Le scénario de ce jeu de course de bagnoles extrême est directement inspiré de Mad Max, films d'anticipation de George Miller. Normal, me direz-vous, tout comme ce monsieur, l'équipe responsable de ce Powerslide est australienne et signe ici son premier jeu. Pour un coup d'essai, c'est un coup de maître !
Nous sommes donc en 2020 et le monde est complètement dévasté suite à une guerre nucléaire. Les survivants se répartissent en 2 catégories : les riches qui vivent désormais sous terre, et les « sauvages » qui errent à la surface… Pour se distraire, ces derniers n'ont rien trouvé de mieux que de s'emparer des voitures abandonnées pour toujours par leurs propriétaires et de s'adonner à des courses illégales dans le wasteland. Comme le dit si bien la notice du jeu : « attention, c'est dangereux, c'est illégal, ça botte le cul ! » On retrouve bien là toute la subtilité australienne.
Niveau jeu en revanche, nous sommes chez le joaillier du coin en train d'admirer un travail d'orfèvre. Ce qui caractérise le plus Powerslide, c'est sa gestion de la physique. Bien avant que des cartes hardware ou des API dédiées ne s'occupent de reproduire la gravité, quelques programmeurs de talent s'amusaient à coder eux-même les routines sensées imiter la réalité. Dans Powerslide, le résultat est convaincant : les bolides pèsent leur poids et ne réagissent pas de la même façon selon la surface rencontrée (asphalte ou sable), de même qu'ils se livrent à des envolées impressionnantes à la moindre bosse d'envergure. C'est un jeu dans lequel il n'est pas rare de se réceptionner sur les chapeaux de roues !
Le gameplay est on ne peut plus simple mais on se surprend malgré tout à apprécier sa grande précision et sa parfaite gestion des manettes d'aujourd'hui (X360). Opposé à 7 concurrents, il vous faudra peaufiner vos trajectoires tout en évitant les collisions pour espérer un bon classement au sein du championnat. Les circuits sont assez variés et se caractérisent par le fait qu'ils incitent au hors-piste plutôt que de suivre la bande tracée. Dans les faits, couper ses virages dans le sable ou prendre appui sur le mur d'un barrage hydraulique est plus que largement conseillé. C'est ce qui fait tout le charme de ce jeu : la 3D est exploitée également en tant que dimension de jeu et non pas que « pour faire joli ».
L'autre bonne surprise de ce Powerslide lors de sa sortie (en 98 donc), est justement son exploitation des cartes graphiques 3DFx (Glide) qui le rendait absolument sublime, à se décrocher la mâchoire ou se péter la rétine, c'est selon… Bien que les environnements soient un peu ternes, à dominantes ocres, jaunes et grises, les tracés sont assez détaillés et surtout très techniques niveau pilotage. Une fois lancé, on se surprend à être autant concentré sur un « simple jeu de caisses » datant du siècle dernier et exécuté en 800x600 maximum. Mais ces limitations techniques ne nuisent en rien au plaisir de jeu. Powerslide était un très bon jeu à sa sortie, et il le reste encore aujourd'hui.
Souvent bradé à moins de 2 € sur GOG, il serait idiot de s'en priver. C'est de la bonne !