Introduction
Je n’ai jamais parlé de Resident Evil 2 remake dans l’espace senscritique. Puisque faire une review un an après me parait incongru, je vais profiter de cette introduction pour en parler. RE 2 Remake, c’était vraiment sympa. Le jeu était selon moi beaucoup plus accessible que RE 0 ou RE 1 pour « débuter » la saga. J’ai eu l’occasion de tester et de faire le RE 2 original, et c’était cool également.
Deuxième chose, j’ai eu l’occasion de jouer à RE 3 Nemesis, l’œuvre originale dont est tirée RE 3 remake. Je ne l’ai toujours pas fini, mais je trouvais que le jeu était sympa à faire également, quoique beaucoup plus tourné action que le second opus. Allez voyons ce que donne RE 3 remake, le jeu qui a probablement occupé plus d’une personne pendant le confinement début avril.
Une action effrénée
Le jeu ne vous laisse aucune seconde de répit. Je trouve que globalement, l’ambiance « fuite en avant » présente dans le jeu original est respecté. Le jeu ne possède quasiment aucun moment posé, et on va y revenir plus tard dans critique. On débute le jeu en parallèle des événements de RE 2. La ville de Racoon City est infectée, les zombies pullulent dans la rue et Jill Valentine, ex flic du STARS, végète dans son modeste appartement. 3 jours et elle quitte la ville. Mais la société UMBRELLA a décidé de lui envoyer le Némésis, une créature increvable qui ferait passer Mr X de RE 2 pour un enfant de chœur. La créature, gigantesque, est intelligente, forte, et en capacité d’utiliser des armes.
L’introduction de RE 3 remake est vraiment réussie. C’est probablement le seul jeu RE auquel j’ai joué où il y a un peu de développement de personnage. Cette introduction, à la première personne (coucou RE 7) qui se déroule dans un cauchemar de Jill, pour ensuite changer à la troisième personne et débuter le jeu, c’était une bonne idée de ce remake. Jill Valentine souffre de PTSD ou trouble post-traumatique et c’est légèrement exploité dans le jeu.
Le jeu propose aussi des QTE et de nombreuses cinématiques dans son introduction. On sent une volonté réelle d’élever la mise en scène à la hauteur des films d’action horrifiques que l’on peut voir à la TV. Et ensuite on commence à jouer, dans les rues de Racoon City.
Le jeu est beaucoup plus dynamique. En effet, il y a plus de zombies affichés à l’écran, Jill est capable d’esquiver les ennemis (quand l’esquive est réussie, on peut tirer au ralenti sur le point faible de l’ennemi) et de faire un demi-tour rapide, et Carlos (le deuxième personnage jouable) possède un arsenal bourrin (Mitraillette) tout en distribuant des pichenettes aux morts-vivants (en remplacement de l’esquive de Jill).
L’arsenal est donc naturellement orienté « action » et en plus du traditionnel pistolet et couteau (à la manière de RE 4 ou 5), vous aurez à votre disposition un fusil à pompe, un pistolet à rafales, un lance-grenades et le fameux magnum avec une puissance d’arrêt phénoménal, mais de trop rares munitions.
Vous avez dit, concessions ?
Qui dit tournure action dit concessions. Il y a de choses sur lesquelles RE 3 recule par rapport à son prédécesseur. RE 2 remake permettait de démembrer les zombies, pour économiser des balles. Son moteur physique était impressionnant. Vous pouviez tirer dans les jambes pour le faire ramper, les tirs déformaient les corps des zombies, et pour moi le plus incroyable, c’était le tir de fusil à pompe dans le ventre du mort-vivant, qui le coupait en deux, et il continuait de ramper vers vous. Réflexe simpliste, mais vous pouviez continuer à abimer le corps du zombie, même mort. En conclusion, RE 2 remake assurait pleinement son aspect gore, et le mettait au service de son gameplay.
RE 3 a fait le choix de reculer sur le moteur physique pour afficher plus de zombies à l’écran. Désormais, vous ne pouvez que, de temps en temps, exploser une tête, ou un bras, ou une jambe, lors de tirs critiques. Et c’est tout. Alors le fait d’avoir le couteau va permettre aux survivalistes d’utiliser la méthode RE 4 / RE 5, tirs dans les jambes + taillader le zombie mais ce recul est bien décevant. Cependant, on s’y fait.
Le jeu est parait-il plus facile que le 2. Je dis cela car j’ai attaqué le jeu tout de suite en mode « hardcore » et là-dessus, je ne peux que vous le conseiller si vous voulez vraiment une expérience proche du second opus. J’ai morflé à la fin du jeu, et plus particulièrement contre le boss de fin, et d’ailleurs, on va en parler aussi prochainement.
La dernière concession qui a été faite c’est le respect de l’œuvre original. Il est, comment dire, assez évasif. RE 3 remake a pris beaucoup de libertés avec le matériau de base, exit les choix, certaines scènes ont été modifiées (Carlos dans le commissariat), des ennemis ajoutés ou dont le design a été revu et corrigé. Mais surtout, et selon moi, le plus grave, certains passages ont purement et simplement été supprimés. Et c’est là où on va rentrer dans le lard du jeu.
Are you kidding me ?
J’ai fini le jeu en hardcore, environ 6h30-7h. C’est peu, mais c’est fidèle à la durée de vie des jeux de l’époque. Il faut savoir que la présence des énigmes dans le survival-horror est à la base prévu pour « augmenter » artificiellement la durée de vie. Personnellement j’aime peu les énigmes, et je préfère l’aspect survie horrifique. The Evil Within, ma référence de ce genre de jeu, proposait assez peu d’énigmes et 15 h de durée de vie. RE 3 propose peu d’énigmes (et pour moi, ça me va, ça dérangera les puristes de RE mais je n’en suis pas un) et une durée de vie quasi inexistante. Le 2 était court, mais tu pouvais le rejouer jusqu’à 4 fois ( Leon/Claire, Leon Bis/ Claire Bis) et en plus tu avais les « Racoon city stories », une sorte de « mini » mode mercenaries simplifié et scénarisé où on en apprenait plus sur le scénario.
J’ai acheté le jeu en demat, car il était en promotion. J’avais un bon d’achat à passer, donc au final le jeu ne m’est pas revenu très cher. Et pour ce prix là, ça reste très correct, mais je n’imagine même pas les gens qui ont acheté le jeu en boite à 60 euros, pour un jeu qui dure 5h. Et si encore il y avait un mode mercenaries ? Mais même pas. Un mode « racoon city stories » où je ne sais pas, on aurait pu incarner Nicholai, Mikhail ou Tyrell, et qui nous proposerait un éclairage différent sur l’histoire, en intégrant de surcroit les passages supprimés de l’œuvre originale ( Le beffroi, Le parc). Mais non rien de tout ça.
Sur 46 GO, il y a 23 GO dédiés au jeu RE 3, et 23 GO dédiés à un jeu multi-joueur dont, on peut le dire, personne n’a rien à faire. Je ne l’ai même pas téléchargé, et je n’y jouerai jamais. Donc en fait que reste t-il à part le jeu de base ? Vous débloquez des difficultés supérieures ( Nightmare/ Inferno) qui vont changer la répartition des objets et des ennemis. Vous avez des défis à accomplir, pour gagner des points, pour acheter des « cheat » dans une boutique. Je refais le jeu, toujours en hardcore, avec une tenue différente pour Jill, un appareil qui me permet de crafter plus de munitions, un bonus d’esquive, et des objets déjà présents dès le début du jeu, comme la pince ou l’appareil de crochetage. Faire un second ou troisième run peut être appréciable en vrai. Mais tu sens que le jeu a été pensé pour le speedrun.
Le rythme m’a un peu déçu. La première heure et demie dans les rues de Racoon est vraiment cool, malgré un petit passage dans les égouts oubliable. Ensuite, on passe sur Carlos, et on se retape le commissariat du 2. Mouais. Ensuite on récupère Jill, dans une nouvelle zone, qui fait plus ville ancienne, et dans la logique des choses, tu devrais explorer un peu et ensuite te taper contre le boss (qui ne change pas, on se bat 4 fois contre le nemesis, c’est le seul boss du jeu). Sauf que non, on repasse à Jill juste pour se taper un boss, on repasse sur Carlos dans l’hôpital, avec une séquence tower défense vraiment frustrante.
On repasse définitivement sur Jill, on peut explorer l’hôpital à nouveau avec elle pour récupérer le magnum et les casiers verrouillés (mais c’est passable, et c’est ça le pire). On se tape une petite recherche de fusibles dans une salle souterraine et paf, on arrive, comme c’est étonnant, dans un laboratoire pharmaceutique souterrain. Deuxième meilleur passage du jeu, avec de nouveaux ennemis, les Pale head qui peuvent se régénérer.
J’ai pas mal galéré car vraiment sur la fin, j’étais limite en munitions. Après le passage du laboratoire, vous avez le nemesis sous sa troisième forme qui était infernal à battre. J’ai passé une heure sur le boss. Même reproche que dans FF 7 remake, faut arrêter l’orientation Dark Souls, avec un boss où tu dois apprendre chaque patern si tu veux t’en sortir, et faire extrêmement attention aux munitions que l’on te donne car le jeu ne fait pas « apparaitre » de munitions si tu es à sec.
Et ensuite après le troisième boss, rebelote, tu te tapes encore un boss. Y a un gros problème de rythme dans le jeu. Pour moi il manque un passage avant le combat contre le némésis seconde forme, et un passage entre la troisième et la quatrième forme. Parc et Beffroi enlevés ? Ne cherchez pas, c’est l’heure de jeu qui manque.
Conclusion
Je savais que RE 3 n’était pas un bon investissement à faire. J’ai donc attendu le plus longtemps possible une baisse de prix, et via une promotion en ligne sur laquelle j’ai pu utiliser un bon d’achat, j’ai pu avoir le jeu à son prix réel. 10-20 euros, 30 euros au maximum. Au dessus, n’y pensez même pas parce que le rapport qualité-prix est faussé.
Oui le jeu est plus beau que RE 2 remake, et oui, j’ai quand même apprécié mon aventure malgré des moments ultra frustrants, le tower défense, la troisième forme du boss… Ce côté plus punchy, Jill Valentine et Carlos que j’ai trouvé plus attachants comme duo que celui formé par Claire et Leon, car il y a plus d’interactions entre eux. Toute cette référence à la pop-culture, que ça soit l’image quand tu lances le jeu sur PS4, où l’on aperçoit l’imperméable de némésis, et un crochet sangsue qui fait penser à « souviens toi l’été dernier ». Les affiches clin d’œil à Alien, Top Gun. Le début du jeu, avec le némésis qui marche dans les flammes, ça m’a fait pensé direct à Terminator.
Quelques bonnes idées, cette introduction vraiment excellente, la première heure et demie de jeu, le passage dans le labo pharmaceutique, les nouveaux ennemis introduits « les pale head ». Toujours un bon feeling malgré le fait que Jill soit incroyablement lente, ce qui est pas cohérent quand on sait qu’elle est censée être membre du STARS. Une partie du jeu de base est respecté, et c’est cool. Le mode harcore garde un aspect survie, donc j’en ai eu pour mon argent.
Mais à côté de ça, le jeu est relativement pauvre en contenu. Le jeu semble avoir été amputé d’une heure de jeu qui lui manque cruellement. Le jeu ne propose pas les petits bonus du 2. Le jeu, n’a tout simplement pas bénéficié du traitement de son ainé. A la manière de Nemesis, qui est souvent boudé au profit de RE 1 ou RE 2, RE 3 remake a été développé en partie par un studio externe et en partie par Capcom, comme si en quelque sorte, on avait moins la pression à sortir un produit vraiment qualitatif parce que c’est le 3, et comme c’est le 3, les gens sont supposés être moins exigeants.
C’est un des jeux de l’année pour moi, ce qu’il fait m’a satisfait, malgré des frustrations importantes
parfois, certains lui reprochent de n’être qu’un add-on plutôt qu’un vrai jeu à part entière. Pour moi c’est un vrai jeu, une vraie suite, mais pour le peu de contenu qu’elle propose, le prix aurait du être de 30-40 euros, le prix des jeux de l’époque, et ça aurait été plus acceptable.
Quoiqu’il en soit, je me suis fait plaisir sur le jeu, c’est un bon survival-horror, y en a de toute manière relativement peu, donc il est le seul de sa catégorie cette année. Prenez le en bundle avec le 2 pour 50 euros, ou choppez le à partir de 20-30 euros, et pour ce prix là, si vous aimez les jeux horrifiques, vous passerez un relatif moment sympa.
Récapitulatif
Pts positifs
Techniquement il assure
En hardcore, ça reste du survival
Le début du jeu + le passage du laboratoire
Quelques ajouts intéressants
Bon feeling
Le duo Jill/Carlos
Pts négatifs
Contenu pauvre
Trop court
Il manque 1h de jeu, passages supprimés parc + beffroi
Rapport qualité-prix trop élevé au dessus de 30 euros
Des passages frustrants (boss)
L’histoire ne va nulle part