Je m’excuse d’avance pour ceux qui aiment ce jeu d’un amour vrai, mais ma sentence sera irrévocable : ce Porsche Challenge n’a que peu d’intérêt. Ce jeu transpire l’archaïsme à tous les niveaux, et ce, même à l’époque de sa sortie en 1997. Donc, si vraiment vous vouez un certain culte à la marque de Stuttgart, déjà vous possédez indubitablement un certain sens du goût, mais surtout, ruez-vous plutôt sur un certain Need For Speed – Porsche 2000, autrement plus intéressant, qui plus est chapeauté de près par le constructeur allemand lui-même…
Alors ok, 3 ans séparent les deux jeux. Mais à l’inverse, Porsche Challenge me fait furieusement pensé sur plein d’aspects à des jeux comme Daytona USA ou Ridge Racer Revolution, qui eux datent de 1995 (voire plus vieux encore en considérant les versions Arcade). Porsche Challenge, c’est une seule voiture à conduire, la Porsche Boxter (986), apparue sur le marché l’année précédente. Certains vous diront que les sept pilotes (dont un à débloquer, le test driver), qui se différencient de par la couleur de leur caisse, ont des stats différentes en terme de vitesse, d’accélération ou de tenue de route ; dans les faits, ces variations sont quasiment imperceptibles… C’est pareil pour le type de conduite : on a le choix entre "arcade" et "simulation" mais, pad en main, la nuance n’est pas vraiment flagrante…
La jouabilité justement est sympatoche, mais ce n’est pas non plus la panacée. Porsche Challenge offre 3 vues différentes, mais seule la plus éloignée permet d’anticiper correctement les virages les plus traîtres, d’autant plus que le plan du tracé n’est pas affiché à l’écran (on a un radar tout moisi à la place). On peut également regretter qu’il n’y ait ni customisation, ni réglages, ni gestion des dégâts, ni même prise en compte des différents revêtements rencontrés, bref, on est vraiment dans une expérience purement arcade…
Pour ce qui est des circuits, Porsche Challenge propose 4 environnements (Stuttgart, USA, Japon et les Alpes), chacun étant constitué d’un unique circuit offrant deux variantes, un premier tracé assez court et un second un peu plus long. Le mode championnat, au déroulement très classique, les enchaîne les uns à la suite des autres, sur 12 étapes : d’abord les 4 circuits courts, puis les 4 circuits longs, et enfin les 4 circuits en version "intéractive" ; comprenez par là que le jeu s’amuse à ouvrir aléatoirement les portions du circuit à chaque tour, ce qui est plutôt original. Les autres modes de jeu sont quant à eux très ordinaires, avec l’entraînement, le time trial ou encore le traditionnel duel en écran splitté…
Techniquement parlant enfin, Porsche Challenge souffle le chaud et le froid. Les bagnoles sont bien modélisées, les pilotes s’en sortent avec les honneurs, et les décors sont pas trop mal foutus, mais manquent un peu de détail (excepté le tracé américain). Par contre, l’impression de vitesse n’est pas oufissime, le clipping est assez présent et le papier peint du fond pixellise un max. Côté son, si les musiques sont franchement anecdotiques, les moteurs sont en revanche plutôt travaillés.
Bref, à moins d’être un fan absolu de la marque, il était difficile de conseiller ce Porsche Challenge à l’époque, et c’est encore plus vrai aujourd’hui, quand à côté on pouvait jouer à des softs comme Need For Speed II ou Destruction Derby 2, et que les Test Drive 4, V-Rally et autres TOCA Touring Cars pointaient le bout de leurs pare-chocs… Et je ne parle même pas de l’année suivante, avec les Gran Turismo, Colin McRae Rally ou encore Need For Speed III, qui accélèrent encore plus vite son obsolescence programée. La course automobile a toujours été un genre régi par une forte concurrence, et ne rien proposer de foncièrement spécial équivaut souvent à finir dans les limbes de l’oubli… D’ailleurs, vous vous en souveniez, vous, de ce Porsche Challenge ?