Zéro pointé ? Point du tout

Remarque préalable : C'est mon 3ème RE, après RE4 et RE1 Remake (tous deux faits sur GC, mais que je souhaite refaire en HD). Premier RE "HD" que je fais donc. Et en attendant également de faire un jour les jeux récents (remakes et inédits), qui me font de l'œil.

Je trouve ce jeu injustement sous-coté, quand je lis plusieurs avis "récents" ci et là. On notera d'ailleurs que si l'original a globalement reçu de très bonnes critiques, son remaster a été légèrement saqué, pour cause de fainéantise supposée des développeurs (il s'agit avant tout d'un lissage HD, avec la possibilité de varier les contrôles), et aussi sûrement parce qu'il conserve ses supposés défauts de game design, jugés irritants par certains aujourd'hui (on y reviendra).

Grosso modo, si on met de côté les choix de game design particuliers du titre, je trouve qu'il est qualitativement comparable au RE1 Remake.

Déjà, la DA générale et la technique sont identiques. Je me demande même s'il est pas un chouïa plus détaillé, mais j'ai pas encore fait la version HD de RE1. C'est vraiment très beau, même si bien sûr ce n'est pas une claque comparable aux jeux d'aujourd'hui. En tout cas ça vieillit bien (modulo les cinématiques hors jeu, ainsi que le design quelque peu sommaire des persos, en comparaison des standards actuels).

Il y a tout de même ces longs chargements lors d'un changement de pièce, plutôt frustrants, même si cela entache peu l'expérience générale.

Côté level design, c'est bien construit, comme RE1. Côté énigmes aussi, c'est du même ordre d'idée.

Côté combats (j'ai joué en mode "Normal"), j'ai trouvé le jeu difficile, en particulier contre certains ennemis vicieux et/ou qui infligeant beaucoup de dégâts. D'autant plus que Rebecca est fragile physiquement, contrairement à Billy qui encaisse bien. Il est donc préférable de privilégier Billy dans de nombreuses situations. Même si Rebecca doit être jouée à plusieurs moments, ce qui fonctionne très bien et renforce le stress (on y revient).

Côté scénario, pas grand chose de fondamentalement surprenant, avec une histoire générale basique mais efficace, et des détails dans les différentes notes plutôt sympas. J'aime beaucoup les 2 persos principaux, on s'y attache vite (oui ils sont caricaturaux, mais j'aime bien leur design d'ensemble, et j'ai apprécié les contrôler).

Enfin côté ambiance, ça fonctionne toujours autant, notamment grâce au son du jeu, mais aussi pour sa "DA" glauque. Le jeu est assez stressant, sans faire pour autant très peur. On est régulièrement sur nos gardes, d'autant plus qu'il faut gérer nos sauvegardes en étant économe, et donc prendre le risque de perdre une session de jeu fournie en cas de trop grande témérité (comme dans RE1).

Maintenant passons aux éléments inédits de game design, qui font la particularité de ce jeu, et qui divisent.

Le système de partenaire est pour moi réussi, en dépit d'une certaine lourdeur au départ, le temps de le maîtriser. Il faut en effet souvent gérer le menu pour s'échanger des objets et les utiliser par le bon perso. Ca paraît lourdingue au départ, mais une fois habitué, ça va assez vite (un coup à prendre en somme). Coté jeu en lui-même, comme dit plus haut, on va avoir tendance à privilégier Billy (sauf situation spécifique). Mais justement, il faut faire attention à Rebecca constamment, ce qui crée une difficulté supplémentaire intéressante. Des séquences spécifiques sont bien pensées pour faire jouer les 2 persos sur 2 lieux différents. Elle sont vraiment bien pensées, et stressantes (Rebecca livrée à elle-même, compte tenu de sa faible barre de vie, c'est chaud). Dommage simplement qu'il n'y en ait pas un peu plus.

Reste le sujet qui divise le plus sur ce jeu, la gestion de son inventaire. Pas de malle de stockage ici, et donc l'obligation à de nombreux moments de laisser ses objets au sol. Et in fine une nécessité par moments de faire des A/R, qu'on peut considérer comme fastidieux. S'il est vrai que cela crée de la frustration, il faut tout de même noter que l'emplacement des objets et leur type reste indiqué sur la carte, ce qui facilite leur récupération plus tard. Cela peut aussi être l'occasion de créer du stress supplémentaire, quand par exemple on doit absolument récupérer une arme puissante laissée de côté, et qu'on se tape plusieurs salles où des ennemis ont respawn. c'est un cas particulier qui ne se rencontre pas forcément, mais ça m'est arrivé, et cela a créé une séquence très stressante (avec la gratification d'avoir n fine réussi à récupérer un équipement essentiel).

Donc en gros, c'est un système à double tranchant, qui relève la difficulté et le stress d'une part, mais qui peut s'avérer très frustrant d'autre part. Je pense aussi que ça peut freiner pas mal de monde sur la rejouabilité du titre.

Il n'empêche que c'est trop facile de cracher sur le jeu juste pour cette raison. Je remarque aussi que pas mal de gens indiquent que le début du jeu dans le train est le meilleur, et, si je suis d'accord pour dire que la séquence est très cool, je ne suis pas d'accord pour dire que le reste est une purge, au contraire ! Alors peut-être que les autres lieux manquent d'originalité si on a déjà fait les autres RE. Mais je trouve néanmoins qu'ils sont bien construits, et que le système d'inventaire n'est pas non plus ingérable dans ces lieux plus "grands" que le train.

Dernière remarque mineure sur les modes bonus. Le mode Wesker est marrant mais je ne sais pas si j'ai envie de me retaper le jeu complet juste pour jouer avec un perso plus puissant. Le mini-jeu Leech Hunter est pas mal, même si orienté "bourrin" , et assez difficile (gestion des ressources complexe). Par contre il faut être motivé pour le finir, car pas de sauvegarde, et la moindre erreur peut coûter très cher.

Conclusion : L'excellent RE0 est injustement boudé, pour une banale raison de choix de game-design particulier. Il faut à mon sens passer outre, car ce système de gestion d'inventaire n'est pas si complexe que ça une fois qu'on l'a bien appréhendé. Qui plus est, il amène une difficulté supplémentaire qui pourrait plaire à des gamers "chevronnés".