La principale raison qui m'avait poussé à racheter Postal 2 sur Steam est que le jeu était accompagné d'un DLC nouvellement créé, Paradise lost.
Une toute nouvelle campagne, mais reprenant pour base le jeu d'origine.
Je n'ai toujours pas touché à Postal III, j'avais longtemps attendu sa sortie, mais les avis très négatifs m'avaient dissuadé. Et les gars de Running with scissors eux-même se mettent à taper dessus depuis, du coup ils jouent la carte de la facilité en revenant au seul jeu de la saga qui ait vraiment marché.
On reprend exactement la même formule : l’aventure s’étend sur une semaine, avec chaque jour une liste de tâches à accomplir. Au moins, on abandonne par l’occasion toutes les mauvaises idées de changements apportées par le premier add-on, Apocalypse week-end.
C’est toutefois à la fin de celui-ci que débute Paradise lost : après avoir détruit la ville, Postal Dude s’enfuit mais a un accident qui le plonge dans un coma durant 11 ans. A son réveil, il se retrouve dans un Paradise post-apocalyptique, pastichant Fallout.
Le jeu ne s’en retrouve pas profondément changé : la police est remplacé par des sortes de sheriff, la map reste globalement la même si ce n’est qu’elle a subi un relooking destroy plutôt réussi, et quelques distributeurs à la Bioshock ont été rajoutés par endroits. Ca reste plaisant d’explorer la ville en tout cas, et cette fois les zones auxquelles on a accès au départ sont celles qui étaient bloquées au début de Postal 2, et inversement.
Cette fois, le Dude est à la recherche de son chien Champ, et découvre qu’il a muté en monstre géant qui terrorise la ville. La bête a été enfermée près du centre de l’explosion nucléaire qui a détruit Paradise, et pour y aller, le héros doit s’allier aux différentes factions.
Je m’attendais donc à un scénario avec un fil rouge, et effectivement les missions sont moins indépendantes les unes des autres (au passage, c’est sympa qu’elles ne se finissent pas toutes par l’arrivée d’un groupe qui nous tire dessus).
Mais en fait, on n’a nullement cette idée d’alliance à différentes groupe comme dans Fallout, et encore moins la possibilité de choisir.
Et l’écriture se montre aussi paresseuse que pour Apocalypse week-end, ce qu’on essaye mollement de faire passer avec un peu de dérision.
L’histoire n’est qu’une succession de prétextes pour faire les courses d’autres personnages.
Il n’y a plus de cohérence non plus, surtout sur la fin ; on collabore avec un démon qui était censé n’être qu’une hallucination dans Apocalypse week-end…
De ce précédent DLC, Paradise lost garde la blessure à la tête de Postal Dude, heureusement les symptômes ne sont plus des visions démoniaques d’une laideur infâme ; à la place le héros entend une voix qui l’incite à faire le mal. Je pensais que c’était une allusion sympathique au joueur qui contrôle le personnage, mais non, un double maléfique fait son apparition, au détriment de toute logique.
Il y a quelques idées complètement connes que j’adore, comme le magasin de WC qui fructifie à cause d’une pénurie de papier toilette, ou les minuscules singes tueurs victimes d’expériences… c’est des idées débiles mais qui fonctionnent car le délire est poussé loin.
Mais autrement, je trouve que ce DLC a plus un aspect moqueur que subversif, faisant très souvent dans la provocation facile, en mettant beaucoup plus de caca et de pipi dès qu’il y en a l’occasion (la porte bouchée par des excréments d’éléphant, tous ces personnages qu’on voit pisser n’importe comment quand on rentre dans des WC ou même ailleurs, …). Et puis il y a ce penchant un peu plus marqué pour la misogynie…
En terme de gameplay, pas beaucoup de nouveautés non plus. Au lieu de la touche pour crier "get down", Postal Dude fait maintenant des doigts, ça c’est marrant.
Une boisson permet de doubler nos armes, mais il n’y a pas vraiment de nouvelles armes pour autant, si ce n’est un revolver qui verrouille des cibles une fois une jauge remplie (je n’ai pas compris l’utilité), et un sérum qui rétrécit les gens, sur la fin.
J’ai découvert en revanche qu’on peut viser la carotide avec le couteau et laisser les victimes saigner à mort.
Malgré la nouvelle histoire, on sent que Running with scissors n’a pas fait tellement d’efforts. D’ailleurs le jeu est pas mal bugué, il a crashé à deux reprises, dont la première fois au bout de 30mn.
Ca fait plaisir de se replonger dans ce jeu que j’aime, et de retrouver la voix du Postal Dude, mais Paradise lost est plutôt dispensable.