N’ayant presque rien à reprocher à Pokémon Diamant – que je place sans hésiter sur mon podium des jeux Pokémon –, je ne voyais pas bien l’intérêt d’en proposer un remake et, l’aventure désormais bouclée, je dois bien avouer que je n’en vois toujours pas l’intérêt. Mon scepticisme demeure. Puisque concrètement, ce Perle Scintillante est grosso modo le même jeu que son modèle… mais en moins bien. Ceci dans la mesure où ce remake s’autorise tout de même quelques libertés/évolutions vis-à-vis de l’original… mais que toutes ces évolutions (que j'ai identifiées) vont systématiquement dans le mauvais sens.
Alors le jeu reste plaisant, attention. Je n’ai pas passé un mauvais moment devant. La carte, les arènes, les personnages, le bestiaire et les musiques sont ceux des Diamant et Perle originaux et sont donc globalement réussis (profitons-en pour formuler mes deux réserves historiques sur le sujet : le rival est vraiment une sale baltringue et la carte/aventure est bien trop avare en passages sur mer). Mais, déjà, le jeu propose – comme tous les précédents remakes Pokémon – des musiques réorchestrées moins agréables à l’oreille que les versions originales… c’est dommage.
Surtout, le jeu inclut certaines évolutions postérieures à la 4G et qui lui sont clairement dommageables. Autant de raisons qui font de ce jeu un remake inférieur à son modèle :
Je passe sous silence l’intégration du type Fée (ne soyons pas réac) et les indications d’efficacité ou non de tes attaques sur le Pokémon adverse (grosse idée de merde, je n’en démords pas) mais purée, le Multi Exp obligatoire et généralisé à toute ton équipe, c’est vraiment casse-burnes. La formule alors en cours pendant la 4G était très bien, il fallait s’y tenir. Or là, c’est la formule en vigueur depuis Let's Go Pikachu/Evoli – c’est-à-dire le Multi Exp généralisé à toute ton équipe (chiant) et non désactivable (incompréhensible) – qui est de la partie. Une évolution qui tend, quoi qu’on en dise, à une simplification du jeu…
Autre évolution depuis les Diamant et Perle originaux, elle aussi venue tout droit des générations ultérieures et elle aussi tendant à une simplification du jeu : le délire de l’affection que peuvent te porter tes Pokémon, désormais si puissante qu’elle peut leur permettre de te procurer d’énormes coups de pouce en combat. Passe encore sur les « Vas-y Trucmuche ! J’ai confiance en toi ! », ridicules mais inoffensifs, mais les « Trucmuche entend vos encouragements et inflige un coup critique/évite l'attaque/tient bon/se guérit de la paralysie ou du poison (!) », c’est juste une hérésie…
Bon, déjà, d’où vous me voyez encourager mes Pokémon ? Jamais de la vie ! Moi, les Pokémon, c’est comme les enfants : je les dénigre. Je pratique une éducation à la dure, pas de mauviettes sous mon toit ! Et alors qu’on m’explique que, parce qu’ils se sentent encouragés (sic), les bestiaux se découvrent désormais le pouvoir de survivre voire de guérir par la seule force de l’Amour… non, juste non. Tamagotchiser Pokémon ne fera oublier à personne que cette franchise consiste à capturer des animaux libres et heureux pour les faire combattre jusqu’au KO dans l’optique de racketter leurs maîtres. Personne n’est dupe ! Et ce n’est pas parce que les malheureuses bêtes développent désormais un simili-syndrome de Stockholm que le concept en devient subitement acceptable.
Enfin c’est vraiment chiant, parce que ces « coups de pouce » sont extrêmement fréquents et interviennent même parfois plusieurs fois par combat – te simplifiant par là même sensiblement la tâche. Ce qui, naturellement, ne change rien contre les adversaires lambdas, que je détruisais en un tour ou deux, mais qui, contre les adversaires un peu costauds (les derniers champions d’arène et surtout les cinq maîtres de la Ligue), peut vite s’avérer très intrusif… Il n’était ainsi pas rare qu’en un même tour, l’un de mes Pokémon survive – par amour – à l’attaque du Pokémon adverse puis – par amour toujours – l’enchaîne avec un coup critique. Autrement dit, que le concept me facilite grandement la tâche, alors que je n’avais absolument rien demandé…
Bref… une hérésie…
Qui m’a d’ailleurs valu de tuer Palkia sans faire exprès, puisque j’avais beau doser mes coups, mon guignol de Léviator a cru bon de me témoigner pour la trente-sixième fois en quarante interventions sa tendresse à mon encontre et de l’illustrer par un coup critique dans la gueule du Pokémon légendaire, dont je m’échinais pourtant méticuleusement à réduire la vie au minimum pour le capturer à la Pokéball (mon petit délire perso depuis quelques jeux pour me pimenter un peu la tâche : m’interdire l’usage des Hyperball pour capturer les légendaires). Franchement… trop c’est trop. Et, comme le Multi Exp, cette évolution malheureuse n’est évidemment pas désactivable.
Autre évolution regrettable, purement graphique, celle-ci : le design des personnages. C’est quoi cette horreur ? On m’explique pourquoi les personnages ont tous la silhouette (hideuse) de Funko Pop et la gueule de Mii ? On est où, là, sérieux ? C’est chaud de se dire que les personnages étaient plus beaux dans les Diamant et Perle originaux… C’est d’autant plus con que, dans les cinématiques de combats, les personnages retrouvent pour le coup des proportions et visages plus réalistes et sont tout à fait plaisants. Mais pourquoi leur avoir donné ces looks de merde pour le principal du jeu ? Autant leur laisser leur apparence originelle de la 4G, ça rendait mieux. Ou alors jouer la carte du progrès à fond et conserver leur rendu réaliste pour tout le jeu. Comme c’était le cas dans Epée et Bouclier il y a deux ans… c’était bien plus convainquant qu’ici. Où mon héroïne mignonne a l’air d’une Funko Pop 95% du temps, ce qui annihile tout son sex-appeal.
Cette faute de goût sur le design des personnages est d’autant plus regrettable que, côté décors, le rendu est lui tout à fait convainquant, avec des textures vraiment réussies (je pense à la flotte ou à la neige au sol, qui, piétinée, donne le même rendu que de la vraie). Bref, visuellement, les textures sont très bien foutues, donc c’est vraiment du gâchis que les personnages soient si laids pendant l’immense majorité du jeu.
D’ailleurs, ils sont beaux/réalistes dans les cinématiques de combat, mais pas dans les cinématiques « d’histoire », ce qui est incompréhensible. Enfin, Arceus merci, ces dernières sont très rares, ce qui fait un bien fou après Soleil et Lune puis, dans une moindre mesure, Epée et Bouclier. Rien de plus chiant qu’une cinématique consacrée à de la seule exposition/conversation, là où les anciens Pokémon t’incorporaient les dialogues naturellement dans le jeu. La 7G était vraiment partie en couille sur le sujet, à t’inonder de cinématiques osef, la 8G avait poursuivi mais, ouf, ce remake de la 4G ne leur reprend pas cette faute de goût.
Bref : Perle Scintillante, c’est comme Diamant (et comme Perle évidemment, mais moi j’ai fait Diamant), mais avec – d’un côté – des textures plus jolies et – de l’autre – des personnages plus laids, des musiques moins marquantes, un Multi Exp relou et un système d’affection des Pokémon trop envahissant. Pour, en conséquence, un jeu simplifié. Un remake parfaitement inutile, donc, puisque moins intéressant que son modèle.
M’enfin ça reste tout de même mieux que Soleil et Bouclier, du coup.
Pour conclure enfin : parlons peu, parlons bien, parlons de moi : fidèle à ma démarche, depuis trois quatre jeux maintenant, de privilégier des Pokémon inédits pour réaliser mes nouvelles aventures, j’ai, pour ce Perle Scintillante, monté l’équipe suivante : Torterra, starter Plante que je n’avais encore jamais joué (j’avais choisi le starter Feu dans Diamant). Gravalanch, que je n’ai hélas pas pu faire évoluer en Grolem (tristesse). Nostenfer, qui m’aimait tellement qu’il a évolué en Nostenfer deux niveaux après avoir évolué en Nosferalto (c’est beau). Léviator, seul Pokémon parmi les six avec qui j’avais déjà fait une aventure (mais je pensais à un moment que ce serait le seul Pokémon Eau que je pouvais choper rapidement). Akwakwak, qui a fait doublon Eau avec Léviator, mais que je n’avais lui jamais fait. Jirachi, avec qui je n’aurais jamais pensé un jour faire une aventure, mais qui m’a été offert dès le début du jeu, donc pourquoi pas.
J’aurai finalement fait toute l’aventure (en un tout petit moins de 20h pour ma première victoire sur la Ligue) avec cette équipe sans erreur de parcours, puisque je n’aurai pas perdu un seul combat, Cynthia comprise. Je dégommais plus ou moins tous mes adversaires en un ou deux coups et n’ai commencé à rencontrer de résistance que devant le Blizzaroi du champion de la 7ème arène (pour ensuite torcher la 8ème sans difficulté aucune).
Concernant Cynthia, soyons honnête tout de même : je l’ai certes battue du premier coup, mais je dois bien avouer que le combat fut tout sauf glorieux. Si j’ai envoyé ad patres ses 4 collègues sans coup férir, j’ai, face à elle, et pour la première fois du jeu, dû dégainer les Herbes Rappels (et je n’ose dire combien…). Et en ai été réduit à suicider mon Gravalanch sur son Carchacrok pour en venir à bout (Explosion, mon amie). Mais bon… elle jouait elle-même comme une pute, à spammer ses guérisons et intervertir ses Pokémon, donc mérité. Si t’es pas sport, je ne le suis pas non plus, non mais oh !
En fait, ce qui m’aura le plus fait galérer dans ce jeu est indéniablement le parcours de la 3ème arène, pour trouver le chemin jusqu’au champion. Où j’ai galéré comme un attardé. Mais ça reste entre nous.
Allez, on attend le jeu Arceus fin janvier, maintenant. Et je m’emploie d’ici-là à mettre le grapin sur tous les légendaires qu’il me reste encore à capturer dans celui-ci.