Quand F-Zero est sorti en 1990, tout le monde a voulu faire du F-Zero, ce qui a donné WipEout ! Quand WipEout est sorti en 1995, tout le monde a voulu faire du WipEout, ce qui a donné... Quantum Redshift ! Ce qui signifie que nous nous trouvons ici (pour résumer TRÈÈÈS grossièrement) face à une copie de copie de F-Zero !
Mais une fois manette en main, on comprends très vite que nous sommes davantage dans la continuité spirituelle que dans la copie carbone à proprement parler ! D'autant plus que Quantum Redshift a été réalisé par Nick Burcombe, ancien designer chez Psygnosis, qui a bossé sur bon nombre de jeux de la boite, et notamment... sur WIPEOUT 1ER DU NOM ! Ce qui nous permet de comprendre les nombreuses analogies que l'on peut trouver entre ces deux titres en terme de design et de concept : hyperstylisation des véhicules, vitesse surélevée, difficulté définissant la vitesse maximale des bolides ainsi que le nombre de tours... bref, on sent qu'on a utilisé les mêmes ingrédients dans ce jeu qui sera réservé uniquement aux joueurs de la Xboite, là ou WipEout était une exclusivité Playstation depuis le 3ème opus en 1999 !
Ce qui nous amène au constat suivant : c'est que l'on sent ici, sans trop de difficultés, la tentative de récupérer les quelques feuilles de laurier tombées de la couronne de la concurrence, comme ça se faisait beaucoup à l'époque entre Sony et Microsoft (et comme ça doit très certainement encore se faire aujourd'hui...), à l'instar de Killzone qui souhaitait très clairement récupérer la part du gâteau confectionné par Halo ! Il suffit de comparer Quantum Redshift avec l'opus de WipEout (Fusion) sorti la même année pour s'en rendre compte !
Mais trêves de digressions et parlons du jeu en lui-même, surtout que jusque là je n'ai fait que de l'aborder en grommelant sur des éléments périphériques ! Parce que franchement... le jeu se tient, et même très bien, comparé à son concurrent de l'époque (qui se présentait comme relativement décevant par rapport à son prédécesseur) !
Certes, il lui reprend pas mal de défauts, comme le fait de se concentrer sur les pilotes de bolides qui ici se présentent plus comme des condensés de clichés vivants que comme des personnages à part entière (sans parler des antagonismes qui lient certains d'entre eux, que j'aurai pu qualifier d'intrigues-fonction, tant on est sur du vu et revu... honnêtement, on aurait pu s'en passer) ! Mais si l'on fait l'effort de passer outre ces petits ratages, on se trouve face à un jeu à la qualité graphique indéniable, Xbox oblige... sans parler de la sensation de vitesse plus que palpable et qui fait fichtrement plaisir ! Peut-on espérer, en plus de ces bons points, une bonne maniabilité pour parcourir le jeu ? La réponse est oui ! Et même si l'on est sur un gameplay simplifié par rapport à la concurrence, force est de constater que ça fonctionne, en proposant seulement trois types d'armes par bolides (tous différents les uns des autres d'ailleurs), mais qui peuvent être upgradés pour causer plus de ravages ou même réparer sa carlingue en cours de route, en attribuant chaque arme à une touche spécifique, indiquée par la couleur de la touche en question !
Si l'on compte en supplément le nombre de circuit plutôt correct, ainsi qu'une musique qui donne grave la pêche, composée pour l'occasion par JUNKIE XL (qui, je vous le rappelle, a quand même composée la musique de Mad Max: Fury Road... merci mille fois rien que pour ça), on se retrouve face à un jeu qui, certes n'est pas à ranger dans les indispensables, compte tenu des défauts qu'il contient, mais se place tout de même à dix mille lieux d'être un jeu au rabais ! C'est simple : on a l'impression d'être face à un WipEout Fusion gonflé aux stéroïdes dont on aurait ramené le gameplay à l'essentiel et greffé des articulations supplémentaires ! Et quitte à choisir entre les deux, je préfère jouer avec le gros mutant costaud plutôt qu'avec le petit imparfait de la famille d'à côté !
Et pour tout dire, je suis presque frustré que Quantum Redshift 2 ne soit jamais sorti (car en effet, c'était prévu), on aurait pu s'attendre à voir cette suite corriger tout les imperfections du premier, et surtout permettre la jouabilité sur Xbox Live, ce qui aurait été vraiment intéressant à regarder !
Pour résumer : clairement pas le meilleur, mais clairement pas le pire non plus, voilà ce qu'est Quantum Redshift !