Remember Me est un jeu d’action et d’aventure, se déroulant dans un Paris futuriste, et dans lequel nous incarnons Nilin. Cette dernière est une chasseuse de souvenirs, une erroriste, combattant Memorize, une entreprise dont le crédo consiste à vendre des souvenirs heureux et à glaner ceux des porteurs de leur appareil, le SenSen.
Nous voilà donc aux commandes de Nilin, amnésique au début de l’histoire, et surtout prisonnière. Le premier niveau sera donc l’occasion de s’évader, guidé par un inconnu. Première petite déception : le doublage de Nilin, qui n’est pas à mon goût, combiné à la tenue de rebelle qu’elle récupère par la suite ne m’a pas aidé à m’attacher au personnage. Entre chaque aventure, celles-ci nous dévoile ses réflexions et ses doutes, et disons que je n’ai pas aimé le ton de ces premières scènes (pour finalement être rassuré). Finalement, je me demande si la faute revient vraiment au doublage ou aux dialogues, qui sont parfois très plats. Malheureusement, ça tombe souvent sur elle.
Bref, les trois-quarts du jeu sont composés de bastons où l’on affronte groupes d’ennemis et boss en plaçant des combos paramétrables et en déclenchant des effets dévastateurs. En frappant, le joueur doit choisir entre infliger des dégâts, régénérer ses points de vie, réduire le délai d’activation de ses pouvoirs, ou booster ses attaques précédentes. Pour l’occasion, j’ai décidé d’inaugurer ma manette d’Xbox 360, et le tout est fluide et entraînant. En revanche, les boss sont les seuls ennemis où l’utilisation de certains pouvoirs est obligatoire (les Pressens : devenir invisible, étourdir autour de soi, rallier l’ennemi…) pour y arriver. Les esquives sont un peu trop faciles, même si gérer un groupe d’ennemis n’est pas si aisé que ça. Quant au bestiaire, il n’est pas forcément très riche, mais suffisamment varié pour renouveler un peu les combats.
Le dernier quart du jeu est composé de petites énigmes, et de séquences de remix de souvenirs. En gros, lors de ces (rares) séquences, votre objectif sera de modifier le souvenir d’une personne en influant sur l’environnement à un point donné (par exemple, retirer les sangles d’un patient, ou lui injecter le mauvais traitement) afin d’en modifier l’issue, et donc, de modifier les réactions des personnes qui vous croisent. Ces moments se comptent hélas sur les doigts d’une main.
Au niveau de la direction artistique, je n’ai pas grand-chose à redire. Si le moteur commence à accuser les années (surtout au niveau des visages), le mélange d’architectures classique et moderne est réussi. Ne vous attendez donc pas à une rupture signée Viktor Antonov, et ne vous attendez pas non plus à visiter beaucoup de lieux.
En ce qui concerne les ennemis, je pense que les « Enforcers » auraient gagné à garder leur visière baissée. Par contre, les énormes droïdes de coercition en jettent, que ce soit par leur design, leurs mouvements, leurs animations d’attaque… d’ailleurs, leur exécution, ainsi que leur design, m’a fortement fait penser à Cain de Robocop 2. Ça doit être dû au petit côté explosion de cerveau, même si j’admets qu’il n’y a pas beaucoup de rapports au final. L’ambiance sonore est sublime, elle convient parfaitement à l’univers et s’adapte aux combats.
J’ai pu boucler le jeu en onze heures, qui m’a beaucoup plu dans l’ensemble. Je regrette néanmoins deux choses, en plus de ne pas avoir réellement aimé Nilin (du moins, pas autant que Faith, Alyx et d’autres).
Pour commencer, le level design se résume à un couloir, même si les affichages des magasins laissent à penser le contraire (le pain au chocolat coûtera 5€ dans 200 ans, profitez-en bien). Ce n’est donc pas un jeu à monde ouvert, et ce n’est même pas un jeu où des alternatives passagères sont présentes. Dommage, pour le coup, ça ne motive pas vraiment à relancer une partie.
[Spoiler… Bof, plus ou moins, mais comme ça, c’est dit]
Enfin, ma plus grande déception réside au niveau du scénario, qui comporte finalement peu de baisse de rythmes, mais je m’attendais à autre chose. Dès le début du jeu, on nous parle d’un mouvement de résistance contre Memorize, et je m’attendais donc à voir un semblant d’organisation, de conspiration, et à rencontrer d’autres erroristes (plus qu’un, en tout cas). Au final, tout repose sur les épaules de la femme de la situation, sur sa famille et sur son nombril. Bon après tout, pourquoi pas, mais ce n’est pas vraiment ce que j’attendais d’un scénario écrit par un auteur réputé.
Remember Me est donc un bon jeu dans l’ensemble. Il aurait pu être excellent, mais ce sera peut-être pour le prochain épisode.