A quoi bon ?

"A quoi bon ?"

Cette expression résume bien l'expérience Rage 2. Un jeu avec des bases solides et prometteuses, mais qui ne vous récompense que très peu d'avoir suivi son délire.

Le plus gros atout du jeu reste son gameplay grisant et rapide, mais qui est terni par son manque d'intérêt. Tout ce que vous gagnez à utiliser l'environnement et à enchaîner les kills stylés, c'est un simple multiplicateur de combo pour votre ulti. Pas de point d'expérience, d'argent à gagner ou même de petits clins d'oeil ingame à la Bulletstorm... juste la satisfaction d'avoir joué, de voir des jauges de progression avancer, ou son inventaire se remplir. Et c'est un coche incroyablement loupé. On s'amuse, oui, mais à quelle fin ?

Le plein potentiel de Rage 2 est atteint au bout de 4 ou 5 heures de jeu, quand vous obtenez le fusil à pompe. Il est si efficace en le combinant avec la mitraillette de base que vous n'aurez aucune difficulté à finir le jeu avec en rushant les optimisations dessus. Toutes les armes que vous débloquerez plus tard, mis à part peut-être le lance-roquettes, se veulent originales mais sont au final assez gadget, et les utiliser vous donne presque un désavantage en combat.
C'est également au bout de quelques heures de jeu que vous comprendrez que Rage 2 fait très peu d'effort pour vendre son open world. L'exploration n'est pas vraiment encouragée, que ce soit par l'histoire qui ne la couvre étrangement pas beaucoup, ou par les happenings qui se résument à quelques bandits inoffensifs aux voitures garées sur le côté, des convois peu intéressants à combattre, un marchand itinérant assez inutile et des voitures qui veulent faire la course. Youpi.
Les villes, les activités et les missions annexes, anecdotiques, ne s'en sortent pas mieux.

Rage 2, c'est aussi un jeu qui n'a pas compris son ton. Toute la communication du jeu s'est faite autour d'un côté "Borderlands avec du fluo" qu'on retrouve très peu une fois dans le Wasteland. Même les voiceover "funs" (qui sont considérées comme des cheats ?) ne nous soutirent pas un seul sourire. Le premier Rage, qui faisait du post-apo finalement assez vanilla, a un côté plus cohérent et sympathique que sa suite.

Ah, et si vous jouez sur PC et que vous trouvez que vous roulez un peu trop sur tout le monde, c'est normal : la difficulté se reset en "facile" à chaque chargement de partie... D'ailleurs, j'ai rencontré plusieurs bugs, allant des wingsticks invisibles aux dialogues qui ne se lancent pas et soft-lockent le jeu.

Le bébé d'Avalanche n'est en aucun cas un mauvais jeu. Par contre, il fait relativiser les qualités, que l'on pensaient acquises, des meilleurs open-worlds. Ses superbes intentions auraient mérité un jeu à leur mesure. En tout cas, mieux qu'un jeu convenable.