Le célèbre Kojima responsable de Snatcher, un jeu d'aventure bien sympa sur micro mais avec une fin un peu bidon, a aussi fait un autre jeu d'aventure : Policenauts. Sortie en 1994 sur l'ordinateur PC-9821, ce dernier est resté inconnu chez nous pour la simple raison qu'il n'a jamais fais l'objet d'une traduction. Et donc, un digital comic tout en japonais, autant laisser tomber. Il aura alors fallu attendre 2009 pour avoir une traduction faite par des fans. Etant donné que cette traduction est faite pour la version Playstation, c'est donc celle-ci que j'ai faite.
Donc, en gros, dans un futur assez proche maintenant, on incarne Jonathan Ingram, un détective qui n'a plus rien à se mettre sous la dent niveau boulot, et qui va se retrouver mêler à une affaire de drogue suite à un drame. Il va alors aller sur la planète Beyond mener son enquête. Bien vite, on trouve que le héros ressemble à Gillian Seed mais avec les cheveux bleu. Ce serait une grave erreur, car, lorsque notre héros retrouve son pote Ed Brown, le doute n'est plus permis, ces deux compères sont des clones de Mel Gibson et Danny Glover dans L'Arme Fatal. Dans le tas, on rencontre aussi Meryl de Metal gear solid 1. On ne sait pas trop pourquoi, mais bon, c'est un des délires préféré de Kojima. La suite n'est qu'un long Digital comic avec encore moins de possibilités que d'habitude (ce qui reste un exploit). Dans Policenauts, c'est vraiment « Je dois parler à tout le monde et regarder tout les trucs aux alentours afin qu'un événement particulier se passe enfin ». Ne cherchez pas, il n'y a pas de vrais énigmes. Tout ce qu'il faut faire, c'est faire toute les possibilités qui nous sont offertes afin de faire avancer l'histoire. Il n'y a absolument rien à chercher soi même. Compte tenu du degré zéro du jeu vidéo que cela peut représenter, il y a des fois des séquences de tir. J'ignore si elles ont plus d'intérêt au pad qu'à la souris. Il ne reste plus qu'un passage où on doit désamorcer une bombe, qui est tellement travaillé que la difficulté se réadapte si on fait trop de game over.
Alors, on peut faire le même genre de critique pour Snatcher, mais ce dernier restait un digital comic mieux foutu avec un peu plus de possibilités et de cohérence dans la progression (Pourquoi dans Policenauts, je dois visiter de fond en comble un musée afin qu'un correspondant se pointe enfin ?). Aussi, Snatcher dispose d'un scénario bien foutu pour un digital comic. Le scénario de Policenauts est riche, mais vient bien vite le moment où on ne suit plus l'histoire car on s'en fout un peu de leurs blabla technologique sur la constitution d'une pilule. Un scénario riche ne fait pas pour autant un scénario intéressant. Aussi, Policenauts se complait dans la bêtise manga-esque. Bien sûr, c'est un style le fait que tout les personnages aient des cheveux fluos, mais diable, pourquoi faut il que le héros ait CONSTAMENT une putain de clope à la bouche. Il embrasse avec sa clope, il parle avec sa clope, il mange avec sa clope, il tire avec sa clope... Au secours ! Le reste n'est qu'un condensé de cliché manga feat gros méchant pas beau qui ricane toujours et surabondance de jolies filles. Il y a même un moment où on doit chasser une mouche avec notre curseur, et évidement, la mouche se pose sur les seins de la plantureuse femme fatale. Et bien évidement, le héros entre en transe parce que « hihihi je vais en profiter pour faire pouet pouet sur ses seins ! MOKORIIIII ! » Le tout avec le doublage japonais qui fait que si on a déjà maté quelques anims japonais, on aura sans doute déjà vu ce genre de scène 1000 fois avec l'otaku qui hurle dans sa tête avec sa voix stridente. Malgré tout, il reste le duo de l'arme fatale qui ajoute une certaine « originalité ». Ho, et une musique du jeu bien pompé sur Blade Runner.
Une fois, fini, une seule question me vient à l'esprit : Quel est l'intérêt de ce jeu ? Je veux dire, si Kojima veut tout mettre dans le scénario, il pouvait aussi faire un livre ou un bd, ça aurait été moins chiant. Le problème, c'est lorsque même le scénario est chiant, et ce, durant tout le jeu. Dans Snatcher, il n'y avait que la fin qui partait un peu en roue libre, mais dans Policenauts, non, c'est vraiment tout le jeu où on avance à tatillon à cliquer partout en espérant que ça fasse quelque chose dans un scénario pas passionnant pour un sou, et c'est tout. A partir de là, vous comprenez qu'il m'est difficile de recommander le jeu. Une chance que Kojima n'a pas refait de Digital comic depuis, ce n'est pas ça qui me manquera. En somme, Policenauts est un remake mangaesque du film L'Arme Fatale.
