. On peut désormais faire évoluer des pokémons grâce au bonheur.

En terme de maniabilité, de belles évolutions. La touche select sert enfin à quelque chose permettant de simplifier l'utilisation d'objet répétitifs (qui à dit « bicyclette »?). Le changement de pokémon, le placement, la vérification des techniques, cela aussi est simplifié.
Le sac est mieux classé, les CT, les Balls, les objets normaux et les objets rares étant, enfin, séparés. Quant à la barre d'expérience, elle prend maintenant une forme visuelle, permettant de mieux voir l'amélioration de nos pokemons.

Le jeu est vaste. Une fois les 8 champions vaincus, et la ligue affrontée (donc la même quête que dans la 1G), le joueur a la joie de pouvoir retourner à Kanto, le pays de la première génération. Ô joie dans le cœur du joueur. Nostalgie oblige, on prend son pieds à être de retour dans ce pays, bien plus simple à explorer que Johto. Il faut dire que, se faisant après la ligue, nos Pokemons sont largement supérieurs à ceux des dresseurs lambda et à part les champions d'Arènes (et encore) c'est à peine si vous remarquerez les dresseurs que vous affronterez.
Puis cette joie incroyable de pouvoir combattre Red ! Le joueur de la 1G himself !

Une des plus grosse amélioration du cette 2G est bien entendu le système de revanche qui permet de réaffronter certains dresseurs qui nous ont donné leur numéros. On peut ainsi les combattre plusieurs fois et avec une amélioration de leur part. Il est également possible de combattre une fois par jour un dresseur à Jadielle qui possède les 3 starters de la 2G mais au niveau 50. Je n'ai pas non plus parlé de Red, affrontable sauf si il est vaincu, auquel cas il faudra attendre 24 heures avant de relever le défis.
En plus de cela, de nombreux pokémons puissants et rares sont disponibles avec des véritables donjons (comme Ho-Ho ou Lugia) ou une volonté à toute épreuve (les 3 chiens légendaires). Les évolutions sont très variées (nouvelles pierres, système de bonheur). On n'oubliera pas non plus le système des pokémons shiny. Des pokémons brillants mais très rare … Croyez moi ou non, mais lorsque je suis tombé sur mon rattata shiny j'ai ressenti plus de fougue qu'en attrapant Ho-ho.

Enfin, il faut en parler quand même, avec 100 nouveaux pokemons le jeu offre un gameplay renouvelé, riche de nouvelles stratégies (notamment avec deux nouveaux types). Les pokemons sont divers et variés, réussies et graphiquement très plaisant. On est convaincu par leurs talents, leurs réussites et leurs diversités. Les choix d'arènes sont d'ailleurs très bons et offre une grande polyvalence au jeu.

Pokemon Or prend le meilleur de la première génération (sauf le fait d'être à l'origine) et améliore tout. Les défauts sont gommés et les qualités totalement augmenté. Le jeu semble ne pas avoir de bout et à la différence de Pokemon Rouge/Bleu/Jaune je prend un véritable plaisir à continuer même après la « fin » du jeu.
Quelques défauts restent remarquables : le fait de ne pas pouvoir obliger les dresseurs à nous réaffronter quand on a leurs numéros (à ce sujet, je trouve ça très énervant quand ils nous appellent pour nous raconter leurs vies) et l'impossibilité de recombattre les champions d'arène.
Finalement, Pokemon Or semble avoir montré la toute-puissance de la Gameboy Color … Et pourtant Pokemon Cristal était encore à venir …