Solitude Subite

Solitude lunaire.
Culpabilité exécrable.
Sentiment de vide rattrapé par les vomissements de l’esprit.
[...]

Bioshock fut une révélation pour moi à l'époque. Au delà de son gameplay, ce jeu faisait comprendre au joueur a quel point il était seul.

      Seul, dans un immense complexe scientifique en orbite autour de la Lune, avec pour seule compagnie voix enregistrées, ordinateurs, et formes de vie extra-terrestres plutôt agressive. C'est ainsi que vous êtes lâché dans le jeu. A vous de trouvez les meilleures armes et outils pour vous défendre, les meilleures cachettes pour survivre, les meilleures combines pour économiser vivres et munitions. A vous de définir si oui ou non les autres passagers sont dignes de confiance... car toute la suite du jeu se basera là dessus, vôtre manière de jouer, d'avancer, de combattre, d'explorer, et surtout les choix que vous ferez au cour des quêtes principales. Tout a une influence, même les quêtes secondaires que vous choisissez de faire, de ne pas faire, d'ignorez, voir même celles auxquelles vous échouez.
      Je vous présente Prey, à mon sens LE jeu de la paranoïa et du doute, et ce pour plusieurs raisons.

Rien de ce que vous voyez ou entendez n'est certain.

      Premièrement, vos ennemis principaux, ces fameuses formes de vie extra-terrestres. Les plus basiques d'entre eux, les Mimics, sont capable de se transformer en tout et n'importe quoi, ou presque, et je parle ici uniquement d'objets. Donc, paranoïa numéro 1, un tabouret, une tasse à café, une trousse de soin dont vous avez cruellement besoin, des munitions pour vôtre pistolet vide depuis une demi heure, un livre à côté de l'ordinateur que vous voulez pirater, tout ces objets peuvent, sans prévenir, vous sauter à la figure.
      Ensuite, les autres passagers. Le scénario, bien que basique en somme, vous propose un personnage principal amnésique. De ce fait, vous ne pouvez prouver les dires des rares personnes que vous rencontrez, pas même les affirmation de vôtre propre frère qui se trouve sur la station avec vous. Enregistrements audio brouillés, vidéos coupés avant la fin, tout est là pour vous mettre le doute quant à ce qu'on vous montre.
      On a parlé d'ennemis basiques un peu plus haut, et si je vous disais que certaines de ces créatures ne sont même pas visible à l’œil nu, ou que d'autres peuvent atteindre les 6 mètres de haut et ce en courant presque aussi vite que vous, tout ceci en sachant que rien ne peut vous informer de leurs présence préalable dans la pièce suivante... Paranoïa numéro 3.

Soyez attentif, soyez inventif.

      Ce jeu est subtil, un même objet peut avoir plusieurs utilisations..., une salle à la porte verrouillée n'a peut être pas qu'une seule entrée..., un miroir ou un écran cache peut être bien plus que des LED et du verre...
      Réfléchissez et observez, une simple caisse dans un coin de pièce n'est peut être pas là par hasard, et tout le jeu fonctionne comme ça. Vôtre carte est grande, voir très grande, aussi bien horizontalement que verticalement, une bonne intuition et de la motivation afin d'explorer de fond en comble peut vous rapporter gros.

Vous cherchez une entrée ? Essayez à l'étage du dessus, voir même du dessous. Est ce qu'un objet peut passer dans l'interstice de la porte ? Peut être qu'un enregistrement audio en vôtre possession vous a déjà donné la réponse...

      Enfin, pour les vrais de vrai, je conseil vivement à tout les joueurs ayant l'expérience minimum dans les FPS de faire ce jeu en mode cauchemar (soit la difficulté maximale) comme je l'ai moi même fais. Car je pense que pour une immersion parfaite et oppressante, il faut que les dangers soit doublement mortels. Cela force à avoir une approche plus intelligente et moins bourrine, car la moindre erreur ou excès d'ego se paiera très cher.

Ce jeu présente des défauts, mais je ne prendrais pas la peine de les relever, car j'ai également oublié des qualités, comme les sorties dans l'espace, aussi impressionnantes que dangereuses. Ce qui marque avant tout dans cette expérience est l'immersion. Et en cela, tout est réussi. A l'image d'un certain Bioshock, l'ambiance est réalisée de mains de maîtres. De plus, l’atrocité scientifique exposé par celui-ci en 2007, est toujours présente 10 ans plus tard. L'horreur est la torture sont normalisées. Tout cela fera de Prey, selon moi, un jeu auquel il faudra rejouer.

[...]
Je me respire.
Peuplier du désert naufragé dans le sable.
Organisme Génétiquement Modifié.
Néant impuissant.
Médisance sournoise.
Je ne crois plus dans le remplissage;
le vide reste, ici, toujours, pour toujours.
Je suis seule;
les yeux fermés;
une seconde.

Solitude Subite de Sybille Rembard (2008)