De la hype à l'ennui.

Une ville dans l'ouest lointain. Le soleil couchant. Mr. Hype arrive sur son cheval. Armé de ses revolvers simplement baptisés RDR 2 et Rockstar, il traverse la ville, avec derrière lui, des gens le suivant sans rien demander.
Allaient ils le suivre tout le voyage ? Émettre des doutes sur sa personne ? Sur la fiabilité de ses revolvers ?
La suite au prochain épis... en bas.

Le jeu, se passant chronologiquement avant le premier épisode, nous met dans la peau d'Arthur Morgan, un bandit aussi brave que violent faisant partie d'une bande de hors-la-loi menée par Dutch Van Der Linde. Fuyant les autorités dans les montagnes et se retrouvant en difficulté dans le blizzard, le groupe fait une halte. L'occasion pour nous de contrôler le personnage et d'effectuer les premières corvées. Oui oui, des corvées.

Premier constat, cest beau. Le sens du détail poussé à son paroxysme. Du personnage qui se tord de froid aux traces laissées dans la neige. Les décors ont de la gueule, ce petit quelque chose qui fait la différence, et les effets de lumière magnifient l'ensemble.

Deuxième constat, ou plutôt une question. Me suis-je trompé de jeu ? Suis-je en train de jouer à Eurotruck Simulator ? Parce que l'impression de conduire un 38 tonnes est bien présente. Je rentre dans les détails un peu plus bas.

La trop longue introduction passée, le premier chapitre lancé, le monde s'ouvre enfin. Une carte variée dans ses environnements, offrant des panoramas à tomber, des villes animées et une faune vivante. Prêt à prendre les chemins, routes et à traverser les champs en compagnie de ma monture. Bords de routes offrant quelques péripéties (qui se répètent au bout de quelques heures de jeu) aux dialogues entre personnages, les balades à cheval ont de quoi divertir. Sur le papier. Dans les faits, c'est ennuyeux. Les très longues balades avec des dialogues pour la plupart inutiles, les allers-retours incessants, la physique qui te déséquilibre à la moindre pierre, le cheval qui ne saute pas certaines barrières et qui te fait tomber, etc... ce n'est pas très amusant. C'est même parfois frustrant.

Ces longues balades en cheval s'effectuent le plus souvent pour aller chercher les missions du jeu et durant celles-ci. Des missions beaucoup trop guidées, alors que le monde de RDR 2 aurait pu être un terrain de jeu pour celles et ceux qui aiment aborder les objectifs de la manière dont ils veulent. Il suffit de sortir un peu du cadre de la mission pour que celle-ci soit annulée. La mise en scène y est du coup maîtrisée. Au contraire de la structure. C'est le plus souvent : blabla, balade, blabla, gunfight, blabla, balade, blabla... que cest redondant ! Et ce ne sont pas les gunfights mollassons qui arrangent le tout. Du tir au pigeon statique aux commandes d'un 38 tonnes, ça vous donne envie ?

Le gameplay de ce Red Dead Redemption 2 est catastrophique. Des actions attribuées à différentes touches suivant la position du personnage, des actions qui mettent des plombes à se réaliser, une inertie agaçante, des gunfights du coup inintéressants, des activités annexes (pêche, chasse et tradition) soporifiques, l'impression d'effectuer des corvées, le système de campement laborieux, des balades à cheval longues et monotones, etc... Tout est lent et rébarbatif. Tout ça pour instaurer une sorte de réalisme à l'ensemble. Comme se prendre 20 balles dans le torse sans broncher, ou se prendre un arbre en pleine tronche et se relever sans un mal. Non, ce n'est pas réaliste. C'est juste chiant.

Aussi chiant que son scénario, que l'excellent jeu d'acteur n'arrivera pas à sauver. Tous les personnages sont très bien joués, que ça soit au niveau de la motion capture que des voix (dont certaines que j'ai encore en tête). Idem concernant les musiques et les bruitages. C'est magnifique de ce côté ci.
Revenons à l'histoire de la bande à Dutch. Les premières heures de jeu mettent dans l'ambiance et un schéma commence à se dessiner. Un schéma qui sera répété durant la plus grande partie de la quête principale, annulant ainsi toute surprise. Une histoire prévisible, monotone et beaucoup trop longue et verbeuse pour ce que ça a à raconter. L'épilogue aussi intéressant qu'un épisode de "La Petite Maison dans la Prairie" vient donner le coup de grâce.

Red Dead Redemption 2 est beau et fait beaucoup de bien aux oreilles. Ces qualités n'en font pas un bon jeu. Je n'arrive pas à comprendre comment la Presse et les influenceurs ont pu passer à côté de ces défauts. Il en est blindé et cela rend l'expérience fastidieuse, chiante, frustrante et soporifique.

Red Dead Redemption 2 est un mauvais jeu vidéo.