Je n’aime pas les remakes qui se contentent d’une remise à jour graphique sans rien changer à la structure du jeu original. Parce que si j’ai déjà fait ledit jeu, pourquoi une augmentation du nombre de polygones me donnerait-elle envie de rejouer à la même chose ? Et bien le moins que l’on puisse dire, c’est que les développeurs de ce Resident Evil l’ont bien compris !
En effet, la force de ce remake c’est de ne jamais laisser le joueur qui est familier avec l’original de 1996 se sentir trop à l’aise. Parce qu’il joue en permanence avec les attentes de celui qui connaît l’aventure originale par cœur, et que les scènes qui nous ont tant marqués peuvent être reproduites à l’identique, modifiées en profondeur voire être carrément absentes. Et qu’il ajoute une nouvelle couche mythologique de très grande qualité à l’histoire avec laquelle nous étions familiers. Ce qui fait qu’on ne sait jamais sur quel pied danser, et que le jeu parvient à maintenir la pression sur le joueur malgré son statut de remake, notamment grâce à une difficulté bien relevée, comme son modèle.
Techniquement c’est une merveille, et quand ce jeu est sorti sur Gamecube il était incroyablement beau. Mais il n’est pas en reste artistiquement, d’autant plus qu’il vire le côté kitsch de l’original pour une vision bien plus premier degré de la même histoire. Le jeu fait bien plus professionnel, avec des décors peaufinés à l’extrême (le travail sur les lumières est vraiment exceptionnel) et un doublage impeccable. Et ce côté réaliste aide beaucoup à renforcer le côté horrifique. L’ambiance et la musique sont sombres et envoutantes à souhait, et le jeu est franchement malsain à plus d’une reprise.
Bref ce Resident Evil remis à jour n’est non seulement pas le remake fadasse qu’on aurait pu craindre, il est également un immense jeu qui fait tout ce qu’on attend de lui et même beaucoup plus !
Il se hisse carrément au niveau de son aîné et devient une des entrées les plus réussies d’une série qui sait vraiment tutoyer les sommets.
20/20