L'annonce récente du futur remake de Resident Evil 2 (le meilleur épisode avec le trois) m'a donnée envie de revenir sur le jeu qui m'a fait plus ou moins perdre espoir en Resident Evil. Et non, je ne vais pas parler du cinquième ni du sixième (auquel je n'ai toujours pas joué pour de bonnes raisons) mais bien de l'épisode quatre qui est pourtant habituellement adoré des fans. Et bien pas moi !
A sa sortie en version PlayStation 2, je m'y suis jeté dessus à la vue des excellentes critiques sur les divers sites et magazines spécialisés. Mais déjà à l'époque quelque chose ne passait pas avec moi. J'étais à la fois frustré par le gameplay un poil trop rigide et déçu par son ambiance jamais effrayante (en particulier en le comparant aux trois premiers Silent Hill).
Et je sens déjà que je vais me faire décapiter par un maniaque armé d'une tronçonneuse. Rangez donc vos fourches et autres armes obsolètes, je vais m'expliquer...
Pour tout de même se replacer dans le contexte, à l'époque j'avais déjà pu joué à la fois au deuxième ainsi qu'au troisième Silent Hill. A ce moment là, les deux franchises sont devenues totalement différentes. Alors que Konami gardait le style classique du Survival Horror, Capcom tente une approche plus orientée action avec leur nouveau Resident Evil. Et c'est justement à cause de cette raison que j'ai perdu tout intérêt. Je savais par avance que le gameplay serait totalement différent mais j'espérais tout de même avoir une ambiance oppressante.
Mais voilà je commence déjà à partir dans tous les sens et si je continue je ne vais plus être très clair Redfield (oui oui je sais, j'ai honte de cette blague atroce).
Je vais d'abord tenter de parler de ce que j'apprécie dans cet épisode là.
Tout d'abord graphiquement parlant c'est plutôt une belle réussite et ça reste la chose la moins importante pour moi. C'est peut-être moins beau qu'un Silent Hill mais c'est tout de même un très beau jeu pour l'époque. Il faudrait peut-être aussi que j'arrête de le comparer à Silent Hill...je sais...
J'adore le fait que les japonais connaissent vraiment très mal l'Europe et semblent placer l'Espagne en pleine Europe de l'est.
J'aime les nouveaux ennemis qui sont plus menaçants que de simples zombies. Ils sont souvent très nombreux et utilisent un armement assez diversifié. Alors oui d'accord, au départ, ils sont à peu près aussi lents que les zombies classiques mais ils deviennent de plus en plus dangereux au fil du temps.
Sauf que malheureusement ça s'arrête à peu près ici pour moi...
En fait le problème majeur de cet épisode est essentiellement lié à la maniabilité. Je m'explique, à la base les jeux de type Surival Horror utilisent un système d'angle de caméra fixe ainsi qu'une maniabilité qui s'apparente à celle d'un tank (d'où le terme de "tank controls"). C'est simple en fait, le bouton haut fait avancer le personnage, bas le fait reculer, les boutons gauche et droite le font tourner dans un sens ou dans l'autre. C'est un peu archaïque aujourd'hui mais on s'y habitue rapidement. C'est surtout c'est un peu les bases du genre et puis ça fonctionne correctement avec les angles fixes. Problème, Resident Evil 4 utilise essentiellement des environnements larges et assez ouverts, entièrement en 3D et avec une caméra relativement libre. Du coup Léon devient un des héros les plus rigides de l'histoire du jeu-vidéo. Donc imaginez vous submergé de tout un tas de monstres divers et variés mais en ne pouvant se déplacer que comme un tank. C'est pratique hein ? Et voilà tout mon problème ! Il y a pourtant deux solutions simples pour rendre plus agréable, soit en gardant un style à l'ancienne, soit en changeant complètement la maniabilité. Là c'est juste frustrant, un peu comme les fameux QTE (Quick Time Events). Bon dans certains cas précis ça peut fonctionner, comme dans God of War, Shenmue ou même Asura's Wrath par exemple. Je n'ai rien contre le principe à la base mais à une époque on en voyait trop souvent pour pas grand chose. Et là dans ce cas précis c'est du genre à arriver de nulle part, ou alors c'est carrément pour un Boss à la con (Krauser de mes fesses va !).
Et puis qui aime devoir protéger un personnage contrôlé par une I.A. qui porte mal son nom ? Parce qu'en plus d'être un personnage insupportable, Ashley Graham (la fille du président) est bête comme mes pieds. C'est une des pires missions d'escorte de tous les temps ! Le nombre de fois où j'ai voulu lui tirer une balle dans la tête...
Mais bon si ce n'était que ça !
Le scénario est pas vraiment top non plus, la saga Resident Evil n'est pas vraiment grandiose sur ce point là de toutes manières mais là on se croirait dans un bon gros nanar. Léon, agent spécial à la coiffure toujours impeccable, est envoyé pour sauver la fille du président des États-Unis enlevée par un nain napoléonien dirigeant l'Inquisition Espagnole et ce dans un château fort médiéval...quoi ?
Bon je suppose que ce côté série B est totalement assumé et voulu, mais dans un jeu qui est sensé faire un minimum peur ça colle pas. Alors oui d'accord Silent Hill avait ses fins extra-terrestres mais c'était parodique et totalement optionnel, là je parle du scénario principal.
J'ai toujours trouvé que Resident Evil ne faisait pas spécialement peur, certaines scènes ou séquences pouvaient au mieux faire sursauter mais c'est tout. Là c'est de pire en pire à cause de ce côté ridicule. Étant donné que l'action devient la priorité de cet épisode, ça devient plus difficile de surprendre le joueur. A aucun moment je n'ai eu envie de tout arrêter, contrairement à Silent Hill où parfois j'étais obligé de faire une pause parce que j'ai trop peur. Les seuls moment où j'ai pu éteindre ma console, c'était uniquement à cause de ma frustration.
Je pense honnêtement qu'on m'a tellement sur-vendu ce jeu que j'étais plus ou moins obligé de ne pas aimer. C'est con quand ce genre de chose arrive. Mais malheureusement Resident Evil 4 m'a ennuyé du début jusqu'à la fin. Peut-être que mon avis aurait été différent si je n'avais pas entendu tous ces avis positifs. Mais si je dois être franc, je crois que non.
Tout ça parce que Capcom a voulu transformer la saga en une sorte d'hybride entre action et horreur, selon moi ils se sont plantés. De plus les épisodes principaux qui ont suivis, ont encore plus mis en avant ce côté action. Resident Evil 5 et 6 sont facilement les épisodes les plus détestés de la série, du moins si on oublie les jeux annexes (tels que Operation Raccoon City ou Survivor). Mais vous savez ce qui est encore plus con ? J'ai préféré le cinquième épisode, même si je ne le trouve pas aussi intéressant que le 2 ou le 3 qui sont facilement les meilleurs. Certes avec les deux jeux Revelations l'ambiance horreur reprend ses droits mais ils restent bien trop similaires au 4.