Ne l’achetez pas.
Meme si vous avez, comme moi, apprécié le premier opus pour son charme et son coté rétro évoquant les belles heures de l’horreur playstation 2, Broken Porcelain est une catastrophe. Sorti beaucoup...
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le 14 oct. 2020
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Parfois, certains jeux bénéficient d’une attente particulière de la part des joueurs. Parce que le studio est réputé, ou car il s’agît d’une suite d’un jeu aimé. Et c’est souvent là que la déception pointe le bout de son nez. Rappelez-vous Mars 2020 et la sortie de Resident Evil 3. Pas un mauvais jeu en soit, mais un jeu qui en a hypé plus d’un, moi y compris, suite au remake de Resident Evil 2, qui était une grande réussite, et car et bien, il s’agîssait du remake du grand Resident Evil 3. Mais là, c’était un jeu trop court, trop scripté, trop différent. Quand on en a fait le tour de 5h et que les seuls choix qui s’offrent à nous sont de recommencer dans une difficulté supérieure, forcément. Et on arrive donc au cas de Remothered Broken Porcelain. Le premier Remothered, Tormented Feathers, datait de 2017, et avait bien plu à la communauté, d’abord sur PC, puis sur consoles. Le jeu n’était pas parfait, notamment à cause de quelques petits bugs, de moments frustrants ou d’un gameplay à l’ancienne qui semblait par moment un poil trop lourd pour ce que le jeu proposait. Mais un jeu avec une histoire intéressante, une ambiance bien tendue et des mécaniques à l’ancienne justement. Et puis il faut avouer que ça faisait du bien de rejouer à un jeu horrifique avec une vue derrière l’épaule, car la vue subjective depuis Amnesia et Outlast, on en bouffe à tous les râteliers. Du coup, l’annonce d’une suite, avec un nouveau personnage jouable, une histoire qui semblait toujours bien sympathique et un nouveau lieu à explorer qui paraissait plus grand et bien plus agréable, ça a forcément fait monter l’attente. Puis le jeu fut reporté. Puis finalement avancé pour une sortie le 13 Octobre. Pourquoi ? Sans doute pour sortir le jeu avant Halloween, et surtout pour concurrencer le nouvel épisode d’Amnesia, sortant également en ce mois d’Octobre 2020. Et le verdict est sans appel, peu importe le support, que ce soit sur PC, sur Playstation 4 ou sur Xbox One. Remothered Broken Porcelain porte bien son nom, puisque le jeu est dans un état totalement cassé. Et ce n’est pas un patch sortant le jour de la sortie puis un second de 4Go le jour suivant qui arrangent les choses, tant les choses à corriger sont nombreuses.
Bugs en tout genre, bugs de collisions, gameplay imprécis, temps de réaction parfois énorme, des personnages qui se bloquent dans des objets, des ennemis qui parfois nous repèrent à l’autre bout d’un couloir et parfois nous ignorent alors qu’on les frôle presque. Pas mal non ? Alors rajoutons des soucis d’affichage et divers retards, des objets qui n’apparaissent pas, des personnages qui disparaissent soudainement en pleine animation, des sons qui parfois ne se déclenchent pas… Ça fait beaucoup là. Mais attendez, j’en rajoute une couche avec des sons qui se répètent en boucle, des passages scriptés qui ne se lancent pas et bloquent donc le jeu forçant à relancer la sauvegarde, des moments totalement aléatoires, ou notre avatar qui disparaît parfois de notre niveau de réalité, nous bloquant en pleine animation par exemple… Et si l’on rajoutait aussi une sauvegarde automatique corrompue (pas pratique ça pour le trophée de terminer le jeu sans sauvegarder), des plantages en plein écran de chargement, des éléments qui restent affichés comme la courbe de lancé de objets… Remothered Broken Porcelain est un jeu non terminé, clairement. Nous sommes d’accord que depuis des années, les jeux sortent souvent avec des bugs et que des patchs viennent corriger ça (l’époque sans internet et sans patch me manque, où les jeux sortaient quand ils étaient prêts). Mais là, le jeu fait fort, et se hisse sans souci au niveau d’un jeu Bethesda au moment de leur sortie, tant jouer au jeu devient énervant, frustrant, et pas pour les bonnes raisons. On en parle du premier boss qu’il faut poignarder à coup de couteau… 10 fois ! Sachant que l’animation est toujours la même, et qu’avec le nombre de souci de collision, ça peut très rapidement devenir infernal. Alors oui, il est vrai que le second patch aura raccourci la souffrance, il ne faut poignarder cet ennemi plus que 4 fois (ou 5 suivant l’humeur du jeu). Mais quand l’ennemi nous feinte, nous repère parfois sans raison, ou alors que tout se passe bien, se met à tourner sur lui-même comme si ses pieds étaient savonnés, il y a de quoi rager, surtout que les ennemis sont de base bien plus rapides que nous, donc les rattraper en les suivant n’est pas toujours aisé.
On en parle de ces longs moments d’explorations sans aucun son ni musique, le calme plat, et du coup, l’ennui total, comme si une ligne de code manquait pour lancer certains bruitages ou certaines musiques. Car autant le silence peut faire augmenter le stress, autant le silence total alors que l’on marche et ouvre une porte, ça sort de l’aventure. Dommage car les musiques sont en soit plutôt sympathiques. Ou parfois, les sons vont se couper en pleine cinématique pour ne laisser que les dialogues. Qu’est ce qui a bien pu se passer ? Surtout que dans le fond, à défaut de pouvoir être un grand jeu, le potentiel est là pour en faire une expérience plus que sympathique. Suite de l’histoire, nouveau lieu avec un hôtel semi abandonné et donc des chambres, de longs couloirs, des cuisines, restaurants… Nouveaux ennemis, nouveau personnage jouable, quelques nouvelles mécaniques de gameplay bien sympathiques également. Oui le potentiel est là. On peut même dire que les développeurs auront tenté de rendre le gameplay plus souple, avec la possibilité en courant de passer très rapidement au dessus de certains meubles ou de certaines barrières, ou de passer sous des meubles, tout aussi rapidement. Le souci, c’est que vu le manque de finition, parfois, on passe à côté, le bouton ne s’affiche pas, on se prend le meuble. Pire, j’ai une fois voulu passer au dessus d’une table, sauf que l’ennemi a fait la même chose depuis l’autre côté, et me voilà, bloqué, incrusté à l’intérieur de la dite table. Malgré tous ces défauts, on peut se dire que l’exploration, à défaut d’avoir une ambiance sonore fouillée (ha ha, il n’y a rien du tout), peut être agréable et fournir un background utile et sympathique au jeu. Mais même là, il faut du courage face au manque de précision. Ouvrir un tiroir, pas de souci, mais alors pour récupérer ce qu’il y a dedans, et réussir donc à afficher le bon bouton d’action, bon courage. Alors si en plus un ennemi approche, c’est la fin.
Pour faire apparaître le bon bouton, aucune autre solution que de s’amuser avec le stick droit (la souris sans doute sur PC) pour bouger la caméra et enfin faire apparaître la bonne action. Quand à l’inventaire, parlons en. Récupérer trois objets de distraction, c’est bien, mais quand on en récupère un quatrième, forcément, notre avatar en jette un. Mais j’ai souvent eu l’impression qu’elle en jetait un au pif, même si c’est celui que l’on a équipé. Quand à la création d’objets, et à l’utilisation finalement de ces objets de distraction, autant dire que le temps de réaction du personnage et la relative lenteur dans les menus va en faire crier plus d’un. Et à côté, il y a l’arme de défense. Ciseaux, couteaux. On ne peut en porter qu’un à la fois, pour se libérer de l’emprise d’un ennemi. Alors oui, rappelez-vous quand je vous parlais de ce boss à poignarder 4 fois. Quatre objets de défense à ramasser, pour poignarder l’ennemi quatre fois. Et donc survivre, de longues minutes durant. Quand la précédente arme ramassée reste au sol, et que l’on galère à refaire toute la map pour la retrouver, on galère bien oui. Pourquoi, à part rallonger la durée du titre ? Surtout que pour avoir fait le jeu deux fois (oui, deux fois), le premier run, sans rien connaître, et en me prenant tous les bugs dans la tête m’aura pris environ 12h. Alors que mon second run, en évitant les bugs, et en sachant tout à fait quoi faire, ne m’aura demandé que 3h. Un jeu de 3h oui, linéaire en plus ! Quand on voit sur les réseaux sociaux le créateur du jeu fier de son bébé, il y a de quoi se poser des questions. Mais après tout, quitte à lui trouver une réelle qualité, nous pouvons le dire, Remothered Broken Porcelain en a une. Il est fluide. Sur ma bien trop longue partie, aucune baisse de framerate, malgré tous les bugs. Oui, tous ces bugs qui auraient du faire chauffer ma console et faire paniquer le système n’aura jamais abaissé le framerate ni rien. Chapeau pour ça. Une qualité technique parmi tous ces défauts.
On ne pourra pas aussi, dans un sens, au moins, ne pas dire que l’aventure ne soit pas variée. Le premier chapitre par exemple nous amène dans un environnement classique pour un hôtel, à savoir un couloir, des chambres, des salles communes comme un salon ou une salle contenant des machines à laver. Mais face aux imprécisions, certains moments sont vite rageant. Car encore une fois, les bugs. Il y a par exemple ce doux passage où il faudra pousser dans l’urgence une poubelle pour escalader et passer une fenêtre. Une bonne idée, surtout que ce petit passage extérieur dans le froid a une ambiance agréable. Sauf qu’être interrompu en pleine action aura fait bugger la poubelle, qui se sera retrouvée dans le mauvais sens par la force du saint esprit, et du coup, impossible de la pousser à l’endroit voulu, et donc, une partie à relancer. Quand dans le chapitre 2, nous avons enfin une zone plus grande, le jeu nous dit qu’il faut se débarrasser d’un ennemi pour avancer. Je tente, je meurs, plusieurs fois. Je quitte le jeu, y revient plusieurs heures plus tard, et parvient à avancer… en me faisant frapper et donc normalement tuer par l’ennemi. Sauf que là, ça m’assomme et fait avancer le jeu. Pourquoi ? Mais il y a pire, il y a le passage suivant, avec les cuisines, le restaurant. Après une courte séquence nous montrant de nouvelles possibilités de gameplay (intéressantes mais mal finalisées, encore), me voilà fin prêt pour l’aventure, mais en passant une porte, voilà qu’un son d’arme à feu se répète à l’infini, et me voilà face à une porte fermée, et impossible à ouvrir. Normal, le script de la scène précédente ne s’est pas lancé, et la porte est donc bloquée. Et hop, on relance la partie, again. Et c’est ensuite, alors que l’on doit éviter trois ennemis en même temps, que j’ai laissé tomber le jeu, en me disant qu’il était préférable d’attendre des patchs qui gonfleront la taille du jeu (au départ, 9go, mais le second patch en fait déjà 4) pour continuer l’aventure.
Mais en vrai, je suis têtu, et une seule journée aura attendue pour que je relance l’aventure, m’armant du plus grand des courages pour venir à bout de la bête. Est-ce que ça valait le coup ? Oui et non. Non car le jeu est toujours un bordel monstrueux buggé de tous les instants. Oui car finalement, après avoir galéré trois chapitres entiers durant avec les bugs, les morts et j’en passe, les trois chapitres suivant plus l’épilogue me seront apparu d’une facilité déconcertante. J’ai du facilement passé environ 9h sur les trois premiers chapitres, et seulement 3 heures sur les trois chapitres suivants. Il faut dire que l’aventure arrête alors ces délires à base de « évite trois ennemis à la fois » ou « élimine tel ennemi en le poignardant quatre fois », et se focalise un peu plus sur ce que le jeu fait de mieux, à savoir la discrétion. Éviter les ennemis, ruser pour passer tel ou tel endroit. Alors il y a toujours des combats de boss, beaucoup trop d’ailleurs, mais le jeu se fait plus tendre, et nous offre alors des armes qui peuvent faire des dégâts, et cela à distance. Ça change vraiment la vie. Les niveaux ainsi que les points de sauvegardes automatiques, lorsqu’ils fonctionnent, semblent également mieux pensés et mieux fragmentés, ce qui rend les morts un peu moins pénalisantes. Pareil pour le boss final, à moins de ne pas comprendre la logique, ce qui est impossible vu les dialogues de Jennifer, notre avatar, il ne représente pas un gros défi comparé à ce qui précédait. Mais même si c’est plus facile, prend-t-on du plaisir à finir Remothered Broken Porcelain ? Vu l’état du jeu, on peut en retirer de la fierté, c’est certain. De l’amusement, pas vraiment. Encore une fois, le potentiel est là, mais en l’état, Remothered Broken Porcelain est littéralement injouable, et en venir à bout est une torture. Du coup, mon avis changera, sans doute avec le temps, mais pour le moment, chapeau à ceux qui seront parvenus au bout de l’aventure. Une grande pensée pour ceux qui, comme moi, auront terminés le jeu avec une partie commencée avant le patch du second jour, qui rend impossible l’achat de compétence également, et donc rend le jeu beaucoup plus dur.
https://lovinggamesfr.wordpress.com/2020/10/17/remothered-broken-porcelain-2020-playstation-4/
Créée
le 24 oct. 2020
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