Puyo Puyo, le roi des puzzle games
Tetris, tout le monde l'aime et à juste titre. Mais non, ce n'est pas le meilleur jeu vidéo de tous les temps, ni même le meilleur jeu du genre puzzle. La place revient à Puyo Puyo.
La méconnaissance de Puyo Puyo sonne pour moi comme une profonde injustice et je dois bien avouer que Tetris à tendance à me lasser. Avec Puyo Puyo les parties s'enchaînent avec frénésie et l'on est vite emporté par son débordement d'enthousiasme "kawaï" typiquement japonais, à la fois absurde et mignon, et tout simplement irrésistible.
Puyo Puyo, c'est tout d'abord un système de jeu génial. Comme chez Tetris, des pièces tombent du haut de l'écran et on a perdu s'il est complètement saturé. Mais ici ce sont des groupes de deux "puyos" de couleurs différentes (ou pas) qui tombent et ceux-ci sont soumis à la gravité. Si bien qu'il n'y a jamais aucun espace vide. Il ne s'agira donc pas de compléter des lignes horizontales qui se forment automatiquement avec la pesanteur mais d'aligner quatre puyos de même couleur. Les puyos sont des sortes de goutes gélatineuses avec deux grands yeux tout mignons qui se collent entre eux lorsqu"ils sont réunis par couleur, que ce soit horizontalement ou verticalement, et le groupe formé disparaît lorsqu'il comporte au moins quatre puyos. L'espace alors libéré est lui aussi soumis à la pesanteur et les puyos au dessus chutent pour combler le vide. Ce système permet des réactions en chaîne et offre au joueur la possibilité de développer de véritables stratégies pour éliminer le plus possible de puyos successifs en un seul coup.
Ok, Puyo Puyo offre donc le meilleur système de puzzle game jamais créé mais c'est loin d'être tout. Son véritable coup de génie est d'avoir introduit un aspect de compétition au genre par le biais de son mode duel. Ses deux premières déclinaisons sur MSX2 et Famicom furent des brouillons qui n'offraient qu'un classique mode survie en solitaire. Mais avec son arrivée dans les salles d'arcade, le mode principal de Puyo Puyo devint le duel, permettant d'affronter un autre joueur ou l'intelligence artificielle. L'écran est alors partagé verticalement en deux et chaque joueur aligne ses propres groupes de puyos. Pour pimenter la chose, quand un groupe de puyos est éliminé, il envoie chez l'adversaire un puyo spécial de couleur transparente qui ne peut pas se grouper avec d'autres. Il vient alors polluer l'aire de jeu et ne peut être éliminé que si d'autres puyos sont éliminés à proximité immédiate de lui. Et plus on élimine de puyos en même temps en effectuant des réactions en chaînes et plus on envoie de puyos transparents vers l'autre partie de l'écran. Le but est à la fois de bien jouer pour ne pas se laisser submerger mais aussi d'être suffisamment tactique pour saturer l'écran de son adversaire et ainsi gagner la partie.
J'adore tout simplement Puyo Puyo. Les parties sont frénétiques. On empile un maximum de puyos de manière stratégique en se gardant de les éliminer en vue de la grande réaction en chaîne qui les fera tous disparaître et submergera alors l'écran de notre adversaire d'une vague de puyos polluants. Mais ce dernier élabore sa stratégie en même temps que nous et envoie lui aussi ces même puyos transparents qui pourront ruiner tous nos efforts. Il s'agit alors de ne plus seulement jouer en solitaire mais de s'adapter au jeu de son adversaire pour réussir à gagner. On privilégiera ainsi un jeu rapide ou plus construit suivant la cadence à laquelle notre adversaire élimine ses propres puyos et on empilera nos puyos suivant des schémas différents.
Puyo Puyo devient vite addictif: on pense puyo, on rêve puyo, etc. Est-ce un jeu parfait? Presque. Mais c'est sa suite directe, Puyo Puyo 2, qui en raffinera la formule et offrira le meilleur épisode du meilleur puzzle game de tous les temps.
