Garanti sans lapin crétin.
Rayman et moi, c'est une histoire qui remonte à 1997. Alors en très bas âge, j'ai découvert le jeu chez un ami, et quelle ne fut pas ma surprise plus tard de voir que quand l'ordinateur débarqua chez moi, j'ai eu accès moi aussi au jeu. Inutile de dire qu'à cette époque, je n'ai pas du dépassé le troisième niveau, mais je prenais malgré tout du plaisir à y jouer, même si je me cantonnais au premier niveau.
Rayman m'a aussi appris à compter, lire et écrire (bon en partie hein) lorsque Ubisoft a commercialisé des jeux éducatifs, même si je préférais faire les mini-jeux, comme celui de la Gare, avec le moustique qui parodiait Space Invaders.
Je me suis également essayé aux épisodes 3D, mais ayant grandi, ou peut-être étant déboussolé par cette nouvelle donne graphique et ce changement de gameplay, je n'ai pas vraiment accroché, et n'en ai fini aucun. Mais longtemps j'ai continué d'attendre l'arrivée d'un épisode en 2D... Alors autant dire que lorsqu'il fut annoncé à l'E3 2010 dans un trailer tonitruant, mon coeur n'a fait qu'un bond dans ma poitrine. Dire que je l'attendais relevait de l'euphémisme, et je suis vraiment retombé en enfance quand j'ai déballé mon cadeau le jour de Noël.
Bref, une fois la galette insérée, les menus rapidement parcourus, l'histoire regardée d'un oeil douteux, on prend enfin Rayman en main et on lance le premier niveau !
Premier constat, obligatoire : PUTAIN C'EST BEAU
Je vais pas m'étaler dessus, vous savez déjà tout, le nouveau moteur de Ubisoft Montpellier sui déchire, l'impression de voir un dessin-animé vivant... Ce qui d'ailleurs s'en rapproche puisqu'il me semble que tout est dessiné main dans le jeu. Bref, c'est fluide, c'est détaillé, c'est, y a plein de couleurs qui pètent de partout, les décors sont variés et les thèmes sont intéressants (musique/désert, nourriture/chaud-froid...), bref c'est une réussite totale à ce niveau, et difficile de ne pas rester ébahi devant une telle profusion d'awesome de partout.
Second constat : la palette de mouvements est incroyable.
À vrai dire, je n'avais pas eu l'impression d'avoir autant de contrôles disponibles depuis Mario 64. On peut courir, sauter, plonger, glisser, faire des roulades planer, nager, et bien sûr un système d'attaques bien garnis puisqu'à peu près chaque mouvement s'accompagnera de sa propre attaque. À ce sujet, on regrettera que donner un coup en l'air réduise considérablement l'élan du personnage, ce qui est vraiment handicapant lors des courses contre la montre.
Est-il nécessaire de dire que le level design est un véritable travail d'orfèvre ? Celui-ci est travaillé de manière à favoriser les courses contre-la-montre ainsi que l'exploration, puisque la plupart des mondes cacheront pas moins de deux tableaux bonus où il faudra libérer des cafes d'électoons après avoir foutu une raclée aux ennemis présents, mais également près de 400 lums, l'équivalent des pièces de Mario, à récolter pour remplir, en plus des objectifs dits plus tôt, un médaillon, qui permettra de débloquer d'autres personnages, très décevants d'ailleurs puisqu'il ne s'agira que de différents skins pour les personnages disponibles au début (Rayman, Globox et deux P'ti Z'êtres).
Ajoutons également qu'on a droit à des niveaux qui prennent la forme de shoot'em up avec un scrolling horizontale avec les moustiques, qui sont tous plus réussis les uns que les autres.
De son côté, la bande-son est également une réussite, les morceaux composés par Christophe Héral touchent en effet à un registre variés, avec une inspiration à peine cachée pour Ennio Morricone, notamment sur l'excellente Nowhere to Run.
J'ai toujours également adoré les musiques des niveaux marins (et je sais que je ne suis pas le seul !), et par chance, on a droit ici à deux thèmes fantastiques. Tandis que le premier semble mettre en scène une chorale de poissons avec pleins de bruitages qui feraient craquer un gros locuste enragé, le second est bien plus angoissant, et semble être un clin d'oeil direct au thème des niveaux sous-marins de Donkey Kong Country premier du nom : Aquatic Ambience. Je vous laisse la surprise quant à la gueule du niveau... Un de mes favoris.
Enfin le multijoueur promet de longues nuits endiablées pour savoir à qui récoltera le plus de lums ou qui aura poussé qui dans le ravin. Directement inspiré du principe de New Super Mario Bros Wii, le soft permet de jouer à 4 en co-opération, qui se transformera très vite en compétition. Et encore une fois, c'est très fun, et super bien foutu.
Décidément, cette septième génération de consoles de jeux vidéo aura fait la part belle aux jeux de plate-forme 2D, qui signent enfin leurs grands retours après deux générations bloqués sur les consoles portables, et Rayman Origins en est le point d'orgue, le point culminant, l'apogée de cette vague, qui je l'espère durera encore lors de la prochaine génération...