Forcément, t’es en train de lire ton magazine préféré, tu tombes sur l’une des pires notes de ces dernières années, tu rigoles et quelques semaines plus tard, tu trouves le jeu en question à 3 €, qu’est ce que tu fais ? Bim, t’appuies sur commander (fdp de port gratis, en plus !) et là tu vas te dire qu’il y a de quoi se marrer pendant une petite soirée.
Bon déjà, c’est pas si court que ça, hein, j’ai vu des Call of mis au sol en moins de temps. Ensuite, le gameplay des railshooters correspond peu ou prou à de vieilles expériences issues des années 1990 durant lesquelles ont s’extasiait devant de gigantesques écrans d’un mètre vingt de diagonale et où les graphismes bien qu’assez sommaires faisaient rêver. Reste à savoir si on est dans la catégorie des joueurs qui râlent parce que c’est « con et moche » ou dans celle de ceux qui adorent parce que c’est « con et moche ».
Bah ouais, Rambo The Video game, c’est un peu un retour dans le passé des années 1990 et début 2000, avec c’est grands titres tels que Britney’s dance beat où il était possible de s’éclater comme un débile devant des textures moches et des modèles 3D low cost. Car à bien y réfléchir qu’est ce qu’il y a d’affreux dans ce titre ? La réalisation ? Le gameplay à base de QTE ? Les phases de shoot ? Mais tout cela ne sont qu’apparences et pis allers, il ne s’agit que de rappeller ce que l’argent peut payer et ce que la passion peut produire. Car au final, même si c’est moche et fabriqué avec deux bouts de cartons, y a tout qui pète ! Et c’est marrant…
Rambo n’est pas là pour faire dans la nuance, il fait dans la substance. Et avec lui, c’est essentiellement une matière visqueuse, cramoisie, collante, à l’odeur métallique et entêtante. Le sang coule à flot dans les trois épisodes qui constituent ce best of de la brutalité (réelle dans Rambo II et III ou fictionnelle dans First blood) où les meurtres se multiplient aussi subtilement que dans n’importe quel Medal of Honor. Et bien qu’il s’agisse uniquement d’un rail shooter, tout ceci reste beaucoup plus nanardesque que n’importe quel Time Crisis des années 2000. D'autant qu'il est cocasse d’avoir modéllisé les visages de certains acteurs et pas d’autres, d’avoir des faciès régulièrement taillés à la serpe, d’entendre des voix en HD et d’autre en mono des années 70/80 tirés des films. Mais tout ça, on s'en moque. Tout ceci ne sert que de matelas au plaisir dissimulé sous les multiples couches un peu crasses et peu ragoutantes. Car il s'agit surtout de pouvoir casser du méchant des années 80 dans un trip régressif trop débile pour se prendre au sérieux. Un méchant qui prend des airs de rednecks du Montana, de vietcongs sans pitié du... Vietnam (oui bon, hein !) et de soldats soviétiques d'Afghanistan (utile pour rappeler aux jeunes générations la complexité géopolitique des années 1980... faites jouer ce jeux à vos enfants !).
Alors c’est sûr qu’il ne s’agit certainement pas du titre de l’année 2014, ni même de l’année 2004, mais de là à coller 3,1/10 de moyenne, tout ceci va beaucoup trop loin. Les nanards ne sont un plaisir coupable qu’au cinéma, il semblerait...